Une partie de la plage de Quatre-Sœurs est utilisée pour construire des cages pour un projet d’aquaculture. Ce qui inquiète des pêcheurs car ils y gardent leurs pirogues en cas de mauvais temps.

Ils sont remontés et réclament des éclaircissements depuis plusieurs semaines. Or, ces pêcheurs de Quatre-Sœurs sont toujours sans réponse. Le problème : la partie de la plage qu’ils considèrent comme «leur lieu» d’activités est monopolisé par des ouvriers qui y fabriquent des cages pour l’aquaculture. Ces pêcheurs déplorent notamment qu’ils ne peuvent plus utiliser cet endroit pour sécuriser leurs pirogues à terre en cas de mauvais temps.

Tout a commencé lorsque les travailleurs ont apporté du ciment pour préparer des structures en béton sur place. Petit à petit, ces derniers ont apporté d’autres matériaux, racontent les pêcheurs. «Et depuis un peu plus d’une semaine nous voyons des cages utilisées en aquaculture prendre forme. Nous avons demandé à l’entrepreneur des éclaircissements mais n’en avons pas eu. Il nous a simplement dit que c’est le ministère de la Pêche qui l’envoie», continue Lutchmee Prabooduth, porte-parole des pêcheurs.

Les plaignants indiquent qu’ils n’ont pas été informés de ce projet, ni par le ministère de tutelle ni par la compagnie qui s’occupe des travaux. «Ce n’est pas normal que le ministère ne nous ait pas dit que nous n’allions pas pouvoir utiliser cet espace. L’entrepreneur au- rait dû, lui, mettre un panneau pour nous renseigner mais aussi pour donner des informations aux habitants sur les travaux effectués sur place», souligne Lutchmee Prabooduth.

Les pêcheurs expliquent par ailleurs être sur le quivive et ne veulent pas que ces travaux les privent de ce bout de plage. Car en sus d’y garder leurs pirogues, «c’est aussi le seul endroit où (ils peuvent) mettre (leurs) embarcations à terre pour les nettoyer ou les repeindre depuis que le front de mer a été construit», explique Lutchmee Prabooduth. «Nous n’avons pas le droit de mettre nos pirogues sur le waterfront et nous avons des problèmes avec la police si nous le faisons. Cette partie de la plage est tout ce qui nous reste», se lamentent les pêcheurs. «Nous demandons que ces activités aient lieu ailleurs!»

Le conseil de village dit, pour sa part, apporter son soutien aux pêcheurs. D’ajouter que, comme eux, il n’était pas au courant que ces travaux se tiendraient sur ce lieu.

L’express a tenté d’avoir plus de renseignements avec l’entrepreneur. Mais celui-ci a été très réticent à révéler le nom de la compagnie. Il a cependant fait mention qu’elle avait tous les permis nécessaires pour effectuer ces travaux à Quatre-Sœurs. «Nous avons été mandatés par le ministère et ce projet sera bénéfique aux pêcheurs», précise-t-il, conseillant de contacter cette instance pour plus de renseignements.

Du côté du ministère de la Pêche, une source nous confirme la légitimité de cet entrepreneur. De préciser que «ce sont des cages de culture qui sont en réparation et qu’elles seront offertes aux différentes coopératives de pêcheurs dans de l’île».

La source déclare également que ce projet concorde avec les mesures budgétaires en vue de promouvoir l’aquaculture à Maurice. Ces activités, poursuit notre interlocuteur, ne devraient durer que deux semaines de plus et ces cages seront enlevées et placées en mer dès qu’elles seront prêtes.