Cent dix-huit morts sur nos routes depuis le début de l’année. L’état du réseau routier a-t-il une part de responsabilité dans ces drames humains ? Ce que l’on sait, c’est que le ministère des Infrastructures publiques est en quête d’un consultant pour faire un audit complet des routes principales et secondaires. Une compagnie a, elle, déjà procédé à un tel exercice pour des besoins professionnels. Et elle a un avis sur la question.

«Les routes de Maurice ne respectent pas les normes de sécurité internationales. Il y a du danger sur pratiquement chaque kilomètre», indique un cadre de cette entreprise spécialisée dans l’aménagement du réseau routier. Celle-ci a déjà complété un audit sur plusieurs tronçons. Le constat étant «accablant», le cadre de cette entreprise a requis l’anonymat. Sans compter qu’il ne veut pas «froisser» ses partenaires du privé et le gouvernement.

Qu’y a-t-il de si accablant ? L’express a pris connaissance de quelques éléments de ce rapport.

Les marquages

Ils représentent un réel danger car d’anciennes traces sont toujours présentes sur des routes. C’est notamment le cas sur la route de Sorèze. Ce qui peut induire les automobilistes en erreur.

Les panneaux directionnels

Ces panneaux, selon les experts de la société, ne sont pas bien définis. Ils ne sont pas précis ou sont endommagés. Pis, certains indiquent de mauvaises directions. De plus, selon ce rapport, beaucoup de panneaux ne sont pas à la bonne hauteur.

Les panneaux d’indication

Ces panneaux d’indication (avec des codes de la route), plus particulièrement les plus anciens, ne sont pas aux normes britanniques ou européennes. Ils ne sont pas réfléchissants et sont faits avec de l’aluminium ordinaire.

L’absence de bornes à l’approche de ronds-points

Les experts ont noté qu’il n’y a pas de bornes à l’approche des ronds-points. Ces installations empêcheraient les véhicules de changer de voie au dernier moment.

Manque de panneaux indiquant le changement de voie

À Maurice, ce sont des flèches à même le sol qui indiquent quelle voie prendre pour effectuer une sortie sur l’autoroute. Or, il est conseillé que des panneaux soient placés en hauteur, comme c’est le cas à l’étranger. Car, bien souvent, ces flèches ne sont visibles qu’au dernier moment. Un exemple cité : le rond-point de Cassis.

Présence de béton

La présence de béton au pied de colonnes soutenant des panneaux est un danger, affirment les experts de cette société. Le rapport relève également qu’au bout des mains courantes ou des garde-fous, il n’y a aucune protection pour empêcher que des véhicules ne se fassent empaler lors d’une collision avec ces barrières.

La mauvaise qualité des garde-fous

Les garde-fous utilisés à Maurice ne sont pas aux normes. Au lieu d’arrêter un véhicule lors d’un accident, tout en absorbant l’énergie dégagée lors de l’impact, ils se rompent facilement, souligne ce rapport.

Le thermoplastique

Le marquage de nouvelles routes est fait avec du thermoplastique, une matière réfléchissante et plus résistante que la peinture ordinaire. Les experts soupçonnent que celui utilisé à Maurice provient de la Malaisie puisqu’il n’est pas antidérapant.