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Ils ont du métier- Reena Sooknundon, 33 ans: une caissière cash

12 novembre 2016, 10:08

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Ils ont du métier- Reena Sooknundon, 33 ans: une caissière cash

 

Elle est cachée derrière la grosse caisse enregistreuse. Qui ne parvient même pas à dissimuler son large sourire. Tellement éclatant qu’il rivaliserait avec n’importe quelle enseigne lumineuse aveuglante. L’accueil chaleureux, ça la connaît. Le franc-parler aussi. On en aura pour notre argent.

Enfin, après la séance photo. «Les mo makiy mwa enn kout. Figir pa bon la.» Un coup de blush, deux coups de gloss et plusieurs crépitements de flash plus tard, Reena Sooknundon se confie. Son job, cette femme de 33 ans le pratique depuis neuf ans déjà.

Elle n’y va pas par quatre chemins. Elle ne se voyait pas forcément là. C’est grâce à une copine-collègue qu’elle a eu vent de l’offre d’emploi. Elle a tenté sa chance. «J’ai très bien fait», ajoute-t-elle, en manipulant hygiéniquement un pâté au poulet et un feuilleté au fromage.

Parce que dans «laboutik» où elle travaille, elle s’occupe aussi de servir les clients. De placer des articles sur les rayons, de prendre les commandes, entre autres tâches. On vous a dit qu’elle n’arrêtait jamais de sourire ? «J’aime ce que je fais, je ne dis pas ça pour plaire à qui que ce soit. J’aime la relation avec les clients, mes collègues.» Elle jette un coup d’oeil entendu à Runjeeta, sa «complice», caissière comme elle.

Des clients désagréables, elle en rencontre quelques-uns. Mais jusqu’ici, elle n’a arraché les yeux de personne, assure Reena. Pas encore. «Il faut savoir garder son calme. Si le client est énervé, il faut savoir faire preuve de patience.» Une vertu qui vaut de l’or, rappelle-t-elle.

Est-ce qu’elle est payée en lingot ? On ne connaîtra pas le montant de son salaire, clause de confidentialité avec les patrons oblige. Ce qu’elle avoue, en revanche, c’est qu’il n’y a pas «de quoi se plaindre». Ce qui compte le plus, c’est la passion. Le fait de se réveiller tous les matins, six jours sur sept du moins, et d’être «contente» d’aller bosser.

Les journées de la petite dame au gros «poutou» démarrent aux aurores. Elle quitte la maison, située à Montagne-Longue, à 6 h 10. Reena débarque au boulot à sept heures moins le quart. Pour info, le sourire est toujours là. Décidément, il ne s’en va jamais celui-là. «Mo happy, pa kapav plaigné.»

Elle carbure à la bonne humeur. Son moteur : sa fille de dix ans. Sa batterie : son époux, bar supervisor dans un hôtel. Pour eux, elle ne ménage jamais sa monture. Sauf peutêtre durant son jour de congé hebdomadaire. Lors duquel la caissière cède la place à la maman-câlin. «Ma fille, c’est mon tout. C’est mon oxygène.»

Reena respire la gentillesse. Sous des airs timides, on découvre une sympathique verve. Qu’elle utilise pour fidéliser les clients. Sa devise : la politesse ne s’achète pas. Ni l’amour du travail bien fait d’ailleurs.

Ce qu’elle souhaite désormais ? Continuer à tracer sa route, à sillonner les sentiers du bonheur. Avec sa petite famille et aux côtés de sa caisse enregistreuse.