Publicité
Comment les incubateurs d’entreprise font éclore les start-up
Par
Partager cet article
Comment les incubateurs d’entreprise font éclore les start-up
Les incubateurs de la SMEDA sont plutôt axés sur les services. Celui de La Turbine, du groupe ENL, entre, lui, dans l’actionnariat de la jeune pousse qu’il accompagne. Celui de Barclays Mauritius est spécialisé dans la finance et la technologie. Éclairage.
Et de quatre pour la Small and Medium Entreprise Development Authority (SMEDA). Elle lance son quatrième incubateur d’entreprise la semaine prochaine à Goodlands. Alors que la Global Entrepreneurship Week se tient du 14 au 18 novembre, nous nous sommes intéressés à ces organismes qui ont pour mission d’aider les entreprises à voler de leurs propres ailes. Mission d’autant plus cruciale que sept start-up sur dix ferment boutique dans leur première année d’existence, comme le fait ressortir le ministre l’Activité économique, de l’entreprise et des coopératives Sunil Bholah. Qu’est-ce qu’un incubateur d’entreprise ? Comment fonctionne-t-il ? Pourquoi tant d’engouement pour ces structures d’accompagnement de start-up ?
La Turbine accompagne trois entreprises
Lancé en octobre 2015, La Turbine est l’incubateur d’entreprise du groupe ENL. Niché dans un bâtiment de 700 m2 qui abritait autrefois une turbine qui opérait sous l’ancienne usine sucrière Mon-Desert-Alma, il s’apprête à accueillir ses premières start-up. Il s’agit de DodoWorkPlay, Mauritius Conscious et d’une start-up spécialisée dans les services financiers, annonce Fabrice Boullé, le directeur de La Turbine.
Avec les 450 m2 d’espace de travail dont elle dispose, la filiale du groupe ENL entend doubler son nombre de start-up accompagnées d’ici juillet 2017. Mieux : elle ambitionne d’accueillir des start-up étrangères à l’avenir tout en se transformant en véritable coworking space tant pour les start-up que pour ceux qui travaillent en free-lance. Pour l’heure, La Turbine se concentre surtout sur le recrutement de nouvelles entreprises porteuses d’idées innovantes.
Mais concrètement comment marche l’incubateur et quels sont les services offerts aux start-up pour les aider à se développer ? Déjà, la stratégie de La Turbine ne consiste pas à couver les entreprises mais plutôt à les aider à déployer leurs propres ailes, précise d’emblée Fabrice Boullé. «Nous ne sommes là ni pour faire le travail de l’entreprise ni pour prendre les décisions à sa place. Bien au contraire, notre stratégie consiste à fournir les outils nécessaires à l’entreprise pour qu’elle puisse trouver ses propres solutions et mener à bien son projet», explique-t-il.
Pour ce faire, La Turbine entre dans l’actionnariat de l’entreprise à hauteur de 10 %, une fois le contrat avec la startup signé. Elle se retire par la suite du capital de sociétés et la somme reçue en contrepartie de la vente des actions est réinjectée dans la Turbine pour y être réinvestie dans une autre start-up, suivant le même procédé.
L’accompagnement se fait sur une période de 18 mois, au cours de laquelle la jeune pousse est chargée d’atteindre des objectifs. Le suivi est effectué tous les six mois par des consultants recrutés à cet effet ainsi que l’équipe de La Turbine.
«Plus qu’un simple consultant, nous privilégions des interactions informelles après les séances de travail entre les incubés et les mentors», déclare le directeur de La Turbine, en soulignant privilégier une approche humaine. L’organisme opère en partenariat avec STING, l’un des plus gros incubateurs d’entreprise en Suède.
En ce qui concerne des critères de sélection pour les start-up, ils sont rigoureux. «Nous recherchons des gens ambitieux, qui maîtrisent leurs dossiers et qui veulent s’exporter hors de Maurice dans cinq ans», souligne Fabrice Boullé. D’ailleurs, le premier critère d’admission est de proposer une idée innovante, c’est-à-dire un projet d’entreprise qui n’existe pas encore ou qui propose une nouvelle approche dans un secteur existant.
Les difficultés
Mais c’est un peu là où le bât blesse, à en croire notre interlocuteur. Évoquant tous les dossiers reçus jusqu’ici, Fabrice Boullé observe que plusieurs entreprises ne savent pas comment marche un incubateur voire ce que cela implique de s’engager dans l’entrepreneuriat. «Il y a aussi la peur de prendre des risques, de quitter son emploi pour mener son projet. Dans certains pays européens par exemple, environ 25 % des étudiants se lancent dans l’entrepreneuriat après leurs études universitaires, alors qu’à Maurice ce taux tourne autour de 1 % seulement.»
Des lacunes que l’organisme s’est donné pour mission de régler. D’ailleurs, dans le cadre de la Global Entrepreneurship Week, La Turbine organise des journées portes ouvertes qui dureront jusqu’au 18 novembre. Le but est de faire connaître l’incubateur et de sensibiliser le public.
Parole d’une jeune pousse
<p>Joe Lodge, cofondateur de DodoWorkPlay, se dit très heureux d’avoir intégré La Turbine. La société qu’il a lancée avec Coralie Marti compte en fait créer un hub destiné aux entrepreneurs locaux et internationaux. Le projet comporte trois éléments, à savoir la création d’hébergement pour les entrepreneurs étrangers en visite, un espace de travail dans un cadre créatif et relaxant ainsi que la tenue d’évènements pour le bien-être, la découverte de Maurice et le networking. «L’utilisation de l’espace de coworking de La Turbine, l’accès aux experts et le coaching régulier nous permettent d’avancer plus rapidement que si nous nous étions lancés seuls», remarque Joe Lodge. D’ajouter que sa société bénéficie également des conseils spécifiques à l’industrie aussi bien que des liens avec les «thoughtleaders» les plus influents de Maurice à travers l’incubateur.</p>
Elev8, programme dédié aux finances et à la technologie
<p>Elev8 est un programme d’incubateur d’entreprise lancé par Barclays Mauritius en avril 2016. D’une durée de cinq mois, ce programme vise à accompagner des start-up spécialisées dans la FinTech ou encore la création d’applications mobiles. La Barclays a inauguré ses locaux spécialement dédiés au programme à Ébène en août. Elle a présenté 11 entrepreneurs engagés dans les neuf projets sélectionnés par la banque.</p>
SMEDA : 15 projets identifiés
<p>Depuis le lancement des trois incubateurs d’entreprises de la SMEDA à Mahébourg, Coromandel et Bel-Air au cours des trois derniers mois, ce ne sont pas moins de 15 projets qui ont été identifiés, et ce dans des secteurs variés, selon Phalraj Servansingh, le Managing Director de la SMEDA. Un quatrième et dernier incubateur devrait voir le jour la semaine prochaine à Goodlands, l’objectif étant d’en avoir un dans les quatre coins du pays. «Les incubateurs de la SMEDA sont davantage des incubateurs de services dans la mesure où leur rôle consiste surtout à aider les entreprises à résoudre des problèmes organisationnels», précise Phalraj Servansingh. Une fois les start-up identifiées, des consultants recrutés par la SMEDA se chargent de faire le suivi avec elles.</p>
Publicité
Les plus récents