Publicité
L’abattage des chauves-souris reprend avant la fin du mois
Par
Partager cet article
L’abattage des chauves-souris reprend avant la fin du mois
Une nouvelle opération d’abattage sélectif de chauves-souris aura bel et bien lieu avant la fin de l’année. C’est ce qu’a confirmé le ministre de l’Agro-industrie à l’express. Mahen Seeruttun s’est toutefois montré réticent avant d’avancer un chiffre, le sujet étant délicat. Après insistance, il s’est contenté de dire que «quelques milliers» de ces mammifères volants seront abattus. Selon lui, la décision a été prise après consultation avec l’International Union for Conservation of Nature. Cependant, il n’a pas précisé la date à laquelle l’exercice débutera.
Une nouvelle qui surprend la Mauritius Wildlife Foundation, qui s’était ouvertement prononcée contre l’opération l’année dernière. Vikash Tatayah, Conservation Director de l’association écologique, dit ne pas comprendre pourquoi il y aura un nouvel exercice durant cette période alors qu’il y a des «litchis en abondance».
Il fait ressortir que la récolte des litchis prendra fin d’ici deux ou trois semaines, d’où l’inutilité, selon lui, de procéder avec un nouvel exercice. «Notre position sur ce sujet n’a pas changé. Nous sommes contre toute forme d’abattage de ces mammifères. Cela ne résoudra pas le problème, argue-t-il. J’espère que le gouvernement n’ira pas de l’avant avec cet exercice. Dans le cas contraire, l’espèce sera menacée.»
Le 21 novembre au Food and Agricultural Research and Extension Institute, à Pamplemousses, Mahen Seeruttun avait assuré que tout serait mis en oeuvre pour «préserver l’équilibre de l’écosystème». Il avait souligné qu’il avait commandité un exercice de comptage en octobre afin de connaître le nombre de chauves-souris à Maurice. Environ 60 000 chauves-souris avaient été recensées.
En 2015, l’abattage de ces animaux nocturnes avait débuté le 7 novembre. Répondant à une question parlementaire le 24 mai dernier, Mahen Seeruttun avait annoncé que 30 938 chauves-souris avaient été tuées. Combien le seront cette année?
Des planteurs de fruits boudent les filets
Le nombre de demandes de subvention pour les filets protecteurs de plants de litchis est en hausse. Mais si cette année, 3 000 demandes ont été reçues au ministère de l’Agro-industrie, dans les vergers, cette mesure laisse indifférent, car considérée inefficace.
Sanjay Bandrabun est dans le commerce de litchis depuis huit ans. Pour lui, placer des filets sur les arbres fruitiers n’est pas une solution contre les chauves-souris. Non seulement cela ne les arrête pas, mais les filets font aussi que les fruits ne mûrissent pas correctement, explique-t-il. «Ena enn ta ki grene osi kan met sa.» De plus, la taille des arbres rend pratiquement impossible la mise en place des filets.
Son voisin, Giandutt, partage le même avis. «Il faut une main-d’oeuvre spéciale pour placer ces filets. Pa gagn dimounn mem pou fer sa.» De ce fait, la plupart des planteurs s’en passent.
Sollicité, le président de la Small Planters’ Association, Kreepalloo Sunghoon, explique que les filets peuvent s’avérer efficacess’ ils sont placés correctement. Mais il précise que les arbres fruitiers dans les vergers sont très rapprochés et, ainsi, les recouvrir tous s’apparente à une mission quasi impossible.
«Ce n’est que 20 à 22 % des arbres des vergers qui peuvent être recouverts. Les planteurs ont recours à d’autres pratiques pour se protéger de ce qui nuit», dit-il. Quels sont-ils, ces moyens ?
En fumage
Sanjay Bandrabun etGiandutt ont leurs techniques bien à eux. Pour les rats, les poisons suffisent. Quant aux chauves-souris, l’enfumage plusieurs fois durant la nuit s’est révélé la solution qui les fait partir.
Les officiers du ministère de l’Agro-industrie sont conscients du problème que rencontrent les planteurs mais maintiennent que les filets, s’ils sont utilisés correctement, peuvent représenter une aide efficace. «Les planteurs ne veulent pas suivre les consignes», explique une source autorisée.
Pour celle-ci, il faut élaguer les arbres fruitiers de temps en temps, mais cette technique fait que la plante ne rapporte rien pendant un an. «Les planteurs laissent pousser indéfiniment et, à un moment, l’arbre devient trop grand pour que le filet soit efficace», poursuit notre source.
Cette année, le ministère avait un budget de Rs 16 millions pour subventionner l’achat de filets et face à un nombre grandissant de demandes, ce budget a été porté à Rs 21 millions. Mais qui en profite, si les planteurs n’utilisent pas les filets ? «Des particuliers en profitent et parfois, les planteurs achètent les filets et les utilisent à d’autres fins», confie Sanjay Bandrabun.
Publicité
Les plus récents