Les pro-Trump ne se trouvent pas que sur le sol américain. Nous avons rencontré, à Maurice, des fans du 45^e président. Ils expliquent pourquoi ils auraient pu, eux aussi, voter pour lui…

Le 9 novembre, le monde s’est réveillé en découvrant que Donald Trump avait été élu président des États-Unis. Alors que tous les sondages prédisaient une victoire confortable à sa rivale démocrate Hillary Clinton. À Maurice comme ailleurs, une poignée d’irréductibles supporteurs du 45^e président se réjouissent.

Arvin Awotar est certainement l’un des plus ardents des pro- Trump. Selon lui, le succès du businessman dans le milieu des affaires fera de lui un des meilleurs présidents que les États-Unis aient connus. «Outre les affaires, il a un best-seller et une nomination aux Emmy Awards à son actif», tient-il à préciser. S’attendait-il à une victoire ? Le jeune homme explique que le sondage le plus précis des États-Unis avait prédit cette victoire il y a longtemps. «Les autres experts doivent changer de métier», commente-t-il. Avis aux politiciens futurs, d’ici et d’ailleurs: ne pas se fier aux sondages.

Quid des déclarations fracassantes de Donald Trump, surtout sur des sujets sensibles ? Les femmes, les étrangers, les migrants, les musulmans, cela ne choque-t-il pas ? Visiblement non. Faisant référence à un enregistrement compromettant dans lequel le milliardaire décrit ses techniques de «séduction», Arvin, estime que «c’est la réalité». Le chef d’entreprise déclare sans détour: «À une époque, j’étais un simple DJ et les femmes étaient à mes pieds. Je ne vois pas pourquoi certaines ne se laisseraient pas faire, face à un milliardaire !»

Et les femmes, elles en pensent quoi ? Kitty, employée de banque, est sur la même longueur d’onde. «Choquée ? Non. Il a été honnête. De plus, c’était une conversation privée et tous les hommes ont ce type de conversation !» lâche-t-elle.

Nadiha Damry est une femme de confession musulmane. Cela ne l’empêche pas de supporter le candidat républicain. Son explication: les «amis de Clinton sont les mêmes que ceux qui financent le groupe terroriste État islamique». Et Clinton, qu’en pense-t-elle ? «Un loup déguisé en mouton», dit-elle de la candidate battue, qui est pro-guerre. «Trump est anti tout, mais aussi anti guerre. Ce qui est un bien pour le monde», avance l’étudiante en droit. Et ses déclarations sur la femme ? «Cela relève de sa vie privée. Croyez-vous que Hilary Clinton aurait fait davantage pour les femmes ?» demande-t-elle avec conviction. Selon la jeune femme, ses menaces quant aux immigrés sont des paroles en l’air. «Dans plusieurs de ses déclarations, il avait dit qu’il était pour, en tant qu’homme d’affaires. Là, il a simplement essayé d’avoir la masse de son côté, en jouant sur les cordes sensibles, comme le fait tout politicien…»

Promesses vides ? Depuis la proclamation des résultats, plusieurs annonces de Trump ont disparu de son site web. Ce seront toujours des promesses électorales de moins à tenir… «Vous connaissez un politicien qui ne ment pas, vous ?» ironise Nadiha.

Oui, mais Donald Trump a tout de même déclaré que «le réchauffement climatique est une fabrication chinoise» avant d’enlever de son site web la promesse électorale de revenir sur les accords de Paris. «Le fait que certaines annonces ont disparu démontre que l’heure n’est plus au jeu mais au travail. Il prend son rôle sérieusement», avance Kitty.

D’ailleurs, la jeune femme partage les mêmes opinions que le nouveau président américain. «Le réchauffement climatique est effectivement une fabrication», dit-elle, concédant que la pollution en Chine n’est pas responsable. «C’est un phénomène qui a existé à travers les âges. Les villes ont toujours été submergées. Les forêts se transforment en déserts et vice versa. Il y avait bien la forêt au Sahara avant…» avance la jeune femme… Une confiance… aveugle en Trump, on vous dit !

Mais un autre des supporteurs du 45^e président, Urvan Soorjee, estime que sa proposition d’interdire le sol américain aux musulmans était «tirée par les cheveux et il ne l’avait annoncé que pour faire parler de lui». Neelesh Soogrim est du même avis: «Les riches peuvent se permettre de dire ce qu’ils veulent. Mais à présent, il sera guidé par ses experts.» Arvin, le supporteur le plus radical, estime, lui, que ce ne sont pas ses prises de position qui font l’homme, mais son parcours. Trump a donc quatre ans pour faire ses preuves …