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Dhiren Dabee à la FIU: possible conflit d’intérêts
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Dhiren Dabee à la FIU: possible conflit d’intérêts
Peut-il à la fois être le conseil légal du gouvernement tout en présidant le «board» de la FIU ? Le Cabinet, en y nommant Dhiren Dabee, ouvre la porte à des spéculations…
L’accession de Dhiren Dabee, le Solicitor General, au poste de president du conseil d’administration de la Financial Intelligence Unit (FIU) suscite des réactions, d’autant qu’il serait également le conseil légal de cet organisme tombant sous le ministère des Services financiers. Un ancien proche de la FIU maintient qu’il ne pourra pas endosser les deux costumes. «Il y a un vrai problème. Une seule personne ne peut être le conseil légal et le Chairperson du board. Le Solicitor General devrait faire un choix», insiste cet ancien de la FIU.
Il nous revient que la question a été abordée au sein du ministère concerné. «Dhiren Dabee n’est plus le conseil légal de la FIU, à ma connaissance», affirme une de nos sources, proche de ce dossier. En revanche, officiellement, le ministère de Roshi Bhadain ne s’est pas prononcé sur cette affaire. L’express a tenté, en vain, hier, d’obtenir le point de vue du ministre concerné. Nous avons également sollicité le bureau de l’Attorney General pour connaître sa position sur un éventuel risque de conflit d’intérêts, mais aucune explication ne nous est parvenue à ce sujet.
Autre point qui aurait pu passer inaperçu : désormais, un cadre du bureau de l’Attorney General, en l’occurrence Dhiren Dabee lui-même, aura un droit de regard sur l’Asset Recovery Unit. Cette instance, qui était autrefois sous la responsabilité du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), a été transférée sous la tutelle de la FIU quand le ministre Roshi Bhadain a amendé la loi en novembre de l’année dernière. Cet amendement avait suscité pas mal de polémique, d’autant qu’il est survenu quelques mois après un bras de fer entre le DPP, Satyajit Boolell, et l’Attorney General, Ravi Yerrigadoo, après que ce dernier avait proposé de rattacher le bureau du DPP au sien.
Par ailleurs, Jack Bizlall est l’un de ceux qui monte au cré- neau après la nomination de Dhiren Dabee à la FIU. Le syndicaliste s’attelle à la rédaction d’une lettre dans laquelle il demandera le soutien de la presse, qu’il considère comme le dernier rempart contre des nominations jugées abusives. «Le gouvernement ne peut pas placer le Solicitor General à la FIU. Son rôle principal est de conseiller le gouvernement. Tout comme le DPP, il doit être indé- pendant», insiste-t-il. Le syn- dicaliste rappelle que l’ancien président de la FIU, Kailash Trilochun, également avocat, avait fait de graves allégations dans la presse à l’encontre de Dhiren Dabee, conseiller légal de la FIU.
En juillet: le bureau de l’attorney general soutient dhiren dabee
<p><em>«Ces allégations gratuites, infectes et sans fondement, portent atteinte à l’intégrité professionnelle et personnelle des avocats du SLO»</em>, avait écrit le bureau de l’Attorney General, le 14 juillet dernier. Le communiqué avait été publié à la suite de deux articles parus un dans <em>«l’express»</em> et l’autre dans <em>«Week-end»</em>, concernant les déclarations publiques de Me Kailash Trilochun. Ce dernier avait affirmé à <em>«Week-end»</em>, le 3 juillet dernier, que le Solicitor General aurait demandé à être payé en son nom personnel pour des conseils légaux à la Financial Intelligence Unit. Dans ce communiqué, le bureau de l’Attorney General affirmait que tous les membres du Parquet soutenaient Me Dhiren Dabee. <em>«Le 30 janvier 1995, l’Attorney General et le Premier ministre d’alors avaient sollicité et obtenu l’aval du président de la République pour que le Solicitor General ou tout autre avocat puisse non seulement conseiller légalement un corps parapublic ou toute autre institution ou compagnie où l’État a un intérêt, mais aussi de les représenter en cour et devant les tribunaux», rappelait le bureau de l’Attorney General. À «Week-end»</em>, Me Kailash Trilochun avait également affirmé que <em>«quatre mots se sont volatilisés dans la compilation des textes de loi»</em>. Ces quatre mots concerneraient l’autorisation donnée aux avocats du Parquet de s’occuper de «cases» privés. Le bureau de l’Attorney General avait répliqué que les mots «in any special case» étaient devenus obsolètes.</p>
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