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Nine-Year Schooling : les manuels du secondaire fournis par le MIE dès 2018

7 janvier 2017, 22:00

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Nine-Year Schooling : les manuels du secondaire fournis par le MIE dès 2018

 

Si 2016 a été l’année du primaire, cette année-ci marque la refonte du secondaire. En effet, c’est ce qu’on avance au ministère de l’Éducation. Plusieurs changements sont à prévoir dans le cadre du le Nine-Year Schooling (NYS).

D’ores et déjà, le Mauritius Institute of Education (MIE) indique travailler sur de nouveaux manuels scolaires pour les élèves en Grade 7 (qui équivaut à la Form I). Ces manuels seront conçus en fonction du National Curriculum Framework, en prenant en considération le National Certificate of Education (NCE), soit l’examen qui vient remplacer le National Form III Assessment.

Selon nos informations, le ministère de l’Éducation et le MIE devraient faire appel à des enseignants des State Secondary Schools, du Service diocésain de l’éducation catholique et des collèges privés pour contribuer à l’élaboration de nouveaux manuels scolaires. Les premiers exemplaires pour les élèves en Grade 7 devraient être prêts à la rentrée de 2018, ceux utilisés pour le Grade 8 en 2019 et ainsi de suite… Cependant, contrairement aux manuels du primaire fournis par le MIE, ceux du secondaire seront payants.

«Le MIE va seulement élaborer le contenu des manuels. Un appel d’offres sera lancé pour trouver un imprimeur», explique Om Varma, directeur du MIE. Cela signifie-t-il que tous les collèges seront dans l’obligation d’utiliser les manuels du MIE ? Car actuellement, chaque établissement secondaire est libre de choisir sa liste de manuels scolaires. «Il y aura une standardisation des livres dans tous les collèges. Cela est nécessaire en raison du NCE», fait valoir Om Varma. Des propos confirmés par le ministère de l’Éducation, qui ajoute que les collèges auront toujours le choix de prescrire des manuels additionnels qui seront utilisés comme support materials.

Par ailleurs, le ministère de l’Éducation met les bouchées doubles pour préparer la rentrée des classes le lundi 9 janvier. Vingt-cinq recteurs ont déjà été nommés. Ce sera le cas bientôt pour les Deputy Rectors. «À la rentrée, tous les postes d’enseignants qui sont toujours libres seront remplis. Et s’il y a toujours quelques lacunes, les Supply Teachers seront dépêchés sur place», rassure-t-on. Parallèlement, la formation des enseignants du secondaire par rapport au NYS devrait débuter cette année.


Le recrutement des profs fait polémique dans le privé

Rentrée tumultueuse en perspective dans les collèges privés. Ce qui fait sourciller : un communiqué envoyé en novembre, informant les managers de ces établissements secondaires que, désormais, ils devront avoir l’approbation de la Private Secondary Education Authority (PSEA) avant de pouvoir engager un enseignant.

«Une rencontre aura lieu la semaine prochaine pour discuter de la responsabilité du recrutement en vue de trouver un accord», confie Basheer Taleb, le président de la Fédération des managers des collèges privés. Selon lui, une réunion avait déjà eu lieu sur ce point litigieux à la fin de l’année dernière entre les membres du groupe et des responsables de la PSEA. Mais aucun accord n’avait pu être trouvé.

Pour le président de la Fédération des managers des collèges privés, la PSEA est en droit d’avoir un regard sur le recrutement du personnel enseignant. Mais pas au point d’avoir le pouvoir de valider ou de refuser les embauches. «Une personne a tout à fait le droit de contester une décision prise par un collège privé», estime Basheer Taleb. De même, la PSEA est libre de refuser un recrutement qu’elle considère inapproprié. Cela, souligne-t-il, du moment qu’elle vient avec des preuves démontrant que le règlement n’a pas été respecté.

Même son de cloche du côté de la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union. La présidente de celle-ci, Lysie Ribot, signale que cette décision est inquiétante car elle va à l’encontre de la spécificité des écoles confessionnelles. «Dans nos collèges, nous recherchons nos employés d’après l’esprit de l’établissement», lâche-t-elle. Or, si c’est la PSEA qui vient approuver le recrutement, cela risque de ne pas être en conformité avec les besoins de l’institution, déplore-t-elle.

Un avis que ne partage pas l’Union of Private Secondary Education Employees. «Ce règlement permettra d’éviter qu’il y ait des abus», affirme Yahya Paraouty, son président. Les employeurs des collèges privés ne pourront pas favoriser leurs proches au détriment de personnes plus qualifiées, fait-il ressortir.  «Cela mettra aussi un frein au système de paiement contre un emploi.»


Ce qui change pour les élèves du primaire

Alors que les établissements se préparent à accueillir les élèves à la rentrée du 9 janvier, qui verra l’introduction du Nine-Year Schooling, «l’express» fait le point sur les changements qui auront lieu dans les salles de classe, au primaire, du Grade 1 au Grade 6.

Bye-Bye «Standard» Bonjour «Grade»

Dorénavant, il va falloir s’habituer à appeler les niveaux de classes Grade au lieu de Standard, comme c’était le cas jusqu’ici.

Des classes plus attrayantes

Dans le cadre du Nine-Year Schooling, toutes les salles de classe de Grade 1 et 2 à travers le pays ont été repeintes. Cela, afin de les rendre plus colorées et attrayantes.

Deux instituteurs dans une classe de Grade 1

Il y aura deux instituteurs au lieu d’un seul en Grade 1 à la rentrée. Le Class Teacher sera l’instituteur principal et le Remedial Teacher aura pour tâche d’aider les élèves moins performants. Ces derniers participeront à une classe de rattrapage en groupe de sept à neuf tous les jours, pendant environ une heure.

