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Pierre Lamboray: «Le bilinguisme et l’expertise de Maurice, des atouts pour un service de qualité»
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Pierre Lamboray: «Le bilinguisme et l’expertise de Maurice, des atouts pour un service de qualité»
Il était l’un des participants à l’ABAX Forum qui s’est tenu récemment. Le directeur de la société Popay, dont le siège social est implanté à Maurice, parle du positionnement du pays sur le continent africain dans le secteur des TCI.
Parlez-nous de votre entreprise et de votre participation au dernier ABAX Forum.
Popay est spécialisée dans la mise en oeuvre du système informatique des ressources humaines (RH). Nous sommes présents en Afrique depuis une dizaine d’années. Nous avons mis sur pied beaucoup de projets de différentes tailles. Il y a trois ans, nous avions décidé d’ouvrir nos headquarters pour l’Afrique à Maurice. Nous avions déjà des subsidiaires à Dakar et au Mali. Mais nous cherchions un endroit où gérer nos opérations et notre expansion à travers l’Afrique, avec l’idée d’offrir une solution RH panafricaine.
On a plusieurs business autour des RH. On est partenaire d’Oracle, avec qui nous avons mis en place de gros projets. Ici, à Maurice, nous avons mis sur pied le système de gestion des RH de la MCB. Nous avons aussi travaillé avec d’autres grandes banques, des gouvernements et des compagnies de télécommunication, plus particulièrement en Afrique francophone. Et on a développé, en cinq ans, nos propres solutions.
ABAX nous a accompagnés dès le début pour mettre sur pied les structures ici. Et, depuis, ABAX continue à nous aider avec les mécanismes de gouvernance nécessaires pour effectuer notre expansion de manière structurée.
Pourquoi avoir choisi Maurice pour implanter votre siège social ?
On a déjà des projets en Afrique francophone et on voulait augmenter notre présence sur le marché anglophone. De plus, il est important d’avoir un pied dans le sud de l’équateur.
Par ailleurs, les personnes bilingues à Maurice peuvent s’intégrer aux équipes francophone et anglophone à la fois. Maurice offre aussi des avantages au niveau de la fiscalité. Le fait d’avoir déjà travaillé avec la MCB fait qu’on avait déjà de la substance et de la présence ici.
Il y a aussi un marché à Maurice qui, par rapport à d’autres endroits sur le continent africain, a des standards. Tandis qu’on continue à agrandir nos activités en Afrique, nous devons avoir des principes de gouvernance stricts afin de pouvoir évoluer sereinement. C’est un point important à Maurice. Et c’est là où ABAX nous a aidés.
Où se positionne Maurice au niveau du continent africain dans votre secteur ?
Déjà à Maurice, il y a un ensemble d’acteurs, à différents niveaux, avec des offres assez variées. Je pense que par rapport à l’Afrique, Maurice, dans ce domaine, n’a pas encore fait énormément de progrès. Par contre, ce qui se fait, c’est l’outsourcing. Là, il y a une très grande expertise à Maurice. Notamment, en termes d’outsourcing de paie. Et je pense que les organisations du marché mauricien considèrent de plus en plus l’Afrique et peuvent capitaliser sur leur expertise pour offrir un service de qualité. Maurice peut réellement prétendre à une part intéressante du marché de par son expertise et son bilinguisme ; il y a une opportunité pour faire des centres de services BPO.
Quels sont vos projets pour Maurice ?
Depuis qu’on est à Maurice, notre effort commercial a surtout été pour l’Afrique de l’Est, où on a pu concrétiser de beaux projets. Cela, à la fois en Ouganda et au Rwanda, avec la Banque populaire du Rwanda. On démarre des projets de mobile payment au Kenya.
À Maurice, c’est vraiment cette année qu’on a commencé à entreprendre des projets. On a de très belles opportunités qui s’annoncent. Par exemple, on a commencé un projet avec l’African Leadership University.
Le secteur des technologies, de la communication et de l’innovation (TCI) a mis beaucoup de temps à se développer sur le continent africain, qu’en est-il aujourd’hui ?
Dans notre cas, on n’a pas vraiment ressenti cela. On travaille depuis longtemps sur le continent. J’ai commencé ma carrière professionnelle en Afrique. C’est vrai qu’initialement, on travaillait qu’avec des gros comptes, notamment avec les produits Oracle, des comptes qui étaient du coup plus en avance. Mais c’est quelque chose qui a changé aujourd’hui. On voit des entreprises de toutes tailles qui cherchent des solutions liées aux RH. Au niveau des TCI, je pense qu’il y a un véritable engouement aujourd’hui.
On remarque que nos interlocuteurs ont changé. Alors qu’on communiquait essentiellement avec des financiers ou des directeurs informatiques, aujourd’hui on discute directement avec des responsables des ressources humaines. La place des RH a changé dans les entreprises et celles-ci reconnaissent la contribution des RH dans leurs opérations.
Quels sont les défis que vous avez notés tant au niveau local que sur le continent africain ?
Les difficultés sont à la fois différentes et les mêmes. Localement, que ce soit à Maurice ou en Côte d’Ivoire, par exemple, il y a toujours une étape de branding et de communication pour rassurer le client et nous faire connaître. En Afrique, il y a une difficulté additionnelle. En général, à Maurice, les acteurs ont une connaissance assez pointue des RH. Alors qu’en Afrique, les acteurs ont des demandes plus pointues des RH. De plus, l’Afrique est immense, il faut se concentrer sur ces pays qui ont un appétit pour les nouvelles technologies.
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