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Affaire Boskalis: la défense conteste des copies d’e-mails
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Affaire Boskalis: la défense conteste des copies d’e-mails
«Les copies de courriers électroniques ne peuvent être produites en cour.» Les avocats de la défense dans le cadre du procès intenté à Siddick Chady et Prakash Maunthrooa se sont montrés intraitables, hier, quant à la recevabilité desdits documents, devant la magistrate Wendy Rangan, siégeant en cour intermédiaire.
C’était lors de la reprise de l’audition des témoins néerlandais de la firme Boskalis, Antonious Theodorous de Goëde et Jan Cornelis Haak, par visioconférence. Me Rashid Ahmine – assisté de Me Jean-Michel Ah-Sen, du Bureau du Directeur des poursuites publiques – a demandé au premier nommé, qui est Enterprise Architect de la firme Boskalis, d’identifier les copies de cinq e-mails. Cela, en présence de Me Sailesh Seebaruth, watching brief des témoins néerlandais.
Antonious Theodorous de Goëde devait ainsi mentionner la pré- sence, sur chaque document, d’une date, d’une enveloppe header ainsi que des adresses de l’expéditeur et du destinataire du courriel. À une question de Me Rashid Ahmine qui demande : «Can you see if there is an IP address ?» Le témoin répond : «If this is the email, then it’s me who retrieved the email and sent it to the police (NdlR : la police mauricienne) in Geneva. This is an email that ressembles the mail I have retrieved.»
Les deux avocats de la poursuite devaient alors demander de produire ces documents. D’où l’intervention des avocats de Siddick Chady, Mes Saïd Toorbuth et Siven Tirvassen, de même que ceux de Prakash Maunthrooa, Mes Antoine Domingue, Senior Counsel, Nadeem Aullybocus, Siddhartha Hawoldar et Yash Bhadain. Ils devaient ainsi contester l’admissibilité de ces cinq documents.
Remettant en question l’authenticité des documents, Me Siddhartha Hawoldar estime que cinq points devront être respectés au moment de produire les copies des e-mails. Il cite, notamment, l’authenticité des documents, l’ordre chronologique dans lequel ils ont été obtenus et produits, tout en soute- nant que «le témoin ne possède pas de credentials conduct of forensic exercise».
«The document contains several IPs. What does it mean ? That it has gone to several places?» demande de son côté Me Saïd Toorbuth. Pour lui, le risque d’une manipulation desdits documents n’est pas à écarter, d’autant plus qu’il a, jeudi dernier, mis en doute l’authenticité du témoin lui-même. «The witness has been given immunity to give evidence, but you don’t give immunity at the beginning of a statement», fait ressortir l’avocat de Siddick Chady.
Intégrité
Me Nadeem Aullybocus évoque, lui, l’intégrité des documents. «Nous parlons là de photocopies. Et si quelqu’un avait modifié la date sur son ordinateur ; et s’il n’y a pas de preuves avérées de la manière dont les courriels étaient répertoriés avant que le témoin n’y ait accès.» L’homme de loi devait aussi ajouter qu’il n’existe aucune preuve que les documents sont intacts.
Les plaidoiries se sont poursuivies avec celle de Me Antoine Domingue, qui voulait savoir qui sont ceux qui ont accès aux bases de données du système informatique de Boskalis. «Do we have the assurance that the document has been preserved?» demandera-t-il également. Le procès se poursuivra le 7 décembre.
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