«Moral affecté» mais soulagé de ne plus devoir faire le va-et-vient en cour. C’est ainsi que Jessen Naranayen, un tour-opérateur qui répondait de deux accusations de viol et de séquestration et qui a été blanchi le 2 décembre en cour intermédiaire, se confie à propos de ces six dernières années. Le trentenaire revient sur cet événement traumatisant et avoue qu’«en respectant les conditions de la cour, je n’ai pas eu l’occasion de demander à celle qui m’a accusé pourquoi elle m’a fait du tort et gâché six ans de ma vie».

Cet habitant de Flic-en-Flac nous relate avoir rencontré la jeune femme de 19 ans lorsqu’elle travaillait dans une boutique à côté de l’agence de voyages de son père, située dans la même localité. «On sortait ensemble depuis sept mois. Elle avait menti à ses parents et leur avait dit qu’elle travaillait chez moi», allègue-t-il. Il avait quitté la compagnie familiale et était devenu tour-opérateur.

Selon lui, c’est lorsque des proches ont découvert sa liaison avec la présumée victime que tout a dégénéré. «Elle m’avait dit que ses parents ne m’accepteraient jamais. Mais un jour, elle est venue passer deux jours chez moi. Et c’est lorsque ses parents sont venus la récupérer qu’elle a monté cette histoire de toutes pièces pour se dissocier de tout», déplore Jessen Naranayen.

Le 3 mars 2010, le jeune homme est arrêté. La police l’informe qu’il fait face à deux accusations de viol et séquestration. Il nie ces allégations. «J’ai perdu des amis à cause de cette accusation et les regards envers moi ont changé», dit l’ex-accusé qui avait passé 15 jours en cellule policière.

«À cause d’elle, mon image a été ternie. Mes collègues savaient que je faisais face à un procès et cela me mettait mal à l’aise», poursuit notre interlocuteur. Entre-temps, il s’est marié et est aujourd’hui père d’une fille de trois ans. Pour ce faire, il a dû fournir des explications à sa belle-famille sur ces allégations.

Selon l’acte d’accusation, les délits reprochés à Jessen Naranayen auraient été commis dans son bureau à Flic-en-Flac, le 3 mars et le 3 avril 2010. Dans sa déposition, la présumée victime raconte avoir eu des relations sexuelles sans consentement avec le directeur de l’agence dans sa chambre à coucher le 3 mars 2010. Ce dernier était aussi accusé d’avoir séquestré et violé son employée le 3 avril 2010, à Flic-en-Flac.

«Heureusement que mes clients n’ont pas su que j’étais inculpé. Sinon, je les aurais perdus tous et cela aurait certainement affecté ma carrière», conclut ce tour-opérateur qui dit que ses proches, mais surtout sa femme, ont dû vivre dans l’incertitude pendant tout ce temps, ne sachant pas s’il serait blanchi ou pas.

Jessen Naranayen avait retenu les services de Me Anupam Kandhai.