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Anishta Babooram-Seeruttun : «Quelle ironie qu’on me prive de mes droits constitutionnels»
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Anishta Babooram-Seeruttun : «Quelle ironie qu’on me prive de mes droits constitutionnels»
Avez-vous fauté en parlant à la presse du cas du décès du constable Arvind Hurreechurn ?
Non, je ne pense pas avoir fauté. J’étais franchement choquée. Je me suis basée sur un vrai rapport pour en parler. Et je n’ai rien dit qui soit en violation à mes duties. En plus, j’ai demandé la permission à mon supérieur. Je ne vois pas ce que j’ai fait de mal. Je sais que ma déclaration n’a pas plu à certains mais je fais mon travail. Je suis payée par l’argent des contribuables et je suis redevable envers le public. Une mort d’homme, comme je l’ai dit, est d’intérêt public.
Marie Louise Lam Hung (NdlR, de la Police Complaints Division) vous a, pourtant, sommée de fournir des explications formelles ?
Oui et j’en étais choquée. On m’a même demandé des explications deux fois ; soit le jour même de la réunion avec Madame Lam Hung et le lendemain. On m’a demandé pourquoi je n’ai pas remis le micro à quelqu’un d’autre. Ne suis-je, donc, pas à la hauteur ? Rien ne m’empêche, pourtant, de parler à la presse. Quelle ironie pour la Commission des droits de l’homme (HRC) qu’on me prive de mes droits constitutionnels ! Surtout, il ne faut pas que d’autres institutions viennent s’ingérer dans le fonctionnement de la HRC.
Que voulez-vous dire par là ?
Marie-Louise Lam Hung a, elle-même avoué, lors d’une réunion et dans les médias, que le commissaire de police l’avait appelée pour s’enquérir de ma déclaration à la presse.
Y a-t-il eu des pressions pour que vous fournissiez des explications ?
Je ne sais pas. Peut-être aussi que l’appel de Mario Nobin a inquiété Madame Lam Hung. Dans tous les cas, ce n’est pas normal.
En avez-vous parlé à Me Hervé Lassemillante depuis ?
Bien sûr. Il me soutient d’ailleurs à 100 %. Il l’a même démontré dans la presse.
Y aura-t-il des sanctions ?
«On parle déjà de sanctions contre toi.» C’est ce qu’elle a dit pendant la réunion. Mais jusqu’ici, je n’ai rien entendu. Par contre, j’ai eu une réunion avec le Chairman et il n’a pas parlé de sanctions. S’il y a des sanctions, cela démontrera que la commission n’est pas indépendante comme elle devrait l’être. Quand il y a mort d’homme, quand c’est aussi grave, il faut qu’on puisse en parler.
Faire justice envers et contre tout
<p>Un des meilleurs jours de la vie d’Anishta Babooram-Seeruttun ? C’était quand elle a été appelée à prêter serment pour entrer à la Commission des droits de l’homme. C’est là qu’elle peut enfin appliquer le motto <em>«Justice envers et contre tout»</em> qui lui tient à coeur.</p>
<p>Orpheline de père à l’âge de dix ans, Anishta Babooram-Seeruttun aime se battre pour elle et pour les autres. Elle apprécie par exemple d’être partie prenante dans sa communauté.</p>
<p>Depuis le collège, à travers tout ce qu’elle a fait, elle n’a pas arrêté d’essayer d’apporter justice. Au Lorette de Mahébourg, où elle a étudié, elle était omniprésente.</p>
<p>Surtout, elle faisait du social, une valeur qui lui sert bien aujourd’hui.</p>
<p><em>«C’est le Lorette de Mahébourg qui m’a inculqué l’importance de faire du social»</em>, témoigne la jeune femme. Elle y a d’ailleurs créé l’Environment Club.</p>
<p>Lors de sa première année de LLB à l’université de Maurice, elle a fondé le<em> Naturally Wild Club</em> et en deuxième année le journal du campus «<em>Zot News».</em></p>
<p>La jeune femme s’est ensuite envolée pour l’Angleterre où elle a entrepris un LLM en droit commercial international. Elle a eu l’occasion de travailler à temps partiel pour l’ambassade mauricienne à Londres.</p>
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