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Josian Valère: «Joseph Mounawah a fait beaucoup de tort au judo»
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Josian Valère: «Joseph Mounawah a fait beaucoup de tort au judo»
Il ne mâche pas ses mots. Pour Josian Valère, la situation «malsaine» dans le judo mauricien a assez duré. «Déguerpissez», lance Josian Valère à Joseph Mounawah et à ses collaborateurs.
À la FMJ actuellement, c’est le chaos. Vous l’admettez ?
Que le journaliste que vous êtes soit en train de me dire ça et que je sois dans l’incapacité de vous répondre par la négative me fait mal. Il ne faut cependant pas s’arrêter là. Il faut se demander pourquoi c’est ainsi…
…Et pourquoi ça l’est ?
C’est simple. La priorité n’est pas le judo. Encore moins ses principes fondamentaux. Elle est et a été depuis des années l’intérêt des dirigeants et ceux d’une personne en particulier, Joseph Mounawah. Le constat est dramatique, avec un bilan famélique en termes de performances durant la dernière décennie, voire plus. M. Mounawah a pourtant accumulé des voyages, mais l’île Maurice n’a même pas une équipe digne d’être alignée dans les compétitions internationales. On s’appuie, depuis des années, sur une unique athlète et quand cette dernière est blessée, le judo mauricien s’arrête.
Le temps où Maurice faisait partie des grandes nations du judo africain est malheureusement révolu. Les champions qui, justement, avaient fait notre fierté se sont éclipsés. Ils sont res- tés, jusqu’à tout récemment, loin de la fédération. Dégoû- tés par l’absence totale de respect et les pratiques malsaines de certains dirigeants.
Cela fait quand même quatre ans que vous êtes le président de la FMJ. Pourquoi avoir attendu fin 2015 pour dénoncer ces pratiques malsaines comme vous dites ?
Il a fallu du temps pour constater, étudier, apprendre. Sinon, je ne serai peut-être pas là à vous parler en ma capacité de président. Dès que j’ai dit ce qui n’allait pas, on a réclamé mon départ. Je suis une menace pour certains parce que je dis la vérité. Une vérité simple qui concerne le respect des athlètes. J’ai dit que le sport n’est pas pour les dirigeants. Que notre unique fonction consiste à encadrer les sportifs. Pourquoi je dé- nonce maintenant ? Parce que si je l’avais fait avant, je n’aurais pas obtenu le soutien que j’ai actuellement. Ceux des dirigeants de la FIJ (NdlR : Fédération internationale de judo) et de l’UAJ (NdlR : Union africaine de judo). Je suis allé à leur ren- contre. Et, je peux vous dire qu’ils étaient au courant de ce qui se passait.
Et maintenant vous êtes indésirable…
Indésirable pour deux ou trois personnes. Qui, il faut le préciser, sont elles-mêmes indésirables. Parce qu’elles ont été là pendant plusieurs décennies à servir leurs propres intérêts. Ils ne veulent pas partir. Nous on veut le changement. On veut l’évolution du judo mauricien. Quand je dis nous, c’est une équipe, représentative de toutes les régions du pays et constituée d’anciens cham- pions qui ont fait la fierté de notre pays. Une équipe qui adhère à la vision nouvelle de la FIJ et de l’UAJ et qui est la seule à pouvoir aligner le judo mauricien sur les projets de développements annoncés par ces deux organismes.
Puisque vous parlez de l’UAJ, on dit que vous aussi aviez un but précis. Faire partie de l’exécutif de la FMJ pour pouvoir accéder au poste de directeur de communication et de protocole de l’UAJ ?
(Il rit !)
Ça vous fait rire ?
Oui. Permettez-moi de vous dire que l’UAJ, qui d’ailleurs a tenu sa première réunion à Tunis il y a quelques jours, a actuellement en son sein des gens de bon sens, compétents et profession- nels. Si je suis le directeur de communication et de protocole, c’est que je suis un professionnel. Je me considère ou plutôt je suis considéré comme tel. Permettez-moi aussi de préciser que je n’ai pas demandé à être le directeur de communication et de protocole de l’UAJ. On me l’a proposé.
Et vous avez sauté sur l’occasion pour dire ‘oui’ ?
