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Moniteurs de kitesurf: coup de vent sur les étrangers

16 décembre 2016, 12:19

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Moniteurs de kitesurf: coup de vent sur les étrangers

L’État met un frein au recrutement d’étrangers en tant que moniteurs de kitesurf. Le but: privilégier les Mauriciens.

Effervescence du côté de ceux engagés dans le kitesurf. Cela, suivant une nouvelle politique émanant du ministère du Tourisme : l’application d’une restriction quant à l’octroi de permis aux moniteurs étrangers. Il s’agit de «faciliter le recrutement de moniteurs mauriciens», explique le ministre de tutelle, Xavier-Luc Duval.

Une mesure qui réjouit des opérateurs dans le secteur. Pour eux, il y a une présence excessive de moniteurs étrangers. «Cela fait de l’ombre aux Mauriciens», explique-t-on.

Mais ces changements, une compagnie qui opère à Maurice depuis 13 ans ne les voit pas d’un bon œil. Elle n’a pas manqué de le faire savoir au ministre dans une missive faisant état de ses appréhensions. D’autant plus que le ministère a refusé d’octroyer un permis à deux de ses moniteurs étrangers au début du mois.

Des étrangers sont recrutés pour des raisons précises, explique-t-on au sein de cette entreprise. «Notre société est connue parmi les surfeurs pour offrir les meilleurs équipements, le service le plus amical et les instructeurs les plus expérimentés. Afin de garantir cela, il faut que quelques membres de notre personnel soient des étrangers expérimentés. Leurs connaissances et leur expérience constituent un grand avantage», soulignent les responsables dans leur lettre.

L’entreprise explique qu’elle offre, du reste, des cours de langue, en russe, polonais, italien, espagnol et allemand en plus du français et de l’anglais, à ces moniteurs. «Nous ne pouvons trouver de Mauriciens qualifiés pour répondre à ces exigences. Nous n’avons pas entendu parler d’un instructeur mauricien qui a une licence de kitesurf ou de planche à voile qui est au chômage», soutiennent-ils.

Zohra Sophie, une Mauricienne détenant un certificat pour exercer comme monitrice, est, pour sa part, d’avis qu’il y a trop d’étrangers qui monopolisent ce sport. «Il faut donner plus d’espace aux Mauriciens car les côtes du Sud-Ouest notamment sont monopolisées par des ressortissants étrangers», soutient-elle.

Il y a trois ans, souligne-t-elle, elle avait fait une demande de permis auprès du ministère du Tourisme. «J’ai investi Rs 80 000 pour des cours et j’ai mes certificats», fait comprendre la Mauricienne. Elle dit attendre toujours d’avoir une réponse pendant que des étrangers sont recrutés... Plus généralement, estime-t-elle, il faudrait que ce sport soit mieux réglementé. Car «trop de gens se font passer pour des moniteurs alors qu’ils ne sont pas qualifiés et c’est dangereux vu que c’est un sport extrême».