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Port-Louis : Le retour des marchands ambulants

10 décembre 2016, 08:23

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Port-Louis : Le retour des marchands ambulants

 

La municipalité de Port-Louis et la police veulent se montrer inflexibles. Mais force est de constater qu’elles ne peuvent pas faire grand-chose pour contrer l’envahissement des espaces publics par les marchands ambulants.

En dépit des efforts des autorités, les marchands ambulants sont de retour dans les rues de la capitale. La rue John Kennedy, la rue Farquhar et d’autres rues anciennement obstruées par les colporteurs retrouvent les allures qu’elles avaient avant que les opérateurs de rue ne soient délocalisés. Cette situation fait de plus en plus de mécontents chez les commerçants.

Raj Appadu, président du Front commun des commer- çants, n’en démord pas. La situation devient grave. «Les marchands descendent dans les rues après 16 heures car ils savent que les inspecteurs municipaux ne sont plus sur le terrain à cette heure», explique-t-il.

D’où le nombre croissant des vendeurs de rue dans la capitale. Selon lui, ces marchands opèrent dans l’illégalité sans que personne ne les en empêche.

 Il fait ressortir que pendant le festival Porlwi by Light, la municipalité avait interdit aux vendeurs de nourriture d’opérer mais avait autorisé les marchands ambulants à le faire. «Où se trouve la logique dans cette décision ?»

Problème d’insécurité

Quant à Isoop Soobadar, de la Market Traders’ Association, il n’écarte pas la possibilité de faire un nouveau procès pour contempt of court avec dommages intérêts contre la municipalité de Port-Louis.

Dans la capitale, la grogne commence à monter chez les commerçants aussi. Désiré Li, qui tient un commerce à la rue John Kennedy, ne comprend pas la situation non plus. Il a constaté le retour des marchands depuis quelque temps et il s’en inquiète. Le problème principal de ce magasinier est que l’entrée de son commerce est gênée par la présence des colporteurs.

«Les clients ne peuvent pas entrer dans les magasins. Ces marchands causent des problèmes de circulation sur les rues et obstruent les trottoirs», fustige Désiré Li.

La baisse du chiffre d’affaires n’est pas le seul problème des propriétaires des magasins. «Pendant neuf mois, nous avons été tranquilles. Il n’y avait aucun problème d’insécurité. Avec leur présence, la situation redeviendra comme avant. Les marchands ambulants attirent les pickpockets», affirme Bernadette Chong.

La saleté est un autre fléau auquel les magasiniers doivent faire face. Dhany Ramnauth, qui a un magasin de vêtements et de CD à la rue Farquhar, est persuadé qu’avant le plan de relocalisation des marchands ambulants, ces derniers laissaient derrière eux une tonne de déchets par jour. Si les autorités restent aussi laxistes, il prévoit la même situation. «De plus, ils vendent la même chose que nous à un prix plus bas car ils n’ont pas les mêmes frais», s’insurge-t-il.

 

Commerçants remontés à Beau-Bassin–Rose-Hill

<p>&nbsp;Comme les commerçants de la capitale, ceux de Beau-Bassin&ndash; Rose-Hill sont remontés. Selon l&rsquo;association des commerçants de la ville, lors d&rsquo;une réunion à la mairie le 1er décembre, les autorités ont eu un langage pro-marchands ambulants. <em>&laquo;Le but de cette réunion était de discuter avec les commerçants mais ont a invité un importateur de pétards qui est le fournisseur des marchands ambulants&raquo;, </em>dit-on à l&rsquo;association. Selon lui, les propos des autorités contenaient des remarques désobligeantes vis-à-vis des commerçants et encourageantes pour les marchands ambulants.<em> &laquo;Nous étions les cibles et non les marchands ambulants.&raquo; </em>Le maire des villes sœurs, Ken Fong, le vice-Premier ministre Ivan Collendavelloo et le Parliamentary Permanent Secretary Eddy Boissézon étaient présents à cette réunion. Sollicité par &laquo;<em>l&rsquo;express&raquo;,</em> Eddy Boissézon a assuré qu&rsquo;il n&rsquo;y aura pas de marchands ambulants dans la ville pendant la période festive. <em>&laquo;À aucun moment nous n&rsquo;avons pris la défense des marchands. Nous avons dit que les commerçants doivent créer de l&rsquo;ambiance dans la ville car les marchands ambulants le faisaient mais les marchands ambulants ne seront pas autorisés.&raquo; </em>L&rsquo;express a essayé de joindre le maire mais sans succès.</p>

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La mairie et la police ne veulent pas céder...

«Nous ne pouvons pas agir tout le long de l’année pour reculer maintenant. Nous ne céderons pas.» Oomar Kholeegan, lord-maire, affirme qu’il n’est pas question que les marchands ambulants envahissent de nouveau les rues de Port-Louis. La mairie de la capitale, avec la collaboration de l’équipe Tornado de la police (unité spéciale ayant pour mission d’intercepter et d’arrêter les colporteurs qui continuent à opérer illégalement), compte sévir et régler ce problème.

Du côté du ministère des Collectivités locales, on indique que la police sera sur le terrain si les marchands ambulants tentent une percée. Nous avons sollicité un responsable de l’équipe Tornado qui confirme cela. «Pour l’instant, il n’y a pas de marchands dans les rues à l’exception des récalcitrants donc nous ne faisons pas de grosses opérations.» Toutefois, précise-t-il, si les marchands décident d’envahir les rues de la capitale, il y aura des opérations de saisies par la police.

 

En revanche, les marchands enregistrés auprès de la mairie de Port-Louis et ayant obtenu un étal pourront opérer dans les quatre sites identifiés par la mairie jusqu’à plus tard. À ce jour, les marchands relocalisés à la place de l’Immigration, Decaen, le ruisseau du Pouce et Monneron peuvent opérer de 6 h à 18 heures. Du 12 au 31 décembre, ils pourront opérer de 6 heures à minuit. «Nous avons eu une rencontre avec les représentants des marchands ambulants et nous sommes tombés d’accord sur ce système. Les marchands seront autorisés à opérer dans ces sites jusqu’à plus tard mais ils ne doivent pas mettre leurs articles dans les rues de Port-Louis. Sur ce point nous restons inflexibles», dit Oomar Kholeegan.

Les marchands qui travaillent dans les quatre sites devront prévoir des lampes d’urgence rechargeables pour la soirée. «Les marchands voulaient une connexion au réseau du Central Electricity Board mais selon les électriciens de la mairie, ce serait dangereux qu’ils soient tous connectés», explique le lord-maire.

 Photo prise hier pour montrer que les colporteurs ont refait surface dans les rues de la capitale.