Elle est bien loin la promesse d’eau 24/7 de l’alliance Lepep. Des habitants de plusieurs régions l’ont compris à leurs dépens ces derniers jours. À St-Pierre, à New-Grove ou encore Coromandel, la Noël a dû se faire avec très peu, voire sans eau. Du côté de la Central Water Authority (CWA), l’on laisse entendre que lundi 26 décembre, une réunion a été organisée pour passer en revue la fourniture d’eau un peu partout dans le pays. Et dans deux régions, notamment Port-Louis et le Sud, les horaires de distribution ont été réduits.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Surtout, si l’on croit le directeur général de la CWA, Yousouf Ismael, qui avait déclaré à l’express, en octobre,  qu’il n’y aurait pas de coupures d’eau drastiques en fin d’année. Il avait «garanti qu’en décembre (2016) et janvier 2017, tout le pays bénéficiera d’une excellente fourniture d’eau potable». Et ce, grâce à la  «meilleure planification».

Taux de remplissage inquiétant

Sauf qu’à présent, à la CWA, on laisse entendre que des coupures d’eau plus importantes interviendront à la suite de l’absence de pluie. L’on indique également que les nappes phréatiques et réservoirs affichent un taux de remplissage inquiétant. D’où le manque en ce qui concerne la quantité d’eau traitée au quotidien.

«Dans le Sud, le niveau du barrage à Rivière-du-Poste a baissé. Nous avons décidé de revoir la distribution. L’eau coulera donc pendant près de huit heures par jour. Les endroits affectés sont Surinam, Château Bénarès, Rose-Belle, New-Grove ou encore Tyack», fait-on ressortir. Idem pour Port-Louis, où le Municipal Dyke à Grande-Rivière-Nord-Ouest se vide à vitesse grand V. Dans des régions de Pailles, Tranquebar, Coromandel, Albion ou encore Petite-Rivière, la distribution passe à six heures  par jour.

Le différentiel en ce qui concerne la quantité d’eau traitée au quotidien fait également sourciller les autorités. À la station de traitement de Pailles, l’on compte 22 000 m3 d’eau de moins que ce que l’on traite d’habitude par jour. Cette station rend potable au moins 80 000 m3 d’eau au quotidien, alors que ces dernières semaines, uniquement  58 000 m3 d’eau sont traités. Pour Port-Louis en entier, le manque en eau par jour tourne autour de 38 500 m3, soit 106 500 m3 à traiter au lieu de 144 500 m3. Ce scénario peut être étendu dans toutes les régions du pays.

 

Au niveau des Lower Plaines-Wilhems (RoseHill, Coromandel, Beau Bassin…), la quantité d’eau traitée au quotidien passe de 356 000 m3 à 112 000 m3, soit 244 000 m3 de moins. La région Upper Plaines-Wilhems compte, elle, un différentiel de 11 200 m3  d’eau par jour, passant de 114 200 m3 à 103 000 m3. Dans le Nord, des régions telles que Poudre-d’Or, Morcellement Swan, Pereybère ou encore Fond-du-Sac se retrouvent affectées. Cependant, le manque est moins important : 2 000 m3 d’eau par jour, de 142 000 m3 à 140 000 m3 d’eau à traiter au quotidien. Et sans surprise, l’Ouest est sévèrement touché, avec 44 000 m3 d’eau par jour de moins à traiter, passant de 156 000 m3 à  112 000 m3. (Voir horaires de distribution plus loin).

De nouvelles coupures sont-elles à prévoir ? «Nous suivons la situation de près. Si la sécheresse perdure, nous allons devoir limiter la distribution et limiter les horaires», fait-on comprendre à la CWA. D’ajouter que la fourniture se retrouve encore plus chamboulée en ce moment car les Mauriciens font du nettoyage et les réservoirs se vident plus vite. «Il faut donner le temps aux réservoirs de service de se remplir. Cela affecte également la distribution d’eau.»

