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Bois-Pignolet: le défrichage d’un terrain de l’État mis à l’index

7 novembre 2016, 10:25

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Bois-Pignolet: le défrichage d’un terrain de l’État mis à l’index

 

Les villageois sont fortement remontés. Le promoteur d’un projet de construction a abattu et brûlé des arbres sur un terrain de l’État jouxtant le sien. Des conseillers se sont mobilisés pour que cesse cette entreprise illégale.

Depuis quelques semaines déjà, Manoj Seeborun, président de la Falcon Citizen League – une organisation non gouvernementale (ONG) œuvrant en faveur de l’environnement – tire la sonnette d’alarme. Selon cet habitant de Bois-Pignolet, Terre-Rouge, la destruction des arbres sur un terrain situé près de la route principale du village est illégale car il s’agit d’un bien de l’État.

Outre l’ONG, des habitants de Bois-Pignolet et des conseillers de Terre-Rouge sont montés au créneau afin de dénoncer cette situation. Même les représentants du conseil de district de Pamplemousses siégeant au Planning and Building Monitoring Committee (PBMC) ont essayé de stopper l’avancée des travaux. Toutefois, leurs tentatives sont restées vaines à ce jour.

«Il y avait autrefois une voie ferrée sur ces terres», fait ressortir Manoj Seeborun qui explique à quel point les villageois – dont lui-même – ont été choqués lorsqu’ils ont constaté que pour les besoins d’un projet de construction, des «arbres centenaires» avaient été abattus puis brûlés sur le site. «Nous avons sollicité l’aide de la police, des pompiers et du ministère de l’Environnement qui sont venus sur place pour mettre un frein à l’opération mais aussitôt qu’ils sont repartis, les dégâts ont continué», soutient le président de la Falcon Citizen League. D’autres villageois confirment que les arbres ont été coupés et incendiés pendant des jours. «La région était envahie de fumée», lance l’un d’eux.

Environnement endommagé

Une visite sur ledit terrain permet de constater, effectivement, que tous les arbres qui s’y trouvaient ont été réduits à néant. Des ouvriers continuent, de plus, à mettre le feu à la végétation pour éclaircir les parties du site qui sont encore en friche. «C’est dangereux pour la santé de nos enfants», confie cet autre habitant de Bois-Pignolet. D’ailleurs, les petits villageois ne fréquentent pas pour le moment le jardin d’enfants que le conseil de district de Pamplemousses a récemment aménagé à proximité.

Callychurn Soomaroo et Sunael Purgus, respectivement conseiller de Terre-Rouge et conseiller de district de Pamplemousses, sont tous deux membres du PBMC. Ils font ressortir que le défrichage a débuté après l’achat d’un terrain – privé celui-là – à côté du site qui est la propriété de l’État. Le projet de développement appelé à sortir de terre, poursuivent-ils, est celui d’un grand garage automobile. Cependant, nos deux interlocuteurs disent avoir constaté qu’en éclaircissant non seulement son terrain mais aussi une parcelle ne lui appartenant pas, le promoteur du projet démontre son intention d’étendre la construction au-delà de sa propriété. «Nous sommes allés sur le site plus d’une fois mais n’avons pu rencontrer le promoteur. Néanmoins, comme nous avons appris que les travaux continuent, nous entamerons de nouvelles démarches cette semaine pour l’empêcher d’aller de l’avant», a déclaré Sunael Purgus. L’express non plus n’a pas réussi à trouver le promoteur.

Pour Manoj Seeborun, les dommages causés à l’environnement sont très graves. Le souhait des villageois, nous informe-t-il, est que ce terrain serve plutôt à des projets qui leur bénéficieront, comme en témoignent des lettres envoyées aux autorités. En attendant, Manoj Seeborun ne cache pas sa tristesse face au manque de respect envers la nature. «Cet endroit était une merveille lorsqu’il était encore boisé. Aujourd’hui, il ne reste que des cendres.»