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Port-Louis: les marchands ambulants appréhendent la fin d’année

10 novembre 2016, 20:00

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Port-Louis: les marchands ambulants appréhendent la fin d’année

Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. L’occasion, en temps normal, pour les marchands ambulants de se remplir les poches au maximum. Sauf que cette année, ils sont loin d’entrevoir cette période avec engouement.

L’express est allé à la rencontre de certains parmi eux, installés à la place Decaen à Port-Louis. Six mois après qu’ils y ont été recasés, la pilule semble toujours difficile à avaler. Les affaires ne sont pas au beau fixe, les clients se font rares.

Tel est le cas pour  Y. Aumeer, qui vend des vêtements. «Nous avons perdu beaucoup de clients. Les gens ne viennent presque pas. S’ils viennent, ils visitent deux à trois étals et puis s’en vont. Nous n’attendons pas grand-chose de l’époque des fêtes», se désole-t-il.

Un tableau semblable est brossé par Amatool Karoo. «Le travail est trop lent. Cela fait 30 ans que je fais ça, mais depuis que nous sommes venus ici, nous avons beaucoup de difficultés à vendre nos articles», se plaint-elle.

Hyder Raman, président de la Street Vendors’ Association, reconnaît que les marchands vivent un véritable calvaire, certains ont même été contraints à abandonner. «La situation est critique, le volume de travail ayant dégringolé de 75 % depuis qu’ils ont été relocalisés.» Hyder Raman prévoit également une chute du chiffre d’affaires récolté par d’autres opérateurs économiques, tels que les magasins ou encore les restaurants.

Face à cette situation, Hyder Raman lance un appel aux autorités pour la régularisation des marchands ambulants. Il souhaite aussi que la mesure préconisée dans le Budget 2016-17 à leur intention démarre au plus vite, à savoir que  1 000 marchands ambulants trouvent une place à la nouvelle gare Victoria. Contacté par l’express, le conseiller en communication du ministère des Collectivités locales assure que les travaux devront bel et bien commencer d’ici le début de l’année 2017.

Raj Appadoo : «La population a désormais plus de choix»

<p>Raj Appadoo, président du Front commun des petits commerçants, ne partage pas l&rsquo;avis de Hyder Raman. &laquo;<em>Les marchands ambulants se sont bien enrichis pendant plusieurs années. Il est faux de dire que d&rsquo;autres opérateurs économiques prendront un sale coup pour la période des fêtes. Au c</em>ontraire, la population jouit aujourd&rsquo;hui de plus de choix. Elle peut se déplacer librement dans les rues de Port-Louis.&raquo; Toutefois, il admet que les chiffres d&rsquo;affaires ont grise mine. &laquo;<em>Cela se produit car l&rsquo;économie du pays va mal, les personnes n&rsquo;ont pas assez d&rsquo;argent et pas parce que les marchands ambulants ont été relocalisés</em>.&raquo;</p>

 

Hygiène alimentaire. «Une grande amélioration»

<p>Lenombre d&rsquo;infractions aux normes sanitaires est en baisse. Tel est le constat du ministère de la Santé et de la Qualité de la vie dans son dernier relevé. C&rsquo;est ce qui fait dire à Mohamed Eshan Fareedun, Principal Public Health and Food Safety Inspector, que &laquo;<em>la situation s&rsquo;est beaucoup améliorée sur le terrain</em>&raquo;.</p>

<p>Le haut cadre explique : &laquo;À<em> Port-Louis par exemple, les marchands de rue de la gare Victoria ont été regroupés à la place Decaen. Ceux qui opèrent aux alentours du marché central ont été transférés à la gare&nbsp; du Nord où une place distincte leur a été aménagée</em>.&raquo;</p>

<p>Le dernier relevé du ministère démontre que le nombre d&rsquo;infractions est passé de 79 de janvier à septembre 2015 à 50 pour la période correspondante de cette année. Il en est de même pour les <em>Prohibition Orders</em> émis : ils ont chuté de 27 de janvier à septembre 2015 à 18 pour la même période de 2016.</p>

<p>Selon Mohamed Eshan Fareedun, cette situation est due à trois facteurs. D&rsquo;abord, les municipalités et conseils de district ont commencé à sanctionner plus sévèrement les marchands de rue pour le non-respect des normes sanitaires. Ensuite, les marchands de rue ne sont plus autorisés à vendre de la nourriture sur les trottoirs. Enfin, ils sont regroupés dans des endroits distincts.</p>

<p>Avec l&rsquo;approche des fêtes de fin d&rsquo;année, le nombre de contrôles sur le terrain sera accru. Les inspecteurs sanitaires effectueront des visites surprises plus régulièrement à divers points de vente, souligne Mohamad Eshan Fareedun. Il demande aux membres du public d&rsquo;être sélectifs dans leurs choix lorsqu&rsquo;ils achètent de&nbsp; la nourriture.</p>

<p>Pour faire régresser le nombre d&rsquo;infractions aux normes sanitaires, le ministère de la Santé avait entrepris une étude entre octobre 2011 et avril 2012. Celle-ci avait révélé que de la viande était exposée aux mouches et à de la poussière, de la nourriture était exposée à côté de toilettes publiques, du yaourt en dessous de la température autorisée était mis en vente, des grillades se vendaient aux abords des routes et des brèdes cresson contenant un taux élevé de pesticides se trouvaient sur les étals de certains marchands de rue.</p>

<p>L&rsquo;étude avait aussi indiqué que 65% des marchands de rue n&rsquo;avaient pas accès à un point d&rsquo;eau ni à des toilettes et que 100 % opéraient dans l&rsquo;insalubrité. De plus, 42,2 % d&rsquo;entre eux vendaient de la nourriture dans des endroits qui exhalaient une mauvaise odeur. Ils étaient nombreux à utiliser l&rsquo;eau provenant des toilettes publiques pour laver des légumes.</p>

<p>L&rsquo;étude avait également fait ressortir que certains emplacements se trouvaient sur le système de tout-à-l&rsquo;égout. Et quelques vendeurs ne pouvaient pas produire un certificat sanitaire alors que d&rsquo;autres se servaient de leurs mains nues pour prendre de l&rsquo;argent et en même temps servir de la nourriture.</p>