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Albion: les ruines du rêve des Beerjeeraz encore présentes
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Albion: les ruines du rêve des Beerjeeraz encore présentes
La famille Beerjeeraz rêvait d’un hôtel de luxe sur les falaises de Pointe-aux-Caves, à Albion. Sa construction avait même démarré. Le rêve a tourné court mais les ruines sont restées.
Le rêve de cet hôtel se voulant grandiose et appelé «château» par les habitants, n’a jamais abouti. Ses traces visibles s’effacent progressivement des mémoires mais aussi des hauteurs de la falaise où l’établissement avait commencé à prendre forme. Il ne reste désormais qu’un vaste champ de ruines, laissant deviner qu’un grand bâtiment s’y trouvait autrefois. «Inn gagn enn ou dé zan enn katapilar inn vinn kraz dernié bout ki ti resté», dit un habitant du village d’Albion
C’est la triste fin qu’a connue cet ambitieux projet, qui a fait parler de lui dans la localité. «Li ti enn bel zafer sa. Près de 200 chambres dans un bâtiment aux dimension et au design de château», se souvient un autre habitant. Il dit avoir assisté à la naissance et à l’effondrement de ce projet de Prem Beerjeeraz. Le lieu avait été bien choisi : l’avenue des Rosiers, à côté du phare d’Albion, haut perché sur les falaises de Pointe-aux-Caves. C’est le point le plus haut de la région et il jouit d’une des plus belles vues sur le lagon.
«C’était vers les années 1975-76 que le bâtiment a été construit. Bien qu’il n’opérait pas encore comme un hôtel, de grandes fêtes s’y tenaient. Avec tout ce que vous pouviez imaginer pour s’amuser, une discothèque et même un club hippique», poursuit cet interlocuteur. Il se rappelle encore du beau monde qui y venait pour monter à cheval sur la vaste étendue de terre ayant vue sur mer. Les locaux ont même servi de lieu de tournage de films. «C’était un spectacle que les habitants ne manquaient pas, beaucoup s’y pressaient pour voir comment se déroule un tournage et pour voir les acteurs», poursuit-il
Le hic est que bien qu’ayant la stature et le nom d’hôtel, l’établissement de Prem Beerjeeraz n’a jamais obtenu les permis nécessaires pour opérer comme tel. Pour ajouter à la malchance de son propriétaire, à peine quelques années après sa construction, l’imposante structure a présenté des signes de faiblesse. Tant et plus que même les propriétaires ont déserté le lieu. «Ils ne sont restés ici que trois à quatre ans», raconte un voisin. C’est d’ailleurs à la même époque que Prem Beerjeeraz a fait construire une autre imposante demeure à Candos, qui est encore visible à partir de l’hôpital Victoria.
Laissés à l’abandon, les restes de l’hôtel d’Albion ont été au cœur de demandes répétées des résidents pour qu’ils soient rasés. «Un eyesore», «un repaire de bandits» ou «un danger pour les passants» sont autant d’arguments qu’ils ont avancés pendant au moins deux décennies pour obtenir gain de cause. C’est en 2012 que le gouvernement a finalement accédé à leurs suppliques et a fait démolir le bâtiment.
Aujourd’hui, seuls les ruines et les souvenirs de quelques voisins témoignent encore de ce rêve singulier qui, s’il avait abouti, aurait transformé le village d’Albion.
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