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Bon-Accueil : des chiens sèment la terreur à Toory Lane
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Bon-Accueil : des chiens sèment la terreur à Toory Lane
Cela fait un peu plus d’un an qu’ils vivent dans la peur. Ces habitants de Toory Lane, à Bon-Accueil, se sont même habitués à faire des détours pour ne pas passer du côté de la maison des Hulass. Ce qui les terrorise : trois chiens, dont un Rottweiler et un Doberman qui, selon eux, sont toujours laissés en liberté. Ce que démentent les Hulass, leurs propriétaires.
Mais dans le quartier, l’on souligne que six personnes ont déjà eu affaire à leurs crocs tandis que la septième agression a eu lieu le jeudi 5 janvier. La dernière victime : Mooneshwaree Beehary, grièvement blessée aux épaules. Elle a été admise à l’hôpital de Flacq.
Ramkaran Tengur, un des voisins de la victime, explique qu’il fait son jogging tous les matins depuis des années. «Depuis quelque temps, c’est devenu dangereux à cause des chiens en liberté. J’ai déjà contacté les autorités à propos de ce problème mais rien n’a été fait», déplore ce retraité.
Un autre voisin renchérit en affirmant que, souvent, les enfants rentrant de l’école l’appellent à l’aide pour passer devant la maison des Hulass. «Tou le tanto, mo bizin pran ros akonpagn zot. Momem mo per, me mo sey protez zot», raconte-t-il. Tous s’accordent à dire que les attaques de ces trois chiens sur les habitants de la région ne se comptent plus.
Sita Toory, 71 ans, en est une autre victime. Cela fait 50 ans qu’elle habite dans cette rue. Elle a été attaquée en novembre de l’année dernière alors qu’elle rentrait d’une séance de prière.
Il était 21 heures. À peine était-elle arrivée devant le portail des Hulass que deux des trois chiens l’ont jetée par terre. «Monn tombé, lerla zot inn grif moi partou lor mo vant. Mo ti pe kriye for-for mo lavi pe ale, personn pann sorti», explique-t-elle. Malgré le temps écoulé, elle en frissonne toujours. En entendant les cris, ce sont les autres voisins qui ont dû venir à son secours.
Suivant cette agression, les Hulass ont dissuadé Sita Toory d’aller porter plainte. Cette dernière a cédé, disant qu’elle a toujours eu de bonnes relations avec le voisinage et qu’elle a souhaité les maintenir. Chose que sa belle-fille, Baby Toory, ne comprend pas. «Si li ti ale, kapav sa madam-la pa ti pou gagn morde zordi», soupire-t-elle. Pour elle, la solution est simple : ces chiens doivent quitter le voisinage au plus vite. «Zame laport-la ferme, zame zot atase…»
Un peu plus loin, la famille Ramparsad a aussi subi une telle attaque. Une des aînées de cette famille, qui venait souvent visiter Sita Toory, a été jetée à terre et mordue aussi. Comme elle est diabétique, ces morsures lui ont donné encore plus de complications médicales. Depuis, la dadi ne va plus de ce côté.
Le beau-frère de Mooneshwaree Beehary souligne pour sa part que ses enfants ont aussi été victimes des trois chiens. Il allègue également que ces derniers ne sont jamais mis en laisse et courent souvent après ses petits-enfants qui rentrent de l’école. Mais dans le voisinage, personne n’a porté plainte jusqu’à l’agression d’avant-hier. «Kan dan problem, vwazin mem ki la pou nou», soutiennent les habitants de ce quartier.
«J’ai crié mais les propriétaires du chien ne sont pas sortis»
«Mo ti inpwisan. Mo kriye plizir fwa me personn kot bann Hulass pann sorti pou sekour mwa. Se bann lot vwazin kinn vini e mo fami kinn vinn tir mwa. Touletan zot larg lisien-la.» À l’hôpital de Flacq, où nous avons rencontré Mooneshwaree Beeharry, 64 ans, cette dernière se dit encore traumatisée par les événements survenus le jeudi 5 janvier. Elle a été sérieusement blessée aux deux épaules, après avoir été attaquée par Rex, le Rottweiler de la famille Hulass.
Que faisait-elle dans la ruelle à ce moment-là ? «Mo ti pe retourne depi karo ver nev-er kan trwa lisien inn sot lor mwa lor semin», confie Mooneshwaree Beeharry. Elle précise que «le plus dangereux des chiens» reste Rex le Rottweiler. «Mo pa kone kifer sa fami-la ena sa kalite gro lisien nwar ek feros. Nounn fer bokou konplint ar bann proprieter-la me zame linn fer nanie pou atas so bann lisien.» Elle nous confie qu’elle veut rentrer chez elle mais qu’elle a peur que ses plaies ne guérissent pas. «Mo espere ki lotorite fer le neseser apre sekinn arive», ajoute-t-elle encore.
Dharam Beeharry, son époux, lui, n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, Rex est «violent de nature». «Les écoliers de Bon-Accueil Government School empruntent tout le temps la route de Ramakrishna Lane au lieu de Toory Lane pour aller à l’école. Cela cause un problème pour nous», souligne-t-il. Il explique d’ailleurs que lorsque son petit-fils de six ans est dans les parages, il est toujours sous tension et surveille que le portail reste fermé pour empêcher les chiens d’entrer dans sa cour. Et d’ajouter que «nous sommes aujourd’hui arrivés à un point où tous les voisins ont décidé de porter plainte aux autorités concernées afin que les mesures nécessaires soient prises contre ces chiens».
La propriétaire des chiens : «Mooneshwaree Beeharry est entrée dans notre cour»
Sweta Hulass, propriétaire des chiens dénoncés par les habitants du quartier, est, elle, catégorique : «Mes chiens ne sont pas féroces», affirme-t-elle. Et de souligner que ses chiens sont toujours en laisse et qu’elle les promène tous les matins avant de les enfermer dans leurs niches. «Ce matin-là, les chiens jouaient avec une balle et Mooneshwaree Beeharry est entrée pour nous donner des légumes. Linn pran sa boul-la linn avoye lerla lisien inn sot lor li. Letan li kriye, li ti tro tar, bann lisien inn fini mord li. Nounn sorti pou get li et pou port li sekour selma.» L’époux de Mooneshwaree Beeharry souligne de son côté que sa femme était dans la rue au moment de l’attaque.
Qu’en est-il des allégations d’attaques précédentes par ses chiens ? «Non zame inn ariv sa dan le pase. Nou bann lisien trankil. Nou donn zot manze bien», rétorque encore la propriétaire des chiens.
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