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Trianon: il ne digérait pas que sa maîtresse souhaite rompre

5 novembre 2016, 17:00

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Trianon: il ne digérait pas que sa maîtresse souhaite rompre

À samedi matin, 5 novembre, les proches de Reena Rungloll étaient encore dans l'attente. La police scientifique n'a pas encore rendu son verdict. «Il y a une infime chance que ce ne soit pas elle», soutient son frère. Cependant, la police leur aurait appris qu'ils n'auraient pas de confirmation avant le lundi 7 novembre.

Une dispute a éclaté entre les amants lundi 31 octobre. Et Reena Rungloll, dans un accès de colère, s’est accidentellement infligé un coup de couteau, qui s’est avéré fatal. C’est ce qu’a expliqué Jimmy Amlesh Mahadewa à la police. Le suspect pourrait se voir accusé d’assassinat.

Après cinq jours pendant lesquels Reena Rungloll, 34 ans, était portée disparue, ce sont ses restes calcinés qui ont été découverts vendredi 4 novembre, dans l’après-midi. L’amant de la victime, Jimmy Amlesh Mahadewa, 32 ans, arrêté jeudi soir, a conduit des enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Moka dans un champ de canne à Trianon pour les leur indiquer. Il a aussi emmené les policiers dans un terrain en friche à proximité du stade Maryse Justin, à Réduit, où il était en compagnie de la victime vers midi lundi.

Ce jour-là, raconte Jimmy Amlesh Mahadewa, qui travaille à son propre compte, une dispute a éclaté entre Reena Rungloll, courtière à la Bourse de Maurice, et lui. Ayant entendu dire qu’elle avait un autre amant, il l’a confrontée à cela. La mère de famille lui a annoncé sa décision de rompre avec lui. Dans un accès de colère, elle a saisi un couteau qui était à bord de son véhicule et l’a blessé au cou. Il a tenté de la désarmer. Dans la lutte qui s’en est suivie, elle s’est accidentellement infligé un coup à la gorge, poursuit Jimmy Amlesh Mahadewa. Elle a saigné abondamment et une dizaine de minutes après, elle a poussé son dernier soupir.

Paniqué, il ne savait quoi faire. Le trentenaire a embarqué le corps de la victime dans son 4x 4 jusqu’à Trianon, à proximité du Centre de convention. Là, dans un champ de canne, il a ramassé des caoutchoucs et des morceaux de bois sur lesquels il a placé le cadavre pour faire un bûcher funéraire en utilisant de l’essence qu’il avait à bord de son véhicule. Alors que le corps de Reena Rungloll était en flammes, il a quitté le lieu pour y revenir vers 17 heures.

Le suspect a d’abord nié toute implication dans la disparition de la trentenaire. Mais il devait avouer sa culpabilité aux hommes de l’inspecteur Vishal Cowlessur de la CID. Cela parce qu’il a été confronté à des éléments troublants : des traces de sang sur les sièges de son véhicule.

Quelques heures avant cette découverte macabre, l’époux de la victime Kavi Raj Rungloll gardait toujours espoir de la retrouver vivante. «Mo ena krwayans ki li pou rétourné pou so bann zanfan», a-t-il confié à l’express en début d’après-midi, vendredi. Mais ses deux enfants âgés de cinq et onze ans devront désormais vivre sans leur mère. «Mon fils et ma fille ne cessent de poser des questions sur leur maman depuis lundi. J’essaie de les garder loin de ces événements car ils sont encore petits. Leurs grands-parents tentent de les distraire», soutient Kavi Raj Rungloll, qui faisait chambre à part avec Reena depuis quelques semaines en raison de déboires conjugaux.

Pourtant, c’est avec des rêves plein la tête que ce fonctionnaire avait convolé en justes noces en 2005 avec Reena Rungloll, née Bhoyroo. La victime était originaire de Moka et habitait à des centaines de mètres seulement de la maison de Kavi Raj Rungloll. La naissance de leurs deux enfants n’a pas suffi à consolider leur amour.

Le couple a commencé à battre de l’aile il y a quelques mois en s’engageant dans de sempiternelles disputes. Reena Rungloll a fait la connaissance de Jimmy Amlesh Mahadewa, qui réside à quelques pas de chez elle. «Sé enn konésans. Zamé mo pann gagn problem avek sa garson-la (Amlesh)», indique Kavi Raj Rungloll. Depuis que le couple vivait séparément dans la même maison, Kavi Raj n’intervenait pas dans les affaires de sa femme pour éviter que la situation n’empire.

Le lundi 31 octobre, il l’a vue pour la dernière fois. «J’ai quitté la maison vers 6 h 45 et j’ai aperçu mon épouse en tenue de sport, qui allait faire son jogging.» Par la suite, Reena Rungloll a déposé ses enfants chez un proche avant de mettre le cap sur Port-Louis. Or, elle ne s’est jamais rendue sur place. À son retour dans l’après-midi, Kavi Raj a appris qu’elle n’était pas encore rentrée chez eux. Il a tenté de la joindre sur son cellulaire, mais personne ne décrochait. Finalement, il a signalé sa disparition à la police tard dans la soirée. Dans un premier temps, la CID de Moka a questionné les proches de la disparue, avant d’orienter l’enquête sur son train de vie.

En se basant sur certains renseignements, les hommes de l’inspecteur Vishal Cowlessur ont fait une descente chez Jimmy Amlesh Mahadewa jeudi soir. Vendredi matin, il a été présenté devant le tribunal de Moka sous une accusation provisoire d’alleged sequestration. Cela parce qu’il n’était pas encore passé aux aveux et que le corps n’avait pas été retrouvé. Les enquêteurs qui travaillent sous la supervision du surintendant de police Deosugur Ramgoolam comptent changer cette accusation provisoire en assassinat.

À vendredi, le couteau qui a infligé le coup fatal n’avait pas été retrouvé. Le patron du Central Criminal Investigation Department, l’assistant commissaire de police Devanand Reekoye, s’est rendu sur le terrain pour assister au déroulement de cette descente policière.