Publicité
Shiam Thannoo, ex-directeur général du CEB : «Il y a un complot contre moi»
Par
Partager cet article
Shiam Thannoo, ex-directeur général du CEB : «Il y a un complot contre moi»
Après sa femme, c’est au tour de Shiam Thannoo d’être suspendu de ses fonctions de Non-Utility Generation Manager au Central Electricity Board (CEB). Il dit ne pas connaître la raison de sa révocation suite à une enquête interne.
Vous avez été suspendu de vos fonctions le mardi 8 novembre. Que vous reproche exactement le conseil d’administration du CEB ?
Pour être franc, je ne le sais pas. Dans la lettre que j’ai reçue m’informant de ma suspension, on m’accuse de «gross misconduct». Je présume que c’est à la suite d’une enquête interne menée par le directeur de l’Audit. Une management letter, soit le rapport préliminaire de cette enquête, parle d’anomalies par rapport au renouvellement du contrat du Public Relations Officer du CEB, Raffick Elahee, et à l’acquisition de trois voitures en 2014.
Tout ce que je sais, c’est que je devrai me justifier devant un comité disciplinaire.
Il nous revient que ce contrat a été renouvelé sans l’aval du «board». Est-ce vrai ?
Le conseil d’administration avait tout approuvé. D’ailleurs, le contrat du directeur général actuel, Gérard Hébrard, avait également été renouvelé suivant les mêmes principes en 2014. Tout a été fait selon les règles établies.
Combien ont coûté ces voitures ?
Il s’agit de l’achat de trois voitures de fonction, soit trois BMW. L’une pour le directeur général et deux autres destinées aux directeurs adjoints. Ces cadres y ont droit, comme recommandé dans le rapport Appanah. Encore une fois, toutes les procédures ont été suivies à travers le département de supply chain du CEB.
L’offre a été dûment examinée par le Finance Committee du conseil d’administration. D’ailleurs, l’approbation finale a été donnée par le conseil d’administration pour acheter les trois voitures, qui ont coûté Rs 9 millions.
Pourquoi alors vous suspendre si tout a été fait selon les règles ?
Il y a un complot contre moi. Des membres de la direction, qui siègent au conseil d’administration, cherchent à nuire à ma réputation. Les informations obtenues par le directeur de l’Audit ont été faussées.
Normalement, l’Audit & Risk and Good Governance Committee aurait dû m’appeler pour exiger des explications suivant la publication de ce rapport préliminaire. Cela n’a pas été fait. Qui plus est, les réponses en écrit que j’ai envoyées pour clarifier les choses n’ont pas été prises en considération, comme demandé par le conseil d’administration. Cet «oubli» a été confirmé par Kesnalall Balgobin, officier responsable du département des finances. Pourquoi ? Je me pose la question.
Si jamais j’ai fauté, je suis prêt à assumer les responsabilités. Sauf qu’on ne m’a pas donné l’opportunité de me défendre avant de me suspendre de mes fonctions.
Pensez-vous que votre proximité avec Navin Ramgoolam vous porte préjudice ?
De quelle proximité parlez-vous ? C’est faux de dire que j’ai une quelconque proximité avec Navin Ramgoolam. Je ne l’ai jamais rencontré lors d’une réunion officielle. Je ne suis proche d’aucun politicien.
Votre épouse, Minakshi Thannoo, était pourtant proche de l’ancien Premier ministre et avait même été accusée d’être une nominée politique...
Ma femme n’était pas une nominée politique. C’est totalement faux de dire cela.
Quel est votre état esprit et celui de votre famille face à cette suspension ?
Vous imaginez combien cela a été difficile pour la famille suivant la révocation de mon épouse (NdlR, ancienne directrice du National Heritage Fund). C’est un nouveau coup dur. Je laisse la population juger de ce qui se passe.
Pensez-vous qu’il y a un acharnement contre votre famille ?
Mon épouse s’est retrouvée sans emploi après sa révocation injustifiée en janvier 2015. Elle essaie de trouver un autre emploi, en vain. Après les élections de 2014, je suis passé de directeur général à responsable de deux départements. Je suis d’ailleurs la seule personne au CEB à être responsable de deux départements sans allocation additionnelle.
Il y a un poste de Deputy General Manager qui est vacant et je devrais légitimement occuper ces fonctions. Or, cela n’a pas été fait et j’en ignore la raison. Maintenant, c’est mon travail qui est menacé. Je laisse le soin, une nouvelle fois, à la population de tirer ses propres conclusions.
Pourquoi pensez-vous pouvoir prétendre à ce poste ?
Je suis le senior most manager du CEB. J’y travaille depuis 31 ans. J’étais, dans le passé, le directeur du CEB. Je détiens une licence avec distinction en Mechanical Engineering de l’université de Maurice et une maîtrise en Business administration. Je détiens également une final certification en Electrical Engineering de City and Guilds.
Quelles sont vos relations avec Gérard Hébrard ?
Mes relations avec le directeur général du CEB sont strictement professionnelles.
Quid du ministre Ivan Collendavelloo ?
J’ai été en contact avec lui deux fois et c’était également dans un cadre professionnel.
Pensez-vous qu’il y a une chasse aux sorciers au CEB ? Vous êtes le quatrième cadre à être suspendu en l’espace de quelques mois.
(rires) La population en jugera.
Publicité
Les plus récents