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Livre-hommage : Chinatown, un quartier à l’image d’un pays
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Livre-hommage : Chinatown, un quartier à l’image d’un pays
Les éditions Vizavi consacrent un beau livre à Chinatown et, par extension, à la culture, à l’histoire et aux drames d’un quartier «au cœur de l’île Maurice».
Chinatown : quartier des pagodes et des restaurants ? Et si on voyait plus loin que les clichés justement, à grands renforts d’émouvantes photos d’époques, qui en disent long sur létan lontan. Chinatown, Au cœur de l’île Maurice vient de paraître aux éditions Vizavi.
Beau livre, l’ouvrage signé Pascale Siew, en collaboration avec Géraldine Hennequin-Joulia et Guy Siew, se veut sans prétentions : «Modestement une rétrospective.» Il souligne «l’attachement de la communauté à certaines valeurs ancestrales (…) et son souci de conserver sa singularité, sinon son identité».
Que dit le chapitre consacré à l’emblématique quartier de la capitale ? Dès le titre, il annonce la couleur : «Chinatown face aux épreuves.» Ces pages rappellent avec netteté une série de drames qui ont secoué le quartier. À commencer par les bagarres raciales «vues du comptoir». «Le couvre-feu est décrété et un climat d’in- sécurité et de méfiance met fin à la vie sociale et à la nightlife de Chinatown.» Dans le conflit, notent les auteurs, «Chinatown est, malgré elle, la zone tampon (…) seul le rhum continue à couler à flots en cachette».
Les épisodes dramatiques se succèdent, décrits avec intensité par les auteurs. Il y a le «terrible» incendie de 1993. Sinistre, qui selon les auteurs, accélère la «désertification de Chinatown». Survient en 1999 le «drame de l’Amicale», du nom de la maison de jeu «symbole de la vivacité de Chinatown». Nous passons du match de foot opposant la Fire Brigade au Muslim Scouts Club au stade Anjalay au «déferlement de violence gratuite» à Port-Louis. «Nul ne saura jamais si les deux événements sont liés», écrivent les auteurs. Prenant à contre-pied la mémoire populaire. Bilan : sept morts. «Sur le pas des portes, les habitants secouent encore la tête à l’évocation de ce drame effroyable», contextualisent-ils.
Ils se veulent résolument positifs. Ils préfèrent voir la modernisation du quartier et leurs «grands immeubles imposants» plutôt que les signes de son délabrement.
Comme l’écrit Li Li, l’ambassadeur de Chine en préface, «ce n’est qu’en passant en revue les difficultés et les luttes de nos ancêtres que nous pouvons mieux ressentir les grands changements et développements».
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