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Confidences de l’interprète d’Omar Taton : «Le marin était nerveux...»

28 novembre 2016, 21:22

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Confidences de l’interprète d’Omar Taton : «Le marin était nerveux...»

Ils ne sont pas inconnus des autorités. Ces interprètes ont le rôle de briser la barrière de la langue entre les suspects et les forces de l’ordre. Parmi la poignée de personnes exerçant ce métier, la Philippine Victoria Auckbarally. Ses services ont été sollicités notamment dans l’affaire MV Benita.

Mariée à un Mauricien depuis 28 ans, Victoria Auckbarally raconte avoir tout fait pour aider le marin Omar Taton à donner sa version des faits à la police. «Au début, Omar Taton était nerveux car il ne comprenait pas la langue à Maurice. Je lui ai demandé de se calmer en lui assurant que je l’aiderai.» C’est elle, en effet, qui a été appelée en cour intermédiaire pour lire les cinq dépositions du suspect.

Et comment s’est-elle retrouvée à exercer comme interprète ? «C’est à travers le Passport and Immigration Office que le gouvernement m’a approchée. Je dois traduire les différents dialectes des Philippines lorsque des marins ou des habitants de mon pays doivent s’expliquer aux autorités.» Un métier qu’elle pratique depuis plus de 15 ans maintenant.

Bien qu’elle aime ce qu’elle fait, Victoria Auckbarally avoue que cette profession comporte des risques et des inconvénients pour elle comme pour sa famille. D’expliquer que lorsqu’elle traduit ce que disent les accusés, elle devient un témoin dans l’enquête policière. «Je suis impliquée dans l’enquête, étant donné que j’ai conversé avec le suspect. De plus, j’arrive à peine à dormir les jours où je vais sur le terrain où un cadavre a été découvert. J’imagine ce que les familles des victimes doivent endurer…»

Parmi les autres tâches qu’elle doit accomplir : informer la famille des victimes. «Lorsque j’entre en contact avec une famille pour l’informer qu’un de ses proches est décédé ou a été tué, on ne me prend pas au sérieux et on m’accuse de toute sorte de choses. Raison pour laquelle je dois prendre la photo des victimes pour l’envoyer aux proches comme preuve.»