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Yusuf Sooklall: «L’action syndicale traditionnelle est révolue»

20 novembre 2016, 15:15

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Yusuf Sooklall: «L’action syndicale traditionnelle est révolue»

Cela fait une quinzaine d’années qu’il a quitté le monde syndical. Lui, c’est l’ancien président de la Free Democratic Unions Federation et du Trade Union Trust Fund. Yusuf Sooklall est désormais conseiller du village de Midlands. Et depuis six mois, il préside le comité des infrastructures publiques. À ce titre, il est responsable des projets d’infrastructures de 24 villages.

«C’est une expérience nouvelle pour moi depuis bientôt quatre ans. Tous les projets ayant trait à la construction de drains, la remise en état des routes, des infrastructures sportives telles que des terrains de pétanque, de volley-ball et de parcours de santé sont sous ma responsabilité», explique-t-il. Et il en tire satisfaction. «C’est une très grande satisfaction de voir des jeunes filles et mêmes des dames jouant au billard au complexe polyvalent de Midlands», fait-il remarquer.

Que pense-t-il du monde syndical actuel ? Pour lui, «l’action syndicale traditionnelle est révolue». Car, désormais, «cela ne sert à rien de tenir des points de presse alors qu’on doit être capable de s’asseoir en face des patrons pour négocier en faveur des travailleurs». Et de faire ressortir que les syndicalistes ne doivent plus se contenter de ne faire que des revendications et d’être des spectateurs.

«Il est temps pour eux de jouer cartes sur table avec les employeurs et négocier directement avec eux au lieu d’éplucher les comptes des sociétés pour faire des revendications salariales sans tenir compte de la réalité du monde exté- rieur», insiste l’ancien syndicaliste.

Il estime par ailleurs que certains patrons d’entreprise continuent à regarder le syndicat d’un œil négatif, alors que celui-ci «n’est autre qu’un partenaire» apte à chercher des solutions aux problèmes industriels ou autres. «Les patrons ont besoin des travailleurs et ces derniers ont besoin des patrons. Sans les travailleurs, il n’y a pas d’entreprise. Et si les travailleurs ne se sentent pas bien, c’est l’entreprise qui est malade.»

Il est temps que les syndicalistes s’engagent aussi dans une réflexion profonde sur la nécessité de faire du syndicalisme autrement pour le bien-être des entreprises et des travailleurs. «Je suis un peu inquiet de la situation dans le monde syndical. Le taux de syndicalisation baisse. Il faut résoudre ce problème et en trouver les causes.» Sans compter qu’il n’y a pas beaucoup de jeunes syndicalistes qui souhaitent prendre la relève.

Quel regard porte-t-il sur le monde du travail actuellement ? Avec l’arrivée des technologies nouvelles, il faut continuellement se former afin de ne pas être éjecté et empêcher une entreprise de prendre du plomb dans l’aile, estime-t-il. C’est pourquoi il est important pour l’établissement de ne pas se concentrer uniquement sur le besoin de réaliser des profits mais de continuellement former sa main-d’œuvre.

Et la politique dans tout cela ? Il s’est, à un certain moment, trouvé sur une estrade lors d’une campagne électorale. La politique l’intéresse toujours mais pas la «politique politicaille». Puis, si l’opportunité se présente à l’avenir, il ne dirait pas non «si ses aspirations et ses principes sont respectés».