La boucle est bouclée. L’ex-CEO d’Air Mauritius, révoqué le 28 octobre, a offert sa démission comme directeur du «board», de même que de cinq filiales de MK.

«As the majority shareholder has now made clear its position on the termination of my appointment as Chief Executive Officer, I deem it inappropriate for me to continue to serve as director of both companies.» Cette explication de Megh Pillay dans sa lettre de démission envoyée au Company Secretary d’Air Mauritius (MK), Fooad Nooraully, ainsi qu’aux autres membres du conseil d’administration avant le début de la réunion d’hier, en dit long. 

L’ancien Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie aérienne nationale a pris tout le monde de court hier matin. Alors que tout indiquait qu’il allait être présent à la réunion du conseil d’administration d’Air Mauritius pour valider le bilan financier du premier semestre 2016/2017, il a fait déposer sa lettre de démission en main propre. 

La décision de Megh Pillay intervient surtout après la prise de position du ministre des Finances. Répliquant à une question de la presse sur la révocation de Megh Pillay, en conférence de presse lundi, Pravind Jugnauth a affirmé qu’il était au courant de la décision du conseil d’administration et que celui-ci a fait ce qu’il fallait. 

C’est sans rappeler le départ de Megh Pillay de la State Trading Corporation le 3 mars 2015. Soit deux ans avant la fin de son contrat. Dans notre édition du 8 novembre, un proche du principal concerné a confié que celui-ci est plutôt quelqu’un qui part sans demander quoi que ce soit en retour quand il y a une rupture de confiance entre le gouvernement ou le conseil d’administration et lui. 

C’est ainsi que l’ex-CEO dit cette fois-ci démissionner comme directeur d’Air Mauritius Holdings Ltd et d’Air Mauritius Ltd, tout comme des cinq filiales de MK : Mauritius Estate Development Corporation Limited, Pointe Cotton Resort Hotel Company Limited, Airmate Limited, Air Mauritius Holidays Limited et Mauritius Helicopter Limited. 

Dans sa lettre, Megh Pillay revient sur son «major disagreement» avec le président, précise-t-il, non exécutif de MK, Arjoon Suddhoo. Désaccord majeur portant sur un sujet de gouvernance d’entreprise car il a refusé de céder à la pression d’annuler les procédures disciplinaires initiées à l’encontre d’un employé insubordonné «whom the non-executive chairman had appointed as a permanent employee of Air Mauritius Limited. The said employee had challenged my authority and acting upon legal advice, he was convened by management to give his explanations before an independent disciplinary committee. Unfortunately, whatever is reproached to me did not meet with the same procedural fairness», lit-on dans la lettre de démission. 

Par ailleurs, la réunion du conseil d’administration a vu la participation des autres directeurs du board à l’exception d’Ashwani Lohani, président-directeur général d’Air India. Selon nos recoupements d’information au sein du board de MK, même Patrick Roux, vice-président d’Air France KLM a fait le déplacement à l’occasion. Toutefois, ces mêmes sources soutiennent qu’aucune demande d’explication quant au limogeage de Megh Pillay n’aurait été évoquée hier.