L’Information and Communication Technology devient une matière obligatoire

Plus question de prendre les nouvelles technologies à la légère. Dorénavant, une heure par semaine y sera dédiée. L’enseignement sera assuré par un instructeur attitré. En sus de cela, des tablettes devraient être distribuées d’ici fin mars.

Musique, art et éducation physique

Les maîtres d’école se penchent sur de nouveaux emplois du temps. Chaque classe aura droit à au moins une heure d’art, de musique et d’éducation physique par semaine. Ces disciplines seront enseignées par un instituteur spécialisé.

Un programme d’études plus léger pour les Grades 5 et 6

C’est en Grade 7 que les élèves aborderont les chapitres jugés difficiles. À titre d’exemple, dans le programme de mathématiques, les chapitres Speed ou Simple Interest seront maintenant enseignés en Grade 7. Par ailleurs, le chapitre Industries en histoire-géographie, Plants et Planets en sciences ont été enlevés du syllabus du Grade 6.

Le programme d’études histoire-géographie fait polémique

<p>Le trimestre n&rsquo;a pas encore débuté que le programme d&rsquo;études d&rsquo;histoire-géographie en Grade 6 fait polémique. Selon des enseignants, à cause du retard dans la livraison des manuels scolaires en 2016, l&rsquo;étude d&rsquo;au moins trois chapitres n&rsquo;a pas été terminée dans la plupart des écoles.</p>

<p>Le ministère de l&rsquo;Éducation a demandé aux enseignants de compléter l&rsquo;étude de ces chapitres, aussi bien que le manuel de Grade 6 et cela, avant les examens qui auront lieu en août. &laquo;<em>Il est impossible de faire tout cela en six mois. Les trois chapitres nécessiteront tout un trimestre</em>&raquo;, soutient un enseignant.</p>

Parcours du combattant à livre ouvert

Pétarades et feux d’artifice se sont tus. Les parents pensent à la rentrée. Malgré les livres de seconde main, les uniformes et les souliers de l’an dernier qui reprendront du service cette année, la reprise est synonyme de casse-tête pour nombre de familles. Parmi elles, celle de Shirley C, habitant un quartier défavorisé de la capitale. Sans détours, elle ouvre les rideaux sur sa réalité.

Elle arbore son immense fierté de mère : ses deux filles fréquentent le collège Lorette de Port-Louis. Mardi, la cadette entrera en Grade 10 (Form IV), la benjamine en Grade 8 (Form II) alors que le fils aîné, âgé de 17 ans, arrêtera l’école cette année, en Grade 10.

Cette maman est tellement contente de ses filles qu’elle nous montre spontanément le Report Book de la cadette. Histoire de prouver que «li grad enn depi koumansman». Comprenez depuis le début de sa scolarité au secondaire.

Mais pas de photo de famille pour immortaliser sa satisfaction. «Tansion sa al tromatiz bann zanfan-la.» Avec emphase, elle nous rappelle que les enfants peuvent être cruels entre eux. «Je ne veux pas que quand mes filles iront à l’école, qu’on leur dise, ayo to pena tel tel zafer.»

Shirley se souvient : «Quand elles ont été admises au collège, je leur ai dit : ‘Pa bizin get lezot. Dan Lorette, ena zanfan ki desann depi BMW, zot zot pran bis.’ Malgré cela, elles ont réussi

La mère de famille est employée par un «contracteur», pour des métiers d’imprimerie. «Lavey lane monn travay ziska dezer dimatin.» Un travail qu’elle exerce depuis bientôt dix ans. Ce sont les enfants qui ont filmé les pétarades du Nouvel An sur un téléphone portable pour les lui montrer. «Kan bann zanfan inn kone mo bizin al travay, zot finn dir ‘Mami to pou ale sa zour la?’ Samem ti mo pli gran sagrin. À minuit, elles m’ont appelée. Pa fasil, be ki pou fer ? Le travail avant tout

Le mari de Shirley est, lui, employé dans une usine, «pou bann zafer kamion». Son salaire de base est de Rs 9 000 par mois. «Avec trois enfants, ce n’est pas facile de joindre les deux bouts.» Elle affirme que tout son boni de fin d’année a été consacré au matériel scolaire. «Mazinn ou enn liv Form IV kout Rs 428. Ou pe bizin sipa 10.»

Malgré ces sacrifices, alors que la rentrée est prévue mardi 10 janvier, à jeudi soir, «pou tipti la mank enn tenis, enn rob lekol avek so sak», confie Shirley. Autant dire l’essentiel. «Samedi, je vais voir comment on va kase ranze.» Dans le cas de la cadette, à jeudi après-midi, trois livres, dont celui d’Add maths, manquaient à l’appel.

Un regret dans la voix, elle explique que les forces vives du quartier avaient l’habitude de faire don de matériels scolaires. Six cahiers de 120 pages par élève, entre autres. «Sa lane la, pann gagn narien.»

Interrogé, le président d’une ONG active dans la région reste évasif : «J’ai subi des tas de persécutions l’année dernière. Enn bann dimoun inn koz enn bann manti, sa finn fatig mo latet. Des compagnies m’ont appelé et m’ont proposé de l’aide. Quand je donne, j’aime le faire ouvertement, en présence des députés de la circonscription. À chaque fois, Xavier-Luc Duval est l’invité d’honneur. Je sais qu’il a eu des problèmes. Cela dit, le Lions Club a donné des jouets.» Du tac au tac, Shirley lance : «Les zouzou, liv, kaye pli inportan.»