Publicité

Ameenah Gurib-Fakim PhD Scholarship: «Promesses non tenues»

30 novembre 2016, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Ameenah Gurib-Fakim PhD Scholarship: «Promesses non tenues»

C’est en grande pompe que l’Ameenah Gurib-Fakim PhD Scholarship avait été lancé, le 1er mai. Six mois après, grande est la désillusion des neuf lauréats. Ils dénoncent les «fausses promesses» du Planet Earth Institute (PEI). Et au moins deux des neuf lauréats ont décidé de refuser la bourse. Nous avons sollicité Ameenah Gurib-Fakim, vice-présidente du PEI, mais elle est actuellement en déplacement en Inde.

Les jeunes scientifiques retenus pour entreprendre leur doctorat aux frais du PEI et de la fondation Bill and Melinda Gates s’étaient inscrits pour un doctorat dans les centres de recherche les plus reconnus. Notamment, à l’université de Cambridge (4e mondiale), d’Edinburgh (24e ou encore de Cape Town (120e mondiale et 1er en Afrique).

Mais, la semaine dernière, les neuf lauréats de l’Ameenah Gurib-Fakim PhD Scholarship ont appris qu’il ne serait plus question de «world-class programs», comme le clamait l’appel à candidatures. Selon nos recoupements, les jeunes scientifiques sont désormais appelés à choisir entre des universités au Japon qui n’ont rien à voir avec les «very best universities in the world, in Africa and in the UK», annoncées dans l’appel à candidatures. Pourtant, la fondation Bill and Melinda Gates a déboursé Rs 36 millions pour le projet…

Les jeunes scientifiques dénoncent, dans la foulée, le manque de professionnalisme du PEI. Selon une source dans le milieu concerné, une lauréate aurait refusé la bourse dès les premiers contacts avec l’institut pour cette raison. En fait, le PEI avait, initialement, annoncé que les programmes de formation commenceraient en septembre. Poussant ainsi certains à prendre des dispositions en conséquence. Tel ce lauréat qui a laissé femme et enfant à l’étranger pour venir à Maurice. D’autres, eux, ont refusé des offres d’emploi ou d’études pour se consacrer au doctorat «world class» promis par le PEI.

Sauf que, à l’approche du mois de septembre, pas de communication de la part du PEI. Après plusieurs appels, il leur aurait, dans un premier temps, été expliqué que la rentrée avait été repoussée à février 2017, étant donné que ce n’est qu’en 2017 que débuteraient les cours à l’université choisie pour le doctorat, en l’occurrence celle de Cape Town.

Et après plusieurs appels et emails restés sans réponse, les lauréats ont finalement été conviés à une réunion, le 23 novembre. Ils ont au préalable été informés que pour pouvoir y assister, ils devraient signer une non-disclosure form. Selon nos recoupements, c’est pendant cette réunion que les universités alternatives auraient été proposées aux jeunes scientifiques.

Programme d’envergure

Autre contentieux: seulement cinq des neuf lauréats choisis se seraient rendus au Grand Challenges Annual Meeting du 23 au 26 octobre. Participent à cette conférence de jeunes scientifiques financée par le PEI. Le hic, c’est que les quatre autres récipiendaires de l’Ameenah Gurib-Fakim PhD Scholarship n’ont pas été invités. C’est à travers les médias qu’ils ont appris qu’il y avait la possibilité de participer à cette conférence annuelle.

Du côté du PEI, on explique que c’est en raison des récentes émeutes en Afrique du Sud que la décision a été prise de changer d’université. «La sécurité de nos lauréats reste une priorité», insiste un membre du département de communication. Qui plus est, précise-t-on, les universités annoncées dans l’appel à candidatures n’étaient que des «universités partenaires».

Pourtant, le site du PEI indique clairement: «The Mauritian researchers now in receipt of the award will have the opportunity to conduct research and spend time at some of the world’s leading universities, including the University of Cape Town, the University of Pretoria and the University of KwaZulu-Natal in South Africa, and the University of Cambridge and the University of Edinburgh in the UK, amongst others at the pinnacle of international research.» À cela, le PEI répond que la recherche est dynamique et que le choix d’université doit se faire par rapport aux thèmes choisis par les chercheurs.

Qu’en est-il des allégations de manque de professionnalisme ? «L’organisation d’un programme d’une telle envergure est un défi. Mais le PEI s’échine à trouver les meilleures options pour nos lauréats. C’est un projet pilote, il faut être indulgent.»

Ameenah Gurib-Fakim: «Plus de Rs 1 Md au pays à travers le PEI»

Si la présidente de la République était injoignable mardi, en revanche, samedi, sur les ondes d’une radio privée, elle a affirmé qu’elle a été l’instigatrice de la mise sur pied d’une antenne du PEI à Maurice. Soulignant que c’est grâce à elle qu’il y a eu des négociations sur le financement du programme de PhD. De plus, Ameenah Gurib-Fakim a avancé que le PEI lui aurait permis de ramener plus de Rs 1 milliard en termes d’investissement direct au pays. Et ce, de par le partenariat du PEI avec plusieurs grandes entreprises africaines.