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Trade In Service Agreement: «Des répercussions néfastes pour le pays», dit Sadien

29 octobre 2016, 17:49

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Trade In Service Agreement: «Des répercussions néfastes pour le pays», dit Sadien

Il avait pour but de libéraliser le commerce des services d’une cinquantaine de pays. Mais le Trade In Service Agreement (TISA), un accord international dont Maurice a rejoint les négociations en 2015, serait néfaste pour le pays. C’est du moins l’avis de diverses organisations dont des représentants du secteur public qui ont tenu un atelier de travail sur le sujet les 27 et 28 octobre, à Balaclava.

Pour Radhakrisna Sadien, le président de la Government Services Employees' Association (GSEA), cet accord comprendrait des implications négatives pour le pays dont Rodrigues.

Pourquoi le TISA est-il contesté ? «Le problème majeur du TISA, c’est qu’il limitera le contrôle de l’Etat tout en ayant le pouvoir de rendre nulles des décisions gouvernementales», affirme Deborah James du réseau Our World is Not for Sale qui milite pour le commerce équitable. «Le traité mentionne notamment qu’une fois un secteur libéralisé, il est impossible de revenir en arrière», indique-t-elle. Et d’ajouter que «trois chapitres du TISA, qui est une convention négociée dans la confidentialité, ont fuité sur WikiLeaks il y a quelques semaines. Ceux-ci concerne les services financiers, entre autres».

David Dorkenoo, secrétaire régional du Public Services International (PSI) soutient, pour sa part, que «des fédérations syndicales se sont déjà mobilisées contre cet accord. Maurice est le seul pays africain où il risque d’y avoir un impact négatif sur la population. Et celle-ci doit être au courant de ce qui se passe».

Veena Dhola de Rezistans ek Alternativ qui participait également au workshop, déplore, elle, le fait que cette décision, impliquant tous les citoyens mauriciens, est pratiquement inconnue du grand public.

«Quelle est l’importance du vote quand la population doit dépendre de WikiLeaks pour avoir des informations sur les décisions du gouvernement ? N’existe-t-il pas de démocratie participative ?», a-t-elle laissé entendre. «Le TISA rendra nul le plan Marshall qui vise à lutter contre la pauvreté et l’exclusion», a-t-elle ajouté. Les Mauriciens devraient, selon elle, contester cet accord, comme l’ont déjà fait l’Uruguay et le Paraguay.