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Ritesh, dokter porte-monnaie

8 janvier 2017, 16:00

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Ritesh, dokter porte-monnaie

Il ne porte pas de costume trois pièces mais son uniforme de chauffeur. Il n’est pas économiste, mais qu’est-ce qu’il est économe. Ritesh clouerait facilement le bec aux experts qui ont mille astuces pour la bonne gestion de votre portefeuille. Qui peuvent se révéler pratiques en ce mois de janvier, où le maroquin a une face de pov diab.

L’as de la débrouillardise. Celui qui a inventé cette expression a dû croiser la route de Ritesh. Le chauffeur de 38 ans, de son propre aveu, est un peu maniaque sur les bords. Le balai, la vaisselle, la propreté, ça le connaît. Mais ce qu’il n’admet pas, c’est que les commerçants fassent le ménage dans son porte-monnaie. Alors pour éviter que son salaire mensuel de Rs 11 000 n’atterrisse à la poubelle avant le 10 du mois, il a trouvé des astuces. De quoi donner des idées à ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, surtout en ce mois de janvier, où le porte-monnaie ressemble au désert de Gobi.

Ainsi, l’économe sur pattes ne passe jamais à côté des brochures publicitaires distribuées gratuitement dans la rue ou insérées dans les journaux. Elles nourrissent sa stratégie mûrement réfléchie. «Cela me permet de comparer les prix pratiqués dans les différents supermarchés. Et puis de connaître les dates où tel ou tel article est en promo.» C’est à ce moment-là qu’il va faire ses courses.

Pour que son portefeuille en cuir – glané sur Internet à un prix imbattable – puisse garder la frite, Ritesh achète ses patates, ses oignons et ses épices auprès de grossistes, à St-Pierre, notamment. Au lieu d’aller vers les maraîchers, qui «épluchent son compte en banque». Résultats des courses : la manoeuvre permet au père de famille d’économiser Rs 300 chaque semaine.

Justement, les «gâteaux» des enfants, le champion des bons plans ne les achète pas n’importe où. Là encore, il se rend chez un autre grossiste, à Port-Louis cette fois. «Au lieu de débourser Rs 12 pour un paquet de Twisties, je paye Rs 8.» Montant total des économies réalisées mensuellement : Rs 200.

Ritesh, Calculette ambulante pour les intimes, a d’autres «trucs» pour prendre soin de sa précieuse bourse. Pour la lessive, les détergents et autres nettoyants ménagers, il se rend cette fois à l’usine qui fabrique des produits d’une marque très connue, sise à Petite-Rivière. Au rayon des économies : Rs 250, voire plus.

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Mais attention. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Superman du caddie ne se serre pas trop la ceinture quand il s’agit des bonnes choses, non Môssieur. Pour les fêtes par exemple, il y avait des fruits de mer sur sa table intelligemment garnie. Mais pas question, là encore, que le poissonnier le prenne pour le dindon de la farce. Ses beaux crustacés moustachus, la fourmi prévoyante les a achetés à la boutique du coin. Il s’agit de la franchise d’un distributeur ultra connu. «Je paierai Rs 300 pour des produits ‘presque’ frais au lieu de 350 pour des produits congelés. Pas bête, non?»

Certes, mais à force de sillonner le pays pour chasser de bonnes affaires, ne dépense-t-il pas plus d’argent en essence ? Son porte-monnaie n’accuse-t-il pas un coup de pompe ? «Non, tout cela est calculé. Je profite du fait que le patron m’envoie faire une emplette dans un endroit spécifique pour faire mes commissions.»

De toute façon, «il faut que chacun s’adapte à sa situation géographique. On trouve toujours de bonnes affaires si on cherche. Du côté des grossistes et des usines surtout».

La liste des trouvailles du sauveur du cabas est encore longue. Ce qui est sûr, c’est que le Houdini du panier à provisions n’est pas avare de conseils. Histoire que l’on puisse épargner, comme lui, quelque Rs 1 000 par mois.