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[Vidéo] Pénurie: du bétail mort de déshydratation

11 janvier 2017, 11:12

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[Vidéo] Pénurie: du bétail mort de déshydratation

 «J’ai assisté, impuissant, à la mort de mes animaux.» Michael Valere a perdu deux vaches et beaucoup d’argent. À Nouvelle-Découverte et Triolet, fermiers et planteurs sont sévèrement touchés par la pénurie d’eau.

La pénurie d’eau n’affecte pas que les foyers. Éleveurs et planteurs souffrent également. «La situation est plus que grave», lancent, en substance, des fermiers de Nouvelle-Découverte. Pour cause : Michael Valere a déjà perdu deux de ses vaches, dont une qui allait bientôt accoucher. Cela, à la suite du manque d’eau qui se fait sentir dans cette région depuis le mois dernier. Même constat du côté des planteurs. Ils estiment pour la plupart que c’est la pire année qu’ils ont connue. «Nou bann plant pa pé pousé parski pa pé kapav arozé kouma bizin», explique l’un d’eux.

Michael Valere est révolté car il a subi de grosses pertes. En ce début d’année, il a perdu Rs 50 000. «Du 29 décembre jusqu’au 4 janvier, pas une seule goutte d’eau n’est sortie du robinet», lâche-t-il. Ses 33 vaches, petites et grandes, ne se sont pas hydratées pendant plusieurs jours. Avec le soleil et la chaleur, certaines n’ont pas résisté. «J’ai assisté, impuissant, à la mort de mes animaux. Cela me fend le cœur. J’ai essayé, tant bien que mal, d’apporter de l’eau depuis chez moi, à Roches-Brunes. Mais ce n’est pas évident car le trajet jusqu’à Nouvelle-Decouverte est long et je n’ai pas pu en transporter suffisamment.»

Ce fermier a vainement tenté d’avertir les autorités concernées du problème. Mais, selon ses dires, ce n’est qu’après la mort de ses animaux, soit le 4 janvier, que des camions-citernes sont venus leur procurer de l’eau.

Si le problème a pu être en partie réglé, il craint que cette situation ne se reproduise car le gouvernement a affirmé que nos réservoirs sont à sec et qu’il y aurait davantage de coupures. «S’il y a de nouveau des coupures d’eau et que les camions citernes ne viennent pas, nous subirons des pertes encore une fois.»

À quelques mètres de chez Michael Valere se tient la ferme de Dhiraj Beeltah. «Heureusement, je n’ai pas subi de perte, mais le manque d’eau entraîne un grave problème d’hygiène», dit-il. On ne lui procure pas assez d’eau et, de ce fait, le peu qu’il reçoit est strictement réservé à la consommation de ses animaux. Or, l’endroit où ils vivent doit être régulièrement nettoyé. «Mais en ce moment on ne peut pas le faire. Des centaines de mouches se sont agglutinées.»

Du côté des planteurs, c’est la grogne. «La sécheresse affecte lourdement nos plantes. Elles ont arrêté de pousser. La récolte, qui devait se faire dans environ deux semaines, connaîtra un gros retard», confie Hassen Auleear, planteur de pommes d’amour à Triolet. Il estime que si la pluie ne tombe pas dans les jours qui viennent, il y aura une pénurie de légumes sur le marché. La population devra se rabattre sur l’importation.

Son cousin, Sameer Auleear, planteur de concombres, de pommes d’amour ainsi que de pâtissons est désemparé. «Népli koné ki pou fer. Nou éna fami pou nouri. Nou pa pé fer mem rékolt. Nou pa koné kouma pou travay.» Si pour lui la sé cheresse est la principale rai son de cette perte, il explique tout de même que les autorités ne les aident pas non plus. «Auparavant, on nous donnait de l’eau une heure par jour. Maintenant, c’est à peine 30 minutes. Cela n’est pas assez pour que nos plantes poussent», se révolte-t-il. Pour tous, une seule «solution», prier que la pluie fasse enfin son apparition. C’est dire à quel point ils sont désespérés.

Les clients des hôtels et restaurants sensibilisés

<p>Comment font les hôtels et les restaurants pour gérer la distribution d&rsquo;eau en cette période de pénurie ? Selon Jocelyn Kwok, le <em>&laquo;Chief Executive Officer&raquo;</em> de l&rsquo;Association des hôteliers et restaurateurs de l&rsquo;île Maurice, les hôtels et restaurants redoublent d&rsquo;effort pour équilibrer leur approvisionnement en eau potable et son utilisation au quotidien. Interrogé par <em>&laquo;l&rsquo;express&raquo;</em>, il indique que <em>&laquo;les priorités restent le service client et la restauration. Les clients sont également sensibilisés à ce manque d&rsquo;eau que le pays connaît en ce moment&raquo;</em>. D&rsquo;ajouter que seule l&rsquo;eau recyclée peut être utilisée dans les hôtels pour l&rsquo;arrosage. Certains établissements sont équipés d&rsquo;unités de dessalement et peuvent donc s&rsquo;appuyer sur cette ressource propre, qui demeure néanmoins <em>&laquo;trop onéreuse&raquo;</em>.</p>

Situation chaotique à l’hôpital de Mahébourg

<p>Un mois depuis que cette situation perdure. Selon Ram Nowzadick, employé au <em>&laquo;Psychiatric Ward&raquo;</em> de l&rsquo;hôpital de Mahébourg, la situation y est chaotique. <em>&laquo;Les patients se plaignent, surtout pendant la matinée. Que font les autorités ?&raquo;</em> martèle-til. D&rsquo;affirmer que les camions-citernes de la CWA font les va-et-vient. <em>&laquo;On ne sait même pas d&rsquo;où vient cette eau. Il faut la faire bouillir pour la consommation sinon les risques de gastro-entérite restent réels.&raquo;</em> Ram Nowzadick fait également comprendre que toutes les familles n&rsquo;ont pas forcément les moyens d&rsquo;acheter de l&rsquo;eau potable.</p>

La pire sécheresse en 40 ans était il y a six ans

<p>Selon Rashid Beebeejaun, le Premier ministre-adjoint et ministre des Services publics de l&rsquo;époque, la pluviométrie enregistrée en décembre 2010 était la plus basse depuis 40 ans. Le plus grand réservoir du pays, Mare-aux-Vacoas, avait atteint 22 % de sa capacité normale. Un appel avait été lancé à la population afin de ne pas gaspiller l&rsquo;eau. La CWA avait interdit l&rsquo;usage de l&rsquo;eau du robinet pour le lavage de voitures et de la chaussée, entre autres. De plus, les autorités mauriciennes avaient consulté des experts singapouriens pour trouver une solution durable au problème. Sitôt le rapport soumis, les experts sont partis. Cependant, le problème, lui, est resté entier.</p>