Le seul crématorium de Calebasses se trouve sur un terrain appartenant à une société privée :Terra. Or, celle-ci a décidé d’en défendre l’accès dans le cadre d’un projet de construction, suscitant l’incompréhension des villageois.

Cela fait trois semaines que les habitants de Calebasses ne peuvent utiliser l’unique crématorium du village. En effet, une chaîne et un cadenas en enterdisent l’accès. Raj Seenarain, travailleur social et ancien membre du conseil de village, fait ressortir que le crématorium a été érigé, il y a plus de quarante ans, sur un terrain appartenant au groupe Terra, mais qu’il est géré par le conseil de district de Pamplemousses.

«Il y a quelques mois, nous avons remarqué la mise en chantier d’un projet de construction sur le terrain où se trouve le crématorium. Par la suite, nous avons appris qu’il s’agissait d’une école», relate Raj Seenarain. D’ajouter que «les initiateurs du projet ont placé une chaîne et un cadenas qui empêchent les villageois d'utiliser la structure funéraire».

La chaîne a été découverte par une famille de la localité qui se dirigeait vers le crématorium pour y accomplir des rites funéraires d'un de leurs proches. À la fois surpris et bouleversés, les parents du défunt ont dû transporter le corps à Pamplemousses, où la cérémonie funéraire a pu finalement se tenir. Cet incident a poussé des villageois à se regrouper afin de trouver une solution à ce problème.

«C’est une situation inacceptable qui démontre un manque de respect envers les habitants de Calebasses ; les rites funéraires sont très importants à nos yeux», lance Vishal Jokhoo, un autre villageois. Ne restant pas les bras croisés, des habitants sont allés à plusieurs reprises au conseil de district de Pamplemousses pour exprimer leur incompréhension et leur mécontentement. Toutefois, affirme Raj Seenarain, l’un d’entre eux, leurs démarches sont demeurées vaines à ce jour.

«Au conseil de district, un cadre nous a montré qu’un permis a été délivré concernant la construction d’une école sur ledit terrain. Un document attaché au permis stipule que le crématorium doit rester accessible aux villageois», explique Raj Seenarain. Le travailleur social déplore qu’on leur interdise malgré tout de se rendre jusqu’à la structure funéraire et se demande pourquoi le conseil n’est pas encore intervenu auprès de Terra pour trouver un terrain d’entente.

Afin d’en savoir davantage, nous nous sommes adressés à Dhiraj Sookur, président du conseil de district de Pamplemousses. Celuici nous a confirmé que la construction de l’école est entreprise par la société Terra. «Le terrain où ont lieu les travaux est la propriété de Terra mais nous sommes en pourparlers avec des représentants de ce groupe pour qu’il autorise les villageois à utiliser le crématorium», nous informe le président. «Il y a quelques jours, nous avons eu une rencontre avec le secrétaire parlementaire privé, Sharvanand Ramkaun, et des représentants de Terra et les négociations sont en bonne voie.»