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Harold Mayer: «Love Bridge n’est pas une faillite»

26 novembre 2016, 12:15

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Harold Mayer: «Love Bridge n’est pas une faillite»

Harold Mayer, président du projet Love Bridge, est catégorique. Il n’y a eu aucun gaspillage de fonds publics dans le cadre du projet Love Bridge qui vient en aide aux familles défavorisées. Selon lui, le leader de l’opposition, qui a vivement critiqué le projet, n’a pas les bonnes informations.

Il y a un an, Love Bridge a bénéficié de Rs 100 millions de l’État pour venir en aide aux familles défavorisées. Pouvons-nous savoir ce qui a été fait avec cet argent ?
Le projet a été lancé sous les meilleurs auspices. Nous avons recruté 34 personnes et nous sommes venus en aide à 224 familles, soit un millier de personnes. Après le recrutement en mai, des formations ont eu lieu. Ces personnes sont sur le terrain depuis juillet. Elles font un travail formidable. Je tiens à préciser que les Rs 100 millions obtenues sont un seed capital (NdlR, une mise de fonds initiale).

Vous dites que le travail a bien démarré. Mais vous êtes loin des 5 000 familles visées ou encore des 500 personnes que Love Bridge allait employer selon son «Business Plan» ?
Non, je vous corrige. Et je sais que plusieurs personnes se trompent. Il n’a jamais été question que Love Bridge s’occupe de 5 000 familles. On a bien parlé, il y a deux ans dans un business plan, de 5 000 familles qui vivent dans l’extrême pauvreté et du fait qu’il fallait Rs 100 millions par an pour les accompagner.

Pour le projet actuel, nous avons soumis un plan au gouvernement. Selon notre accord avec celui-ci, nous devons nous occuper de 500 familles. Jusqu’à la fin de l’année, nous aurons 250 familles sous notre charge et, en deux ans, nous allons toucher 500 familles.

Êtes-vous satisfait de ce chiffre ?
Écoutez, c’est un travail de longue haleine. Tout ce que je peux dire, c’est que le travail a bien démarré. Nous allons aider 25 familles de plus prochainement et d’ici deux ans, 250 autres familles seront concernées par notre plan.

Combien Love Bridge a-til dépensé en termes de salaires pour les nouvelles recrues ?
J’ai les informations mais je ne vois pas l’intérêt de votre question. Est-ce que vous trouvez cela correct de demander à des compagnies de dévoiler le salaire de leurs employés ?

Non, mais Love Bridge est financé par l’argent public. Jouons la carte de la transparence…
Bien. Les salaires englobent 85 % des coûts du projet. C’est facile d’effectuer le calcul.

Donc sur les Rs 100 millions que vous avez obtenues, Rs 85 millions iront aux salaires et autres dépenses ?
Oui, mais sur les six ans. Je précise que c’est un projet à forte main-d’oeuvre (labour intensive) et qu’il y a les salaires des professionnels. Je précise que les Rs 10 millions promises par le secteur privé iront directement aux familles sous notre charge. Celles-ci n’obtiendront pas d’argent mais nous allons les aider dans les six piliers que nous avons identifiés, c’est-à-dire l’éducation, l’emploi, l’alimentation, le logement, la santé et l’attitude. Un budget de Rs 25 000 est prévu pour chaque famille par an. Le secteur privé contribue également à la mise en oeuvre de bureaux à travers le pays…

«C’est un projet à long terme. D’ici décembre nous allons venir en aide à 250 familles. On verra les résultats dans cinq ans.»

Une quarantaine de bureaux à travers le pays ?
Encore une fois, vous avez mal compris. Quarante bureaux pour les 5 000 familles. Pas pour 500.

Combien de bureaux y a-t-il actuellement ?
Nous avons cinq bureaux. Même si la quasi-totalité du travail se fait sur le terrain, on a besoin d’un bureau pour un certain type de travail.

Pour cette année, à combien s’élèveront les salaires des employés ?
Rs 6,9 millions. Toutes nos dépenses à octobre s’élevaient à Rs 7,8 millions.

Mais l’autre jour, au Parlement, le ministre des Finances suppléant a indiqué qu’il restait Rs 96 millions dans les caisses de Love Bridge ou plutôt dans une banque...
Oui, c’est en banque et nous obtenons des intérêts. Si les dépenses s’élèvent à Rs 7,8 millions, il faut préciser que nous avons obtenu Rs 4,6 millions du secteur privé…

 … loin des Rs 10 millions promises ?
Oui, mais je précise que notre target c’est de s’occuper de 500 familles jusqu’en 2018. Nous en sommes encore à 224 et il y en aura 26 autres à la fin de décembre. Le travail sur le terrain a démarré en juillet.

À partir du 1er janvier, la National Corporate Social Responsibility Foundation, fonds auquel le secteur privé devra contribuer, sera effectif. Or, jusqu’ici, le secteur privé peut aider l’organisation qu’il souhaite. Ne craignez-vous pas que cela pose problème à votre projet ?
Il est vrai que toute la question n’est pas encore très claire. Cela limitera évidemment la capacité du secteur privé à contribuer au projet Love Bridge. Mais il faut attendre. D’ailleurs, nous sommes à la veille de décembre et nous attendons l’équipe qui sera mise en place pour pouvoir en discuter. Le secteur privé aura définitivement moins à distribuer.

L’opposition a émis de sévères critiques à l’encontre de votre organisation mardi. Le leader de l’opposition a qualifié Love Bridge de «faillite» et a même réclamé que vous remboursiez Rs 100 millions au Consolidated Fund.
Je ne connais pas les sources d’informations du leader de l’opposition. Je répète que c’est un projet qui bénéficiera à 500 familles. Non, ce n’est pas une faillite. Les résultats viendront après.

Donc pas question de retourner la somme à l’État ?
Je le répète, c’est un projet à long terme. D’ici décembre nous allons venir en aide à 250 familles qui vivent dans une extrême pauvreté. On verra les résultats dans cinq ans.

Quelles sont les régions où vous avez apporté votre aide aux familles ?
Il nous montre une carte où cinq régions sont indiquées, sauf le Nord…

Mais aucune de ces familles ne se trouve dans le Nord ?
Cela viendra. Nous avons commencé avec 224 familles et graduellement nous irons dans d’autres régions.

Ne me dites pas que les pauvres ne se trouvent pas partout dans l’île ?
Vous avez raison. Mais dans un premier temps, nous ne pouvons couvrir toutes les régions du pays. Vous savez, les travailleurs sociaux voyagent en autobus et ils ne peuvent pas couvrir toutes les régions. Nous voulons être efficaces. Mais que les personnes pauvres se trouvant dans le Nord soient rassurées. Prochainement, nous allons entreprendre une étude dans cette région. De toute façon, nous ne pourrons jamais toucher toutes les régions du pays.

Pour une question de transparence, êtes-vous prêt à soumettre un rapport détaillé de vos projets, des personnes qui sont concernées et la liste de vos employés ?
Nous n’avons rien à cacher. J’ai accordé plusieurs interviews comme je le fais actuellement. Il y a un conseil d’administration avec des représentants des ministères des Finances et de l’Intégration sociale et tout peut être vérifié. D’ailleurs, nous devons soumettre deux rapports par an. Le premier sortira en mars prochain et le second en septembre. Tous les détails seront mentionnés. La liste de recrues s’y trouvera aussi.

Êtes-vous optimiste pour le projet Love Bridge ?
Je suis extrêmement optimiste. Nous avons une équipe très motivée sur le terrain. Nous avons la bonne méthode de travail et le coeur y est.