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Meurtre à Surinam: «Je n’arrive pas à croire qu’il a tué sa femme», dit le frère du suspect
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Meurtre à Surinam: «Je n’arrive pas à croire qu’il a tué sa femme», dit le frère du suspect
«C’est quelqu’un de calme.» C’est ce qu’a dit Ravi Neliah, 46 ans, à propos de son frère Dharamdeo Neliah, accusé d’avoir tué Madhvi Dindoyal. Le frère cadet du suspect revient sur la journée du mercredi 28 décembre, jour où le chauffeur s’est rendu chez leur mère. Dharamdeo Neliah, dit Kumar, a voulu alors se confier à son frère. «Mais je ne l’ai pas écouté. Je suis sorti. C’est en rentrant à la maison que j’ai appris la nouvelle de ma mère», relate Ravi Neliah. Tout comme sa mère, il n’a pas voulu croire ses oreilles. «Mo mama inn dir mwa linn fer serman lor li, lerla monn bizin krwar», admet-il.
Ravi Neliah a enfourché sa motocyclette et s’est rendu chez son frère à Surinam. «Kumar fumait une cigarette à l’extérieur de sa maison. Il m’a dit d’entrer et de voir de mes propres yeux. Je n’ai pas accepté. Mais l’odeur nauséabonde parlait d’elle-même», indique-t-il. Mère, sœur et beau-frère sont venus à sa rencontre et tous ont accompagné le suspect au poste de police de Souillac. Dharamdeo devait leur dire de ne pas tenter de payer sa caution car il a commis le crime.
Pour Ravi Neliah, c’est Madhvi qui est venue d’elle-même rencontrer son frère le 24 décembre. Il allègue qu’elle lui a demandé de l’argent et que Dharamdeo le lui a donné. D’après lui, elle a voulu avoir des rapports sexuels et son frère a accepté. Par la suite, ils ont dû avoir une dispute, commente Ravi Neliah.
Jalousie maladive
Dharamdeo Neliah, 49 ans, a laissé éclater sa jalousie maladive dans la nuit du 24 décembre. L’habitant de Surinam ne pouvait supporter que sa femme, Madhvi Dindoyal, 37 ans, prenne la ferme décision de se séparer définitivement de lui et d’aller vivre avec quelqu’un d’autre. Il a avoué qu’il lui a assené plusieurs coups de machette à la tête jusqu’à ce qu’elle rende l’âme. Ensuite, il l’a jetée sur le lit conjugal, avant de donner libre cours à ses pulsions sexuelles, dans la nuit du 24 décembre ainsi que celle du 25 décembre.
«Mo latet ti fatigé. Je ne savais pas ce que je devais faire. Je voulais boire. J’ai dormi à côté d’elle jusqu’à ce que le corps commence à sentir», a expliqué ce chauffeur de camion qui travaille pour une propriété sucrière aux limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Il était en train de prendre quelques verres lorsque la victime s’est présentée chez lui, le jour de l’incident, pour récupérer ses effets personnels. «Je lui ai demandé qu’on se remette ensemble. Elle a refusé avant d’avouer qu’elle fréquentait quelqu’un d’autre. Je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai commencé à la frapper.»
Pris de remords, Dharamdeo Neliah est allé chez sa mère, dans la soirée de mercredi, pour tout révéler. Elle lui a ordonné de se rendre à la police. C’est ainsi que le quadragénaire est passé aux aveux au poste de police de Surinam. La police qui s’est dépêchée sur le lieu du crime a découvert le cadavre en état de décomposition avancée sur le lit conjugal du couple. Et l’arme du crime a été retrouvée dans la cuisine.
Dharamdeo Neliah a passé la nuit en détention policière. Il a été conduit hier matin au bureau de la MCIT pour donner sa version des faits, avant d’être traduit en cour de Port-Louis. La police a objecté à sa remise en liberté et il a été reconduit en cellule policière.
Disputes incessantes
La victime était la seconde épouse de Dharamdeo Neliah. Ce dernier est déjà père d’un garçon alors que Madhvi Dindoyal est mère de trois enfants d’une précédente union. Les deux avaient contracté un mariage religieux en 2013 après avoir vécu ensemble pendant un an. Mais lasse des disputes incessantes dans leur couple, Madhvi Dindoyal a fini par délaisser le toit conjugal, il y a quatre mois, pour retourner chez ses proches à Mare-Tabac.
La sœur de la victime explique qu’à chaque fois que le couple se disputait, Madhvi quittait sa maison à Montocchio Street, Surinam, pour retourner chez sa mère. «Ils se disputaient, après ils se réconciliaient. Son mari revenait la chercher à chaque fois», confie la sœur.
La dernière fois que la sœur de Madhvi l’avait rencontrée, c’était le jour de la fête Rakhi. «Elle riait et parlait comme d’habitude», raconte cette habitante de Petit-Raffray. La dispute d’août a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Car la victime ne voulait plus entendre le chauffeur de camion.
Souhaits de noël
Dans le petit village de Surinam, personne ne semble comprendre le geste fatal de Dharamdeo Neliah. Après le drame du 24 décembre, il s’est présenté chez sa voisine le jour de Noël pour lui présenter ses souhaits. «Il était tout à fait normal. J’ai eu le choc de ma vie quand j’ai appris ce qui s’est produit. Il ne laissait rien transparaître. Je l’ai vu plusieurs fois vaquer à ses occupations sans le moindre remords», précise Rosemay, voisine du couple.
La vieille femme, qui affirme avoir connu le suspect depuis son enfance, raconte qu’il a toujours été quelqu’un de calme et de respectable. «Les deux avaient une petite vie tranquille. Je ne les ai jamais entendus se disputer», souligne-t-elle, encore sous le choc. Elle dit ignorer la raison pour laquelle le couple s’est séparé il y a quatre mois.
Madhvi Dindoyal ne s’était pas présentée sur son lieu de travail depuis le 25 décembre. Ses collègues de la cantine de Sofitel So, où elle est employée comme aide-cuisinière depuis août, ont informé la direction, qui à maintes reprises l’appelait sur son téléphone. Celui-ci était éteint. C’est à travers les journaux qu’ils ont appris le drame.
Ses proches n’ont pas signalé sa disparition croyant qu’elle était revenue sur sa décision et qu’elle se trouvait chez Dharamdeo Neliah. Quant aux proches de ce dernier, toujours sous le choc, ils n’ont pas souhaité commenter le drame.
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