Maurice est accro aux opiacés, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). L’héroïne est la plus connue de ces substances qui sont extraites ou dérivées de l’opium. Rapportée à sa population, Maurice est le 13e consommateur mondial et le 2e en Afrique (derrière les Seychelles), avec un taux de prévalence (1,3 %) deux fois supérieur à la moyenne mondiale.

L’héroïne, spécialité de l’Afghanistan, emprunte diverses routes d’exportation. Or «la grande nouveauté de ces dernières années tient à la place prise par l’Afrique, devenue une plaque tournante du trafic», expliquait il y a un an une grande enquête de l’hebdomadaire français l’Express, consacrée à «la poudre afghane». D’importantes saisies effectuées dans l’océan Indien démontrent que «les routes du Sud», au nord de Maurice, se multiplient, comme l’indique la carte.

Cette nouvelle voie d’exportation reliant les champs de pavot afghans aux côtes de l’Afrique de l’Est est surnommée «the smack track», «la piste de l’héro». On apprend que «la ‘came’ traverse l’océan Indien cachée dans des conteneurs à bord de cargos ou sur des boutres, des caboteurs traditionnels à coque en bois. Une fois débarquées sur le continent africain, les cargaisons sont stockées dans des entrepôts, fragmentées et reconditionnées en plus petites unités, souvent de 10 à 20 kilos. Puis la marchandise reprend sa route par rebonds successifs, vers d’autres pays africains ou l’Europe».

Il y 2 ans, un bateau faisant route entre le Pakistan et la Tanzanie était intercepté dans la région par la coalition internationale Task Force 150. À bord, une tonne d’héroïne d’une pureté exceptionnelle. Valeur estimée à la revente : plusieurs dizaines de milliards de roupies…