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Université de Maurice: c’est la police qui a installé des caméras à l’auditorium
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Université de Maurice: c’est la police qui a installé des caméras à l’auditorium
«Je ne suis pas au courant.» C’est ce qu’a déclaré le commissaire de police (CP) Mario Nobin, en début de semaine, au sujet de l’installation de caméras de surveillance à l’auditorium Octave Wiehe. Or, des informations récoltées démontrent que c’est bien son bureau qui est à l’origine de cette démarche.
Dans une lettre adressée à la vice-chancelière de l’université de Maurice (UoM), datée du 11 février, le bureau du CP demande l’autorisation de placer des caméras CCTV dans l’auditorium. Le but de cette initiative serait de «contrôler les mouvements suspects et subversifs dans des rassemblements, incluant l’université de Maurice, afin d’éviter les menaces terroristes». La direction de l’UoM répond alors que des fonds sont insuffisants pour disposer des caméras de surveillance.
Au final, c’est la police qui s’en est chargée. Huit caméras CCTV ont été placées à l’auditorium, soit au niveau des points d’entrée et de sortie. Cependant, cette explication laisse dubitatif, l’auditorium étant très sollicité par différents partis pour la tenue de rassemblements politiques. D’ailleurs, l’installation des appareils coïncide avec le congrès marquant le 80e anniversaire du Parti travailliste. Celui-ci a été célébré à l’auditorium le 21 février. Et le 25 septembre, c’était au tour du MMM d’y célébrer son 47e anniversaire.
Les images contrôlées par la police
Selon nos recoupements, les images des caméras de surveillance sont aussi contrôlées par la police. La raison évoquée est encore une fois les menaces terroristes. Le National Security Service (NSS) serait-il concerné ? Sollicitée, une source du NSS dément. «Cette initiative ne relève aucunement du NSS», fait-on valoir.
Interrogé à nouveau, vendredi, Mario Nobin continue à maintenir que la police n’a rien à voir avec l'installation des caméras de surveillance. «Vous m’avez déjà posé la question. Ce n’est pas du ressort de la police.» Le député Veda Baloomoody, également responsable du dossier police, au MMM, martèle, lui, que c’est inacceptable. «C’est choquant ! Nous avons l’impression d’être dans un régime totalitaire. On ne peut utiliser les menaces terroristes comme excuse.» D’ajouter qu’il s’agit d’une affaire «très grave» et qu’il a l’intention d’en faire l’objet d’une question parlementaire.
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