Il a travaillé sur le projet de l’Urban Victoria Bus Terminal alors qu’il était le président de la SLDC. Ce qui n’est pas au goût d’un groupe d’architectes. Gaëtan Siew se confie…

Quelle est votre réaction face à tout ce qui a été dit sur votre association au nouveau projet de la gare Victoria?

Je ne vois pas d’où peut venir une telle polémique. Tout est clair. Le gouvernement a un terrain, un appel d’offres sera lancé pour trouver un promoteur pour le projet et ce sera à ce dernier de faire à son tour un exercice d’appel d’offres pour choisir son architecte.

Dans un communiqué, il est dit que Visio, votre cabinet, se réserve le droit de participer aux appels d’offres du privé. Donc, vos concurrents ont raison ?

Je vous donne l’assurance que quel que soit le promoteur qui sera choisi, Visio ne participera pas aux appels d’offres.

Vous avez travaillé gratuitement pour ce projet, alors ? Êtes-vous philanthrope ?

Pendant 25 ans, j’ai travaillé avec plusieurs institutions internationales où je ne percevais pas de salaire. Il n’y avait que les frais de déplacements qui étaient pris en charge. Pour la gare Victoria, c’est pareil. Il n’y a qu’à Maurice que travailler à titre gracieux pose problème. Tout ce que j’ai fait, c’est de compiler les chiffres des coûts du projet et voir comment rentabiliser cette gare pour le promoteur. Il faut savoir que le promoteur devra payer un bail au gouvernement. En plus, il assumera tous les frais de construction. Si nous n’avions pas fait un plan pour rendre cette gare rentable, aucun promoteur ne serait intéressé.

Passons à autre chose. Vous êtes nommé pour le Pritzker Architecture Prize 2017 (NdlR, prix annuel, doté de 100 000 dollars, offert par la Fondation Hyatt, qui récompense les talents d’un architecte vivant). Quel sentiment cela vous procure ?

Ce n’est qu’une première étape. Ce n’est pas gagné d’avance. Attendons voir comment cela évolue avant de se réjouir. Il faut savoir que depuis quelques années, le prix Pritzker a évolué. Au-delà des réalisations physiques, c’est maintenant aussi une reconnaissance de la contribution de la personne dans le domaine architectural.

Quelles ont été justement vos contributions ?

Mon passage à la tête de l’Union internationale des architectes a beaucoup aidé. Lorsque j’étais en poste, j’ai mis en place la standardisation des diplômes d’architecte. Cela a permis que tous les diplômes soient reconnus partout. Les architectes sont devenus plus mobiles à travers le monde. De plus, j’ai beaucoup travaillé dans l’urgence avec Architectes sans Frontières, après le tsunami de 2004, pour la reconstruction des régions sinistrées en Thaïlande, en Indonésie et au Sri Lanka.

Mais vous avez quand même quelques constructions à votre actif ?

Parlons-en si vous voulez. À Maurice, j’ai travaillé sur la Banque de Maurice, le bâti- ment de l’Institut Français de Maurice et l’aéroport SSR, entre autres. J’ai fait un passage à la State Land Development Company et je suis toujours au Construction Industry Development Board.