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Saisie de 42,2 kg d’héroïne : l’étau se resserre autour du «big boss» en prison

2 décembre 2016, 16:21

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Saisie de 42,2 kg d’héroïne : l’étau se resserre autour du «big boss» en prison

 

L’enquête sur la saisie de 42,2 kg d’héroïne à La Réunion se poursuit. Un Rodriguais a été appréhendé en milieu de semaine, alors qu’un membre de la famille du «big boss» sera interrogé bientôt.

 

  • Onze personnes dans le collimateur de la police
  • Rs 2,5 millions versées sur le compte d’un éleveur de porcs

Il était recherché depuis plusieurs jours. Et cette semaine, l’Independent Commission against Corruption (ICAC) a pu mettre la main sur Jean Noël André, un éleveur de porcs rodriguais. Lentement mais sûrement, l’étau se resserre autour du «big boss» d’un trafic de drogue sur l’axe Madagascar-Maurice-Rodrigues. Le vendredi 11 novembre, 42,2 kg d’héroïne avaient été saisis à La Réunion.

Il nous revient que ce «big boss», qui est actuellement en prison, a fait la pluie et le beau temps à Résidence Kennedy jusqu’à tout récemment. Un membre de sa famille, également emprisonné, sera soumis à un interrogatoire serré en fin de semaine, nous informe-t-on. Et un autre proche est activement recherché.

Qui plus est, l’ICAC et l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU) sont sur la piste de certains propriétaires de bateaux trempés dans ce trafic de drogue. Les enquêteurs ont déjà identifié une dizaine de personnes. Leur interpellation devrait intervenir dans les prochains jours.

C’est en milieu de semaine que l’ICAC a mis la main sur Jean Noël André, à Rodrigues. Le manager d’une maison de jeux avait balancé le nom de ce quadragénaire, après avoir été interrogé sur l’achat d’une embarcation destinée à Mike Brasse. Ce skipper a été arrêté pour trafic de drogue présumé à La Réunion, le vendredi 11 novembre. Selon les informations de la police, Jean Noël André aurait servi de prête-nom. Une somme de Rs 2,5 millions a d’ailleurs été créditée sur son compte bancaire en six tranches, afin de ne pas éveiller les soupçons.

Le quadragénaire, qui a fait prévaloir son droit au silence, n’a pu être interrogé hier, car il était souffrant. Il est admis dans un centre médical. Sauf imprévu, il sera traduit devant la justice aujourd’hui, sous une accusation provisoire de blanchiment d’argent.

Les enquêteurs de la commission anticorruption solliciteront un ordre judiciaire pour passer en revue les biens personnels de Jean Noël André, estimés à plusieurs millions de roupies. L’ADSU prendra le relais par la suite et le cuisinera sur ses nombreux déplacements à l’île sœur.

Par ailleurs, l’ICAC fera une demande afin d’obtenir des Attachements Orders sur une dizaine d’embarcations soupçonnées d’avoir transporté de la drogue sur l’axe Maurice-Réunion-Madagascar. Au moins deux d’entre elles ont disparu. De plus, les enquêteurs solliciteront des Freezing Orders contre les personnes arrêtées pour les empêcher d’utiliser leurs biens.

À travers ces opérations, indique-t-on, les Casernes centrales tentent de montrer aux autorités réunionnaises qu’elles sont bien décidées à prendre le taureau par les cornes. «Nous espérons toujours une collaboration entre nos deux pays sur cette saisie record de 42,2 kg d’héroïne le mois dernier», indique un haut gradé de l’ADSU.

Les colis de drogue d’une valeur de Rs 639 millions retrouvés sur le bateau «Îlot Gabriel», le 11 novembre, à La Réunion.

 

L’enquête chapeautée par l’ICAC

<p>&nbsp;C&rsquo;est l&rsquo;ICAC &nbsp;qui mène cette enquête car sont concernés des cas de blanchiment d&rsquo;argent, avec pour toile de fond le trafic de drogue. Et l&rsquo;ADSU travaille en collaboration avec les enquêteurs de la commission anticorruption en leur fournissant des informations sur les suspects. &laquo;Nous n&rsquo;avons saisi aucune drogue sur ces personnes. Mais nous soupçonnons que les biens acquis proviennent de ce trafic. Sous le &laquo;<em>Financial Intelligence and Money Laundering Act</em>&raquo;, l&rsquo;ICAC a la capacité d&rsquo;enquêter et de les interroger sur la provenance de leurs biens&raquo;, explique une source à l&rsquo;ICAC. &laquo;<em>Nous pouvons aussi réclamer un ordre de la cour pour geler les comptes bancaires et autres biens (voitures, actions dans une compagnie, etc.) de ces suspects en attendant la fin de notre enquête</em>&raquo;, poursuit-elle.</p>