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Investissements: l’Afrique devance l’Inde sur le marché du Global Business
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Investissements: l’Afrique devance l’Inde sur le marché du Global Business
La diversification paie. Constat d'opérateurs du Global Business suivant le nouvel accord Inde-Maurice sur le Double Taxation Avoidance Agreement.
Qui aurait osé le croire une année plus tôt ? Pourtant, les dernières statistiques de la Financial Services Commission l’affirment: l’Afrique s’impose graduellement face à l’Inde sur le marché du Global Business. La preuve, plus de 58 % d’investissements passent par Maurice pour atterrir en Afrique. L’Inde est loin derrière avec 9 %.
Cette situation ne peut que satisfaire les opérateurs qui souffrent toujours des effets post-DTAA. «Nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle donne dans le Global Business. La diversification du marché est, certes, une démarche nécessaire aujourd’hui face à l’incertitude du marché indien après notamment la révision du traité fiscal. Mais fautil encore qu’on se donne le temps», affirme Couldip Lala, directeur d’International Financial Services, une des plus grosses sociétés de gestion à Maurice dont le business model est tourné vers l’Inde.
Faut-il pour autant mettre une croix sur l’Inde avec les amendements apportés au traité fiscal entre les deux pays ? Kamal Hawabhay, directeur de Global Wealth Management Solutions Ltd, ré- pond par l’affirmative en soutenant que l’industrie du Global Business fait les frais d’un ralentissement depuis que les deux pays ont apposé leur signature sur le traité amendé visant à donner une nouvelle feuille de route à ce secteur. «Avec l’Inde, il n’y a pratiquement aucun nouveau business.»
Ambitions nouvelles
Une situation qui se traduit par l’absence de création d’emplois dans ce créneau. Plus particulièrement sur la capacité des sociétés à employer de nouveaux diplômés. Couldip Lala explique que la société n’a pas été en mesure de recruter de nouvelles compétences en raison de la morosité affectant le secteur du Global Business et accessoirement les services financiers. «Aujourd’hui, la situation est telle qu’on a gelé le recrutement de nouveaux effectifs. Du reste, quand quelqu’un quitte la compagnie, on ne le remplace pas.»
Mais comme le malheur des uns peut faire le bonheur des autres, Rogers Capital a bénéficié de la consolidation enclenchée dans ce segment depuis l’annonce de nou- veaux amendements au traité fiscal en mars dernier. Il a déjà fait l’acquisition de trois sociétés du Global Business, nommé- ment Consilex, Kross Border et River Court, ce qui a permis à son pôle Global Business de muscler ses opérations.
Le Managing Partner des Corporate Services, Didier Lenette, explique que la société s’est donné de nouvelles ambitions en regroupant sous un même toit des expertises diverses pour mieux servir ses clients, celles allant des services financiers au fiduciaire, en passant par de nouvelles technologies de l’information. «Nos services comprennent tout ce dont un investisseur a besoin pour opérer sa société à Maurice ou investir à l’étranger.»
Restent les négociations en cours entre Singapour et l’Inde. Les opérateurs du Global Business sont vigilants. Ils veillent de près l’issue de ces discussions. «Nous allons voir si les prestataires de services du Global Business de ce pays seront plus avantagés que ceux de Maurice après la révision fiscale, commente Kamal Hawabhay, Managing Director de Global Wealth Management Solutions Ltd. Compte tenu du poids économique de cette puissance asiatique dans l’économie indienne, je doute fort que l’Inde ne jette pas du lest et assouplisse certaines conditions.»
Entre-temps, le gouvernement mise sur le nouveau business model du Global Business en s’appuyant sur le positionnement du centre financier de Maurice pour créer un marché de la dette. Ce qui sera possible à travers des obligations que les banques étrangères pourront émettre à partir de Maurice à l’intention d’investisseurs étrangers pour financer leurs opérations en Afrique. «Maurice a le potentiel pour développer ce marché afin de permettre aux investisseurs indiens de lever des fonds à Maurice avec une withholding tax compétitive», explique un opérateur.
Après l’axe Inde-Maurice, c’est donc le partenariat Maurice – Afrique qui émerge dans le Global Business.
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