Pas du tout. Je suis un professionnel dans mon travail. Et comme c’est un poste qui demande une implication totale, il m’a fallu réfléchir d’abord, surtout à l’aspect du temps. Au final, je l’ai accepté. Pour le judo mauricien avant tout. Je suis le premier Mauricien à accéder à ce poste exécutif, au lieu de la fierté que cela devrait apporter à notre pays, on vient jeter l’opprobre sur moi.
Vous êtes donc en train de dire que votre nomination a crée des frustrés…
Je suis en train de dire qu’on m’a proposé le poste. On ne l’a pas fait à Joseph Mounawah, ni à Rashid Jhurry. Pourtant le premier, lui, était parti voir le général Palenfo lors de l’assemblée de l’ACNOA tenue chez nous en novembre dernier pour demander un poste à l’UAJ. Mais il a essuyé un refus.
Pourquoi ?
La FIJ et l’UAJ réclament l’évincement de Joseph Mounawah du judo mauricien. Les dirigeants de ces deux organismes ne veulent plus entendre parler de lui. Parce qu’il a fait du tort au judo mauricien.
Il a fait preuve d’un manque de respect à l’égard des dirigeants africains et dans l’organisation des compétitions tenues sur notre sol. L’AJOM 2015 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Avant la tenue de l’AJOM, il y avait environ Rs 800 000 sur le compte de la FMJ. Avec les frais de participation et tout le reste, les recettes de la compétition se comptent par millions. Comment se fait-il alors qu’à l’issue du tournoi, on nous dit que le compte est vide, sans plus d’informations ? Où est l’argent ? Joseph Mounawah a régné en dictateur sur le judo mauricien pendant des décennies. Il veut continuer à le faire. Même au détriment de la discipline.
Il faut savoir aussi que Joseph Mounawah est interdit au dojo mais il ne respecte pas cette inter- diction. À sa demande, une tierce personne est allée, il y a quelques jours, récupérer les clés du dojo. Une déposition a été consignée à la police et une enquête a été ouverte.
Justement, dans une conférence de presse précédemment, vous aviez fait état d’enquêtes à plusieurs niveaux. Où en sont-elles ?
Il faut savoir que celles-ci furent initiées à la demande du président de la FIJ. M. Marius Vizer dispose d’un rapport sur l’organisation du dernier AJOM. Les divers dons reçus de la FIJ, en termes de kimono pro, tatami et autres équipements, ont disparu. Là aussi, il a demandé une enquête et veut que les coupables paient. À la demande de la FIJ, on a aussi consigné une déposition à la police depuis juin dernier. Il y a des investigations en cours au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et du Registrar également. Tous les membres du comité ont été appelés à fournir des explications, principalement sur les finances de la FMJ, lesquelles comportent beaucoup d’anomalies.
Vous rendez-vous compte qu’au milieu de tout cela, ce sont les judokas qui sont les plus grands perdants ?
C’est pourquoi on réclame que l’enquête au niveau du Registrar soit bouclée au plus vite afin que nous puissions tenir l’assemblée générale élective. En attendant, je fais un appel au bon sens de c e s personnes qui font tout pour bloquer le bon déroulement du judo, laissez travailler les athlètes. Arrêtez de vous rendre dans les clubs pour les intimider. Cessez avec vos appels au boycott. S’il vous plaît, rendez un service au judo et déguerpissez. Mais, restituez d’abord les livres de compte de la FMJ.
Qui sont les signataires du compte ?
Le trésorier Teddy Rita et le vice-président Rashid Jhurry.
Mais n’êtes-vous pas supposé, en votre capacité de président, être parmi les signataires ?
Je l’aurais été si les documents relatifs à l’élection du bureau exécutif élu il y a quatre ans avaient atterri sur les bureaux du Registrar. Ce n’est que récemment qu’on a découvert qu’ils ne l’ont jamais été…
Serez-vous candidat aux prochaines élections ?
Il y a une équipe qui travaille pour le changement. Cette équipe, représentative de toutes les régions du pays et constituée de beaucoup d’anciens judokas, a déjà rencontré le ministre des Sports. Il y a un travail préliminaire qui se fait actuellement. Si cette équipe me soutient, peut-être que je serai candidat. Mais si quelqu’un d’autre de cette équipe veut être candidat à la présidence, je suis disposé à la soutenir. Je ne suis pas attaché à ce fauteuil, contrairement à d’autres personnes qui sont là depuis quarante ans.
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