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Christophe Rey ne nous pose aucun lapin

7 novembre 2016, 10:02

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Christophe Rey ne nous pose aucun lapin

Se moquer des superstitions. Et les mettre en images avec un humour noir non dénué de méthode. Exact au rendez-vous de son exposition annuelle, Christophe Rey revient avec le fruit de ses délires plastiques. Il expose Armour and the illusion of strength, du 10 au 25 novembre, à la galerie Imaaya, à Phoenix.

Quel mauvais sort veut conjurer Christophe Rey ? Le plasticien s’amuse à détourner les temps de peur que sont les guerres mondiales en temps de dérision. Fabriquant dans un bol en fer-blanc, une armure pour deux vaches en carton. «L’armure renvoie à l’idée de protection. Aujourd’hui, il y a une obsession pour la beauté, le fitness. Il faut se protéger contre les maladies.»

À jouer ainsi avec l’idée de protection, le plasticien a suivi deux filons. D’une part, le thème du lapin. D’autre part, la réflexion sur les militaires, à commencer par le camouflage. Ce qui débouche sur des illusions d’optique. Notamment celles de la «ghost army» dans le camp américain lors de la Seconde Guerre mondiale. Unité réputée pour avoir trompé Hitler avec des tanks gonflables.

Hommage à Melangell

Pour ce qui est de la série consacrée aux lapins, Christophe Rey est remonté jusqu’à sainte Melangell. Fille d’un roi irlandais, elle ne voulait pas se marier. Elle a donc pris la fuite. Un jour qu’un prince de Galles chassait le lièvre, il tombe nez à nez avec Melangell qui priait dans la forêt. Le lièvre s’était réfugié à ses côtés et les chiens de chasse ne pouvaient l’atteindre. Le prince a donné à Melangell un terrain pour y construire une abbaye au pays de Galles.

Christophe Rey a imaginé Melangell. Avant de faire le lien avec le ciel où brille la constellation du lapin. «Les yeux de chacun des lapins représentent une étoile de la constellation.» Et si, mine de rien, le petit lapin était la meilleure arme de destruction massive des conflits…