<p>Les coupures d&rsquo;eau à travers le pays ont affecté les habitants, en particulier pour le nettoyage, les préparatifs et la fête de Noël. Ce qui les dérange le plus, ils n&rsquo;ont même pas été prévenus afin de prendre leurs précautions. <em>&laquo;Nous ne savons même pas à quelle heure il y aura de l&rsquo;eau ou pas. Samedi&nbsp;&nbsp; 24 décembre, il y avait de l&rsquo;eau avant 7 heures du matin et ensuite rien. Nous ne savons même pas pourquoi&raquo;</em>, explique Boobunsing Bheemuck, président d&rsquo;Ecozen, force vive de Petit-Verger.</p>

<p>Selon lui, les autorités auraient dû faire l&rsquo;effort de prévenir les habitants surtout en cette période festive : <em>&laquo;Nous ne savons même pas s&rsquo;ils pensent rétablir la fourniture d&rsquo;eau sans compter qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas de camion-citerne pour nous approvisionner. Comment sommes-nous supposés faire nos nettoyages entre autres ? Plusieurs personnes se sont plaintes à la CWA, en vain.&raquo;</em></p>

<div style="text-align: center;"><em><img alt="" height="372" src="/sites/lexpress/files/images/horaire_0.jpg" width="580" /></em><br />
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<p>Pour la région de Moka, la CWA indique que les coupures d&rsquo;eau résultent d&rsquo;une panne technique et que les réparations nécessaires ont été faites. Si, dans la région de Moka et St-Pierre, la situation était difficile, il en va de même pour les régions de PortLouis ; Sainte-Croix, Les Salines, Cassis et Pailles, entre autres. <em>&laquo;Généralement il y a des coupures mais ça s&rsquo;est amélioré ces derniers temps. Par contre dimanche et samedi, il y avait un gros problème d&rsquo;eau&raquo;, </em>dit un Portlouisien.</p>

<p>Dans le Nord, si la situation était moins critique, impossible d&rsquo;avoir&nbsp; suffisamment de pression pour les tâches ménagères. Les habitants ont essayé de prendre contact avec la CWA mais rien n&rsquo;a pu être fait.<em> &laquo;Il n&rsquo;y avait pas de pression mais juste pour Noël. On ne comprend pas car, en général, nous n&rsquo;avons pas de gros problème d&rsquo;eau à Fond-du-Sac et ça tombe pendant les fêtes&raquo;,</em> dit Rajeev Purgass, des forces vives de Fond-du-Sac.</p>

<p>La région où la situation est encore plus délicate est Bambous. Les habitants n&rsquo;avaient pas d&rsquo;eau pour se doucher pendant la fête. Après plusieurs plaintes, ils maintiennent que si la situation ne s&rsquo;améliore pas, ils descendront dans la rue.<em> &laquo;De ce qu&rsquo;on a compris, ce sont les gardiens qui ferment l&rsquo;eau car ils n&rsquo;ont pas eu de boni de fin d&rsquo;année. La situation est grave, il n&rsquo;y avait pas d&rsquo;eau le 24 décembre et le 25 décembre, nous avons eu une heure d&rsquo;eau à peine. Je suis allé porter plainte à la police et la CWA s&rsquo;est déplacée pour un constat&raquo;, </em>dit John Anseline, un habitant de la région. Si certains devaient prendre l&rsquo;eau embouteillée pour se doucher, d&rsquo;autres ne pouvaient même pas se laver, en pleine chaleur. <em>&laquo;C&rsquo;est inacceptable, si ça continue les gens vont descendre dans la rue pour faire entendre leurs voix.&raquo;</em></p>

<p>À Roches-Brunes, également, le dimanche a été marqué par une journée sans eau. Du côté de Chamarel, la situation était moins pénible que dans d&rsquo;autres régions.</p>

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<p>La station météorologique de Vacoas maintient : pas de pluie durant les prochaines 48 heures. <em>&laquo;Il n&rsquo;y aura que du soleil avec peut-être quelques passages nuageux dans les hauts. Mais ce ne sera pas conséquent, quelques gouttes de pluie au plus&raquo;,</em> dit un prévisionniste.</p>