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Licenciement de Megh Pillay: le rôle de Seetaramadoo décrié

31 octobre 2016, 22:20

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Licenciement de Megh Pillay: le rôle de Seetaramadoo décrié

Air Mauritius (MK) ne sortira pas de sitôt de la zone de turbulences. Le limogeage de Megh Pillay comme Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie nationale d’aviation suscite plusieurs questions. Dont celle sur l’influence qu’a l’Executive Vice-President (EVP) Mike Seetaramadoo sur le conseil d’administration et sa proximité avec des locataires à l’hôtel du gouvernement.

Un élu de la majorité issu d’un parti minoritaire de l’alliance Lepep explique que ce cadre d’Air Mauritius serait un proche des beaux-parents de Pravind Jugnauth. Et que, de plus, le ministre des Finances aurait été influencé par une personne de son entourage pour trancher en faveur d’Arjoon Suddhoo, président du conseil d’administration de MK, dans le bras de fer qui l’opposait à Megh Pillay.

L’ex-CEO avait initié un comité disciplinaire, présidé par Me André Robert, pour statuer sur les accusations à l’encontre de l’EVP alors qu’Arjoon Suddhoo était plutôt favorable à un Staff Committee où il siège avec l’ancien CEO et Prakash Maunthrooa. Ce membre du conseil d’administration est également membre du MSM. À chaque Staff Committee, c’est le tandem Suddhoo-Maunthrooa qui a toujours le dernier mot, dit-on.

Sollicité par l’express, Megh Pillay déclare qu’il avait opté pour un comité disciplinaire suivant les conseils légaux des Senior Counsel Mes Désiré Basset et Ravind Chetty. «Nous avions choisi Me André Robert pour présider le comité disciplinaire parce qu’il est quelqu’un de neutre et un professionnel», explique-t-il.

Protégé

De son côté, Awadh Balluck, président de la Listed Companies Minority Shareholders Association d’Air Mauritius, se pose également des questions. «Il y a quelques personnes qui protègent Mike Seetaramadoo tout comme il y a des proches du gouvernement qui influencent le conseil d’administration d’Air Mauritius. Pour quelles raisons veut-on le protéger ?» se demande-t-il.

Ce petit actionnaire d’Air Mauritius fait un appel au Premier ministre sir Anerood Jugnauth pour qu’il écarte ces personnes influentes de la compagnie. Cependant, l’express a appris que le chef du gouvernement aurait tenté de maintenir Megh Pillay en poste, mais qu’il aurait finalement cédé. La façon dont le board a convoqué la réunion pour licencier le CEO fait également l’objet de commentaires. «Même s’il y avait quorum, les représentants des actionnaires du privé n’ont pu participer à la réunion et s’exprimer», note Reza Uteem, le porte-parole du dossier économique au MMM.

L’express a aussi tenté d’avoir la version d’Arjoon Suddhoo et de Prakash Maunthrooa, sans succès. Maneesh Gobin, l’avocat de Mike Seetaramadoo, indique, pour sa part, qu’il ne peut faire de commentaire sur la décision du conseil d’administration de MK ou sur les relations de son client avec le gouvernement.

Pour sa part, le chef du gouvernement a déclaré à la presse qu’il ne connaissait rien de l’affaire alors que Pravind Jugnauth a dit qu’il n’avait aucun élément sur le licenciement de Megh Pillay, vendredi. L’express a essayé de le contacter hier, en vain.

«Que la FSC et la Bourse réagissent»

<p>Le député mauve Reza Uteem s&rsquo;étonne que la Bourse de Maurice et la Financial Services Commission n&rsquo;aient pas encore réagi. &laquo;<em>MK est cotée en Bourse. La révocation de Megh Pillay aura un impact sur la courbe.&raquo;</em></p>

 

Sudesh Rughoobur: «Le board d’Air Mauritius a failli»

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/sudesh-rughoobur-lexpress.jpg" width="620" />
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<p>Outre l&rsquo;opposition, des backbenchers du gouvernement sont mécontents de la situation qui prévaut au sein de MK. Interrogés hier matin, trois d&rsquo;entre eux ne se sont toutefois pas prononcés, au contraire de Sudesh Rughoobur.</p>

<p>Ce député de Grand-Baie&ndash;Poudre-d&rsquo;Or, qui a parlé en tant que gestionnaire, soutient qu&rsquo;en parcourant les journaux depuis samedi matin, il trouve que le <em>&laquo;board d&rsquo;Air Mauritius finn fané&raquo;</em>. Il souligne que le gouvernement a nommé des personnes au sein de ce conseil d&rsquo;administration pour jouer leur rôle convenablement mais pas pour s&rsquo;ingérer dans le travail du CEO. <em>&laquo;C&rsquo;est dommage qu&rsquo;Air Mauritius ait perdu un gestionnaire de la trempe de Megh Pillay. Je ne comprends pas comment Mike Seetaramadoo peut toujours rester en poste.&raquo;</em></p>

<p>Le député du gouvernement réclame une enquête sur Mike Seetaramadoo. <em>&laquo;Déjà, je me demande s&rsquo;il avait l&rsquo;expérience de 12 années pour occuper le poste aux ressources humaines. Que le comité disciplinaire soit institué pour enquêter sur lui&raquo;</em>, insiste-t-il.</p>

<p>Craint-il qu&rsquo;il ne soit rappelé à l&rsquo;ordre après cette sortie contre le board d&rsquo;Air Mauritius et Mike Seetaramadoo ? <em>&laquo;Je suis un député, j&rsquo;ai certains principes et le gouvernement est actionnaire majoritaire de MK. Il faut que le conseil d&rsquo;administration rende des comptes sur certaines interrogations de la population. Non, autant que je sache, le bureau politique du MSM ne se mêlera jamais de l&rsquo;administration de MK et pour cela je ne crois pas qu&rsquo;on pourrait m&rsquo;empêcher de parler sur cette compagnie.&raquo;</em></p>

<p>Très remonté contre le limogeage de l&rsquo;ancien CEO de MK, Sudesh Rughoobur indique qu&rsquo;il compte soulever la question à l&rsquo;ajournement des travaux parlementaires du 15 novembre. <em>&laquo;Si les questions parlementaires sur Air Mauritius ne sont pas autorisées, je dirai tout ce que je pense autour de la révocation de Megh Pillay à l&rsquo;ajournement des travaux.&raquo;</em></p>

<p>D&rsquo;autres backbenchers du gouvernement sont prêts à donner leur avis dans les prochains jours.</p>