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Un an après, aucun espoir de retrouver Rajen Panchoo disparu en mer
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Un an après, aucun espoir de retrouver Rajen Panchoo disparu en mer
«Des débris du bateau ont été retrouvés. Les cannes à pêche aussi. Mais aucune trace de mon frère et ses compagnons», raconte Prakash, le frère de Rajen Panchoo. Il ne se souvient pas de la date de sa disparition en mer. Ou comme il le dit, lui-même, «mo pa oulé rapel sa moman-la».
Peu après la découverte de l’épave, la famille a abandonné tout espoir. «Au début», dit le frère, «on pensait que Rajen allait rentrer car il s’était déjà perdu en mer dans le passé mais était rentré quelques jours après.» Depuis la découverte de l’épave, l’espoir de revoir Rajen s’est étiolé.
La famille Panchoo connaît bien la mer. Le père était un pêcheur expérimenté et tous ses fils étaient habitués à affronter les flots. C’est une des raisons pour lesquelles la famille ne s’accroche pas à de faux espoirs.
Prakash Panchoo, issu d’une fratrie de six frères dont trois sont toujours en vie, explique que l’endroit où les effets personnels des quatre hommes perdus ont été retrouvés est infesté de requins. C’est pourquoi aucun cadavre n’a été retrouvé, explique-t-il.
Seconde perte
Depuis que la famille a accepté le décès de Rajen Panchoo, elle a franchi le pas de prières rituelles pour les défunts. La cérémonie s’est déroulée à l’endroit où les quatre hommes avaient pris la mer. Prakash Panchoo ne cache pas que cette étape a été cruciale pour sa famille à surmonter l’épreuve de la disparition d’un des siens. «Je ne peux pas dire que nous avons fait le deuil, mais au moins nous savons que son âme est en paix», dit le frère du disparu. Le propriétaire du bateau leur a donné Rs 10 000 roupies en guise de dédommagement. «Ni gouvernman, ni lapolis, zamé pann vinn dir nou narnié kan inn aret rodé», déplore Prakash Panchoo.
La mère de Rajen Panchoo, elle, refuse de manger du poisson. «Li népli kapav trouvé mem pwason. So déziem garson kinn mor dan lamer la», confie Prakash Panchoo. Effectivement, un autre frère de Prakash et de Rajen avait trouvé la mort en chutant de son embarcation il y a une dizaine d’années. Depuis la disparition de son fils, elle parle très peu et s’est renfermée sur elle-même. Elle continue de vaquer à ses occupations quotidiennes et à s’atteler aux tâches ménagères, mais elle a commencé à démontrer des signes de faiblesse. «So latet fatigé», affirme Prakash Panchoo.
D’ailleurs, à chaque fois qu’un autre de ses fils prend la mer, elle ne tient pas en place. Les hommes de la famille Panchoo ne peuvent résister à l’appel de la mer. Malgré la disparition de deux de ses frères, Rajesh Panchoo, continue toujours d’aller à la pêche malgré les mises en garde de sa famille.
Comment se passe la période des fêtes ? La réponse est sans équivoque : «Li ti perdi sa bann dat-la mem. Zamé nou pou kapav réfer fet kouma avan ankor», dit Prakash Panchoo. La fin de l’année sera toujours synonyme d’un frère ou d’un fils disparu.
Rappel des faits
<p>Le 30 novembre 2015, trois amis quittent la côte de Pointe-aux-Piments pour une partie de pêche. Rajen Panchoo, Clovis Percy et Satyanand Cheytun ne rentrent pas. La <em>«National Coast Guard» </em>commence les recherches le 1er décembre mais sans succès. Elles durent plusieurs semaines et sont arrêtées peu après la découverte des débris du bateau.</p>
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