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Des cliniques aux hôpitaux publics: la Santé veut réguler le transfert des patients

19 décembre 2016, 10:02

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Des cliniques aux hôpitaux publics: la Santé veut réguler le transfert des patients

 

Anil Gayan ne veut plus d’hôpitaux «poubelles». Un projet de loi serait en préparation afin de contrôler le passage des malades traités dans le privé vers le public.

Le ministère de la Santé déclare la guerre aux cliniques privées. Une source autorisée du ministère de la Santé nous annonce que celui-ci s’attelle à la régulation des transferts de patients entre le privé et le public.

La décision n’est pas anodine : dans une session de travail le mois dernier sur le Health Accounts Production Tool, le ministre de la Santé, Anil Gayan, a déploré que les cliniques privées ne soignent souvent les patients que pour quelques jours et les réfèrent ensuite dans les hôpitaux.

Il avait qualifié les hôpitaux publics de «dumping ground» pour les cliniques privées. «Les cliniques privées admettent souvent des patients. Et quand elles ne peuvent plus les soigner, ces patients sont dumped dans nos hôpitaux.»

Comment le ministre de la Santé compte-t-il revoir le système ? Notre source explique qu’un projet de loi serait en préparation. Plusieurs cas de figure devraient y figurer. L’express a sollicité Anil Gayan hier, mais en vain. Il nous revient, cependant, que le ministère voudrait que les nouveaux règlements soient introduits en 2017.

Du côté de l’association des cliniques privées, on soutient que plusieurs services ne sont pas disponibles dans le secteur privé, d’où le renvoi des patients vers les hôpitaux publics. «Pour la radiothérapie, par exemple, nous sommes obligés de référer nos patients aux hôpitaux», explique le Dr Dawood Oaris, président de l’association. Ce serait donc la seule raison pour laquelle une clinique référerait un patient à un hôpital. «Si un traitement n’existe pas en clinique, l’hôpital va-t-il refuser le patient ?» se demande le médecin.

Traitement continu

Le Dr Dawood Oaris explique aussi qu’un protocole est déjà en place pour empêcher qu’un patient ne soit traité pour la même chose dans un centre privé et à l’hôpital. «Néanmoins, si quelqu’un a besoin d’un médecin d’urgence et le centre à proximité est un hôpital public, l’hôpital ne peut pas le refuser. Donc, une législation en ce sens serait contre la Constitution.»

Du côté des médecins du service public, on explique que ce sont souvent les patients qui décident de se faire transférer. «Les cliniques sont souvent trop chères pour ceux qui ont besoin d’un traitement continu. Cela surtout quand les patients sont admis à l’Intensive Care Unit», explique le Dr Waseem Ballam, président de la Medical and Health Officers Association. «Il se peut que cela existe, mais je n’ai jamais rencontré une situation où la clinique a elle-même transféré un patient au public.»

3 648 lits dans nos hôpitaux

<p>C&rsquo;est autant de lits qui étaient disponibles dans nos hôpitaux fin 2015. Dans le service privé, ce nombre tourne autour de 800, selon le Dr Dawood Oaris. Soit 2 848 moins que dans les hôpitaux.</p>

<h2>Achat d&rsquo;Apollo Bramwell: CIEL en monopole</h2>

<p>Le groupe CIEL est en monopole dans le secteur de la santé privé. En effet, selon la &laquo;<em>Competition Law&raquo;,</em> quand une entreprise détient un minimum de 30 % d&rsquo;un marché, celle-ci est en situation de monopole. Avec le rachat d&rsquo;Apollo Bramwell, le groupe CIEL détient 42,5 % du marché de la santé. Avec les 30 lits que compte la clinique Darné et les 300 d&rsquo;Apollo Bramwell Hospital, le groupe CIEL détient environ 340 lits. Ce, alors que le nombre de lits dans le service de santé privé est de 800. Jayen Chellum, secrétaire général de l&rsquo;Association des consommateurs de l&rsquo;île Maurice, soutient qu&rsquo;il faut veiller de près à ce que le groupe CIEL n&rsquo;abuse pas de son monopole. &laquo;<em>Avec son monopole, le groupe CIEL pourrait influencer le marché de la santé. Il pourrait aussi élever les prix.&raquo;</em> Cependant, la &laquo;<em>Competition Commission&raquo; </em>n&rsquo;enquête que s&rsquo;il y a des soupçons que l&rsquo;entreprise abuse de son monopole, toujours selon le &laquo;<em>Competition Law&raquo;. &laquo;L&rsquo;express</em>&raquo; a sollicité les membres de la &laquo;<em>Competition Commission&raquo;</em> hier, en vain.</p>