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Secteur du textile MEXA : «Nous allons vers une crise»
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Secteur du textile MEXA : «Nous allons vers une crise»
Manque de visibilité à l’horizon 2017, chute de 16 % de la livre sterling, baisse considérable des commandes… L’inquiétude est de mise parmi les opérateurs du textile.
«Le secteur du textile a déjà entamé une pente descendante.» Non seulement la livre sterling a perdu 16 % de sa valeur en six mois à cause du Brexit, mais les commandes ont également chuté de 10 %. «Nous fonçons vers une crise, prévient le président de la Mauritius Export Association (MEXA), Yogesh Singh. Nul ne sait ce que le marché européen nous réserve en 2017.» L’emploi de 41 000 salariés est menacé, fait-il comprendre.
Face à ce manque de visibilité par rapport aux commandes européennes en 2017, la quarantaine d’opérateurs du textile à Maurice a commencé à introduire des mesures «correctives», dont le non-renouvellement des contrats des travailleurs étrangers. «Des usines revoient leurs horaires.»
Sauf que l’introduction de nouveaux horaires pour s’adapter à la chute des commandes de l’Europe n’est pas au goût de certains salariés. Notamment ceux de Ferney Spinning Mills, filiale du groupe CIEL. Tant et si bien que la tenue d’une réunion tripartite entre ces derniers, le ministère du Travail et la direction de la compagnie, hier à Port-Louis, s’est avérée nécessaire (voir encadré).
Le président de la MEXA se veut réaliste. «Il y a un effet domino avec la hausse des coûts de production, la baisse des commandes. Au final, c’est l’emploi qui en pâtira.» D’autant plus que pour amortir les coûts de production, les opérateurs sont de plus en plus nombreux à envisager la délocalisation de leurs usines dans des pays où les coûts de production, dont la main-d’œuvre, sont plus bas. Ce qui est synonyme de licenciements massifs. «Les clients préfèrent se tourner vers des usines au Vietnam, au Cambodge, en Inde ou au Bangladesh. Ces usines sont les compétiteurs directs des producteurs mauriciens.»
Des employés de Ferney Spinning Mills contre une restructuration
<p>Ferney Spinning Mills procède à une réorganisation pour rester compétitive en cette période difficile accentuée par le Brexit. La société a enregistré, durant ces trois derniers mois, une baisse moyenne de 30 % de ses commandes. Elle a donc décidé de revoir les horaires de travail d’une majeure partie de ses employés. La direction envisage de passer d’une base de travail de moins de 45 heures à 47 heures en moyenne par semaine à compter du 7 novembre. C’est-à-dire deux jours de travail de jour (de 12 heures chacun), suivis de deux jours de travail de nuit. Ces mesures ont été discutées avec les employés et leur syndicat, affirme l’entreprise. Des employés comptant plusieurs années de service auraient demandé de partir à la retraite. Mais selon Ashok Subron, le représentant syndical des employés, ce n’est pas tout à fait vrai. Il allègue que l’usine, qui compte moins d’une centaine d’employés, des femmes majoritairement, veut faire partir ceux qui ne veulent pas adhérer aux nouvelles mesures. Il attend une réponse de la direction concernant le gel de la mise en application de cette mesure. Du côté du ministère du Travail, une source indique que les inspecteurs enquêtent sur l’introduction et la légalité de ces nouveaux horaires.</p>
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