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Trafic de drogue: quand des policiers sont suspects
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Trafic de drogue: quand des policiers sont suspects
Ils auraient agi en tant qu’intermédiaires dans la recherche de passeurs pour le compte d’Ashish Dayal. C’est du moins ce que soupçonnent les enquêteurs de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (ADSU) qui ont, dans leur collimateur, deux policiers.
Le point de départ ayant permis d’avancer sur l’affaire Hureechurn: l’arrestation de Kamlesh Radha, un homme d’affaires de 27 ans, durant la semaine écoulée. Un des deux suspects ferait partie de l’entourage du bailleur de fonds Kamlesh Radha. C’est ce dernier qui a, du reste, donné aux enquêteurs le nom d’Ashish Dayal, déjà arrêté en 2012 dans le cadre de l’affaire Gro Derek. Les limiers sont alors remontés jusqu’au policier Edgard Henry Joly (voir infographie).
Avec cette arrestation vient s’ajouter un fait important : ce policier était affecté à l’ADSU. Il avait connaissance des méthodes employées par la brigade antidrogue pour détecter toute drogue importée à Maurice. Dans ses révélations à la police, Kamlesh Radha a indiqué que c’est Ashish Dayal qui aurait contacté le policier. C’est ce dernier qui agissait comme démarcheur pour trouver des individus susceptibles de travailler avec lui.
Entre alors en scène: Westley Jasmin Corret (voir infographie), le «recruteur». C’est d’ailleurs lui qui aurait «recruté» le défunt constable Arvind Hureechurn comme passeur. Selon nos recoupements d’informations, c’était là une méthode clé pour les présumés trafiquants: recruter des policiers pour que ces derniers agissent comme passeurs après avoir été briefés sur les méthodes de l’ADSU. De préférence, «des policiers à problème».
Dans ses révélations à la police, Kamlesh Radha avait indiqué qu’il avait «investi» Rs 500 000 pour l’importation d’environ Rs 35 millions d’héroïne, soit deux kilos, de Madagascar. Ce, en ayant recours à Arvind Hureechurn. Quel intérêt pour l’homme d’affaires? Il aurait fait fructifier par au moins dix fois la somme investie si cette combine avait marché.
Les principaux suspects de ce réseau allégué nient toute participation dans cette machination. Lors de son interrogatoire, la semaine dernière, Ashish Dayal s’est contenté d’affirmer qu’il n’est lié à aucun réseau de drogue. Idem pour le policier Henry Joly et le suspect Westley Jasmin Corret qui n’ont rien dit jusqu’à présent.
Par ailleurs, la police s’attend à une collaboration avec l’Independent Commission against Corruption en matière de blanchiment d’argent. A mesure que l’enquête de l’ADSU progresse, la commission entamera une nouvelle étape en sollicitant des Attachment Orders sur le patrimoine financier des suspects. Ces derniers devront alors expliquer la provenance de leurs biens et ne pourront en disposer sans une décision judiciaire.
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