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«SME Mauritius»: Catalyseur ou éléphant blanc ?
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«SME Mauritius»: Catalyseur ou éléphant blanc ?
Empretec, société mandatée pour élaborer le SME 10-year Masterplan propose la création d’une entité centrée sur les besoins et compétences du secteur. Mais d’ores et déjà, des voix discordantes s’élèvent.
La proposition : créer une entité qui aurait pour nom SME Mauritius, pour porter le secteur des petites et moyennes entreprises (PME) vers de nouveaux horizons. Cette suggestion formulée par l’organisation non gouvernementale Empretec Mauritius n’a laissé personne insensible mercredi dernier, lors d’un atelier de travail organisé par cette instance à l’intention d’acteurs du secteur privé et des petites et moyennes entreprises PME.
Sachant que la fusion entre la Small and Medium Enterprise Development Authority (SMEDA), d’Enterprise Mauritius et du Women Entrepreneur Council est déjà à l’ordre du jour, en quoi SME Mauritius apporterait-elle de la valeur ajoutée au secteur ? En attendant la présentation du plan directeur final, nous ouvrons le débat.
Ce que propose Empretec Mauritius
Pour Sanjay Mungur, «Chief Executive Officer» (CEO) d’Empretec Mauritius, société mandatée pour élaborer le «SME Masterplan», l’objectif de SME Mauritius est de recentrer les services de ces organismes sur les besoins et compétences réelles des PME. Dès lors, SME Mauritius ne serait pas une entité de plus, mais entité remodelée dotée d’un nouveau mandat. Aussi, la nouvelle mission de SME Mauritius fait-elle actuellement l’objet de travaux de consultants en vue de l’affiner. Le contenu de la nouvelle mission s’inspirera des recherches et des recommandations du plan directeur. Sur le plan opérationnel, Empretec Mauritius préconise l’adoption de nouveaux concepts de gestion tels que le «lean management». Il propose que SME Mauritius s’appuie tant sur du personnel à plein-temps que sur des consultants externes sur une base contractuelle dans le cadre de projets spécifiques. Selon Sanjay Mungur, cela permettrait de réduire les coûts associés aux ressources humaines.
L’approche qu’il promeut s’inscrit, dit-il, dans l’esprit du projet de fusion des entités présenté lors du dernier Budget 2016-2017. Pas question de répéter les erreurs du passé. Le CEO d’Empretec Mauritius explique que «dans le passé, il y a eu plusieurs fusions, notamment au niveau de la SMEDA qui est le fruit d’un merger entre la SEHDA et la SMIDO, par exemple». Ces fusions, toutefois, ont été pour le moins superficielles, ne répondant pas nécessairement aux besoins réels des PME. Cette fois, c’est un changement plus radical qui s’impose.
Des avis divergents
<p>Si Entrerprise Mauritius se veut en quelques propositions plus proche des PME, ce projet ré- pond-il pour autant aux attentes des entreprises ? Pas vraiment, à entendre Amar Deerpalsing, président de la Fédération des PME. Une fusion entre la SMEDA, Enterprise Mauritius et le National Women Entrepreneur Council reviendrait, à son avis, à regrouper des institutions qui fonctionnent mal ensemble – soit <em>«mélanz pa bon ar seki pa bon».</em></p>
<p>Quant à la réforme de l’organisme lui-même, Amar Deerpalsing l’accueille sans enthousiasme. Son argument: les fonctionnaires des institutions dédiées aux PME ne seraient pas efficaces. <em>«Après toutes ces années, je ne vois pas comment les fonctionnaires peuvent réellement accompagner les entrepreneurs comme il se doit».</em></p>
<p>Si les fonctionnaires ne font pas l’affaire, c’est en travaillant avec des consultants qu’Amar Deerpalsing pense trouver un appui plus efficace.</p>
<p>Le soutien attendu des consultants consiste en des services de marketing, de comptabilité en passant par la communication et les ressources humaines. Soit des composantes que les entrepreneurs ont souvent des difficultés à gérer et pour lesquelles les institutions existantes ne proposeraient que des solutions incomplètes.</p>
<p><em>«Il serait donc plus judicieux de permettre aux entreprises d’avoir des services d’accompagnement auprès de firmes privées qui seraient accréditées par les instances régulatrices et qui obéiraient bien entendu à des cahiers des charges établis, moyennant certains frais»,</em> propose le président de la Fédération des PME.</p>
<p>Interrogé, le ministre de l’Activité économique, des entreprises et des coopératives, Sunil Bholah, se veut plus prudent. Pour l’heure, le plan directeur n’a pas encore été finalisé et approuvé par le Cabinet, rappelle-t-il. <em>«Ce qui est clair, c’est qu’il y a un véritable déficit institutionnel en ce qui concerne le soutien et l’encadrement des PME. Et les propositions d’Empretec vont dans ce sens»,</em> soutient-il. Ira-t-il de l’avant avec SME Mauritius malgré les résistances ? Le ministre ne souhaite pas se prononcer. Il préfère attendre la version finale du plan directeur qui devrait être fin prête d’ici un mois. Le temps qu’Empretec Mauritius compile et intègre les propositions émises par les différentes parties présentes.</p>
SME : Mauritius Si Entrerprise Mauritius se veut en quelques propositions
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<p>Un observatoire des performances ainsi qu’un département de Recherche, Développement et Innovation, entre autres.</p>
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<p>Un département de «business facilitation» qui, à la manière de MyBiz (onestop-shop des PME de la SMEDA), serait chargé d’aider les PME dans leurs démarches pour l’obtention de permis. Il aiderait aussi les entrepreneurs à mieux communiquer tout en ayant accès aux informations nécessaires. Ce département devrait aussi se charger de programmes de financement.</p>
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<p>Un département de renforcement de capacité entrepreneuriale qui serait chargé de la formation et du développement de l’entrepreneuriat à travers différentes initiatives.</p>
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<p>Un Rapid Advisory and Intervention department qui travaillerait en partenariat avec le secteur privé, qui aiderait les entreprises à développer leurs projets ou à améliorer leur design, entre autres.</p>
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<p>Des départements thématiques qui se concentreraient sur des secteurs spécifiques comme l’économie bleue, l’environnement ou le textile, pour n’en citer que quelques-uns.</p>
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