La situation est alarmante. Chaque jour, un enfant est victime d’abus sexuel à Maurice. C’est ce qu’a déclaré Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children, à Quatre-Bornes, mercredi 14 décembre. Elle participait à un atelier de formation visant à permettre aux enseignants du primaire d’identifier les cas d’abus sexuels chez les enfants et la grossesse précoce chez les adolescents.

«Ces chiffres qui proviennent de la police parviennent à mon bureau quotidiennement», confie Rita Venkatasawmy. Selon elle, malgré le Child Protection Act, la justice est différée. «Je connais le cas d’un enfant qui avait été abusé à l’âge de huit ans mais qui a eu justice que dix ans après. La cour tarde trop lorsqu’il s’agit des cas d’abus sur enfants».

Vidya Charan, la directrice de la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA), a, elle aussi, dévoilé des chiffres lors de cette rencontre. «A l’ouverture des drop-in centres en 2003, il n’y avait qu’un cas d’abus sexuel. En 2004, le nombre est passé à 70, et à 159 en 2005. En 2014, il y avait 508 cas alors que l’année dernière, les drop-in centres ont reçu 515 cas. Et de janvier à novembre de cette année, 467 cas ont été enregistrés», a-t-elle fait ressortir.

La directrice de la MFPWA a, dans la foulée, indiqué que de nombreuses grossesses précoces ont été identifiées parmi ces cas d’abus. «Malgré l’argent et l’énergie investis, on n’arrive toujours pas à identifier la source du problème. Les personnes qui sont supposées  partager les valeurs humaines sont-elles en train de bien faire leur travail ? Est-ce que la Parent- Teacher Association (PTA) est en train d’apporter son lot ? Et le cursus scolaire, n’est-il pas trop axé sur l’éducation ?», se questionne-t-elle. Selon Vidya Charan, l’éducation sexuelle compréhensive doit être incluse dans le Nine-Year Schooling.