L’objectif était double pour les pêcheurs de la région : d’abord fêter le 19e anniversaire de leur association et ensuite apporter leur soutien au projet d’hôtel à Saint-Félix. Les membres de l’Association des pêcheurs professionnels du Sud, qui viennent de Rivière-des-Galets, Riambel, Surinam, Saint-Félix et Souillac, affirment qu’ils veulent voir se développer leurs villages respectifs.

«Après plusieurs années, la famille des pêcheurs, de Souillac à Rivière-des-Galets, est réunie», se réjouissent les organisateurs de la rencontre tenue pour marquer le 19e anniversaire de l’association. Cet anniversaire était, pour les membres, le moment propice pour exprimer leur point de vue sur une question qui leur tient à cœur : celle du projet hôtelier de Sheraton, à Saint-Félix.

Le «oui» est unanime : «Kominote peser pe dir wi», déclare ainsi leur porte-parole, Vassen Caroopoonen. C’est aussi ce conseiller du village de Surinam qui mènera toutes les négociations et rencontrera les promoteurs au nom des pêcheurs. «Peser inn tou létan tourn an ron ar so problem. Certains de ces problèmes, 19 ans plus tard, restent entiers. Il est triste de constater que quelques-uns des membres sont décédés sans avoir jamais vu de développement majeur», regrette Jacques Lindsay Allagapen, secrétaire de l’association.

Il se dit convaincu que travailler de concert avec les promoteurs permettra de faire avancer les choses, plutôt que «de lutter contre le développement».

Siddick Nunnoo, vice-président de l’association explique pour sa part que les pêcheurs ont aussi leur mot à dire au sujet du projet. Notamment au sujet des Pas géométriques. «Aussi longtemps que nous avons accès aux Pas géométriques tous les 500 mètres, comme le prévoit la loi, nous ne trouverons rien à redire au projet», dit-il

Les pêcheurs de cette association insistent sur le fait qu’il faut également penser aux générations futures. Elles ne pourront peut-être pas vivre de la pêche, chose que, du reste, plusieurs d’entre eux ne souhaitent pas pour leurs enfants. «Ils pourront alors avoir un emploi à l’hôtel», suggèrent certains pêcheurs qui sont  parents.

Aux yeux des membres de l’association, le Sud a pris du retard au chapitre du développement. Comparaison est ainsi faite avec d’autres régions de l’île, qui ont «davantage d’hôtels, du travail et des infrastructures».

«Le Sud dépend grandement du secteur privé pour générer des emplois», précise Vassen Caroopoonen. Encourager le développement dans la région est donc pour lui une nécessité «si l’on veut en finir avec le chômage» qui touche surtout les jeunes. «Ce seront plus de 5 000 emplois directs et indirects qui seront générés grâce à cet hôtel. La communauté des pêcheurs pense à l’intérêt de tous, pas seulement au sien», insiste-t-il.

Le porte-parole s’est aussi attardé sur les projets sociaux qui devraient concerner les villages des alentours. «J’ai des documents dans lesquels les promoteurs disent qu’ils accorderont leur soutien pour l’achat d’équipements dans les écoles et les crèches de la région», résume Vassen Caroopoonen.