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Elles ont… du métier: Sweta Dowlull, 23 ans, coiffeuse et esthéticienne
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Elles ont… du métier: Sweta Dowlull, 23 ans, coiffeuse et esthéticienne
Elle n’est jamais de mauvais poil. Accueille les clientes avec un sourire. Même celles qui ont la moustache de Tom Selleck dans Magnum et qui viennent se faire épiler. Armée de sa bobine de fil, de sa bonne humeur, de son franc-parler et de son visage poupon, Sweta Dowlull se charge de leur refaire une beauté. Portrait.
Les touffes, sages ou récalcitrantes, ça la connaît. Cela fait cinq ans maintenant que la jeune femme de 23 ans les coiffe, démêle, coupe, teint, décolore. Dans sa petite tête bien faite, tout est clair, sa voie est toute tracée : elle ouvrira son salon elle aussi, un jour.
En attendant, elle travaille avec sa tante, Radha. Sorte (cheveu) d’ange gardien qui l’a prise sous son aile, qui l’a encouragée à prendre les ciseaux par les anneaux. Depuis, les deux font la paire. «J’ai pris des cours certes mais c’est surtout grâce à Radha que j’ai fait mes premières armes dans le métier.» Depuis, le travail lui colle à la peau, comme du gel à des spikes.
Tante et nièce se crêpent-elles le chignon de temps en temps ? Non, sauf quand Sweta se montre quelque peu échevelée. «Parfwa gagn enn ti kriyé kan monn mal fer enn zafer mé sa ed mwa pou aprann.»
Dans le salon cosy, sis à Quatre-Bornes, Sweta et Radha se coupent les cheveux en huit, voire en 16, pour faire plaisir aux clientes, exigeantes à souhait. «Parfwa, éna enn dé ki minante. Mé la plipar korek.»
Hormis le service décoiffant qu’on offre au cuir chevelu, à la barbichette, aux aisselles et ailleurs, ce qui fait le succès du petit salon au teint rose-fifille, c’est la convivialité de la propriétaire et de son bras droit. Au milieu des petits palabres et potins – tradition oblige –, des commentaires sur l’actualité, de la radio qui chante à tue-tête peignée, le séchoir tourne à plein régime, le shampooing mousse, les sourcils froncés se font remodeler.
Ce qui a le don de ravir Sweta, pour qui la routine n’est pas rasoir. «Je m’entraîne avec les cheveux de mes poupées depuis que je suis enfant, j’ai toujours aimé la coiffure. J’ai la chance de pouvoir faire un métier que j’aime vraiment, tout le monde ne peut en dire autant.» Même si pour cela, il faut travailler 6 jours sur 7, de 10 heures à 17 h 30. «Lané nounn fermé zis dé zour», souligne cette habitante de Beau-Bassin. Le compte en banque dans tout ça ? Est-il tondu ? A-t-il la boule à zéro ? «Je n’ai pas à me plaindre. Je touche Rs 9 000 par mois et des pourboires de temps en temps.»
Sinon, quand elle ne manie pas la laque, le spray à paillettes ou les épingles, Sweta prend le temps de vivre. De s’occuper de sa superbe crinière qui n’a rien à envier aux chevaux du Champ-de-Mars, de passer du temps avec ses proches. Raiponce a-t-elle trouvé son Flynn Rider ? «Non, je n’ai pas de petit ami. Pas le temps !»
Les précieuses heures, minutes, secondes en cette nouvelle année, elle compte plutôt les utiliser pour se perfectionner, pour avoir le coup de poignet de Radha. Le tout, encore et toujours avec le sourire.
La morosité peut aller se brosser.
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