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DP World: pourquoi le projet n’a pas abouti
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DP World: pourquoi le projet n’a pas abouti
C’est un rapport de sept pages, présenté par un Transaction Advisor de BDO, qui a changé la donne. Et le comité interministériel, présidé par le ministre Showkutally Soodhun mardi dernier, s’était prononcé contre le projet de partenariat stratégique avec DP World. La recommandation a été entérinée par le Conseil des ministres, le vendredi 13 janvier.
Dans leur rapport datant de janvier 2017 et dont l’express s’est procuré une copie, les consultants de BDO ont soutenu que «le rapport risque-rendement était déséquilibré» en ce qui concerne ce projet. Ils se sont notamment attardés sur le fait que l’avenir des employés de la Cargo Handling Corporation Limited (CHCL) était flou. «DP World ne veut pas prendre la responsabilité du fonds de pension de l’organisme», soulignent-ils. De plus, la compagnie dubaïote s’est montrée hésitante à investir 25 millions d’USD pour moderniser le système informatique et les équipements, comme proposé au préalable.
Autre facteur déterminant : la mainmise que voulait exercer DP World sur la CHCL, tout en étant un actionnaire minoritaire avec 40%. «DP World wants absolute control on running CHCL», ont averti les consultants de BDO. Ils ont fait référence au fait que l’Operating Committee serait constitué de cinq membres, dont trois nommés par la firme dubaïote. Celle-ci aurait alors été responsable de nommer le Chief Executive Officer et le Chairman, entre autres.
Finalement, l’autre facteur qui a fait pencher la balance contre DP World demeure l’intérêt insistant qu’a porté le troisième opérateur portuaire mondial aux 325 arpents à la Riche-Terre Free Zone, soit la zone de Jin Fei. Si la firme a demandé un bail de 99 ans ainsi qu’une exclusivité sur les activités logistiques, elle n’a cependant pas été en mesure de démontrer comment elle créera, en retour, des activités économiques pour promouvoir le développement à Maurice. Qui plus est, l’investissement que proposait DP World sur une période de deux ans s’élevait à 23 millions de dollars. Une somme jugée «insignifiante» par les consultants de BDO, notamment parce que la compagnie aurait eu l’exclusivité d’exploitation dans cette zone.
La rupture des négociations est, selon les consultants de BDO, une aubaine pour attirer l’investissement local et international pour le développement de la Special Economic Zone à Jin Fei. Le grant accordé par l’Inde ainsi que la Mediterranean Shipping Company Ltd constituent également des alternatives potentielles, selon les conclusions du rapport.
Quel avenir pour le port ?
DP World n’étant plus dans l’équation, l’État compte-t-il se mettre à la recherche d’autres investisseurs? «Nous ne pensons pas à nous tourner vers d’autres investisseurs», a indiqué le ministre Showkutally Soodhun. Ce dernier précise que l’État compte surtout lancer un appel d’offres pour l’achat d’équipements afin de moderniser le port.
Quant à la zone de Jin Fei, l’État a déjà préparé un plan directeur par rapport à un projet d’envergure à hauteur de Rs 3,5 milliards, a ajouté le ministre Soodhun. Une réunion est prévue à cet effet mardi.
Le ministre Soodhun a, un peu plus tôt, rendu visite à la famille Ramdin, à Calebasses, victime d’un incendie qui a détruit leur maison fin décembre. Il leur a remis les clés d’une nouvelle maison qui sera à leur disposition pour un délai de trois mois. À l’issue de cette visite, il a évoqué le dossier DP World et a fustigé la gestion du projet par Xavier-Luc Duval. Ce dernier présidait le comité interministériel avant sa démission de l’alliance Lepep. «Xavier Duval finn dormi bokou lor dosie DP World. Mo ti siez lor sa komité la mé okenn detay pa fin gagné. Ena dosié finn disparet.»
Pour sa part, le leader du PMSD a fait comprendre, lors d’une conférence de presse vendredi que son parti approuve à 100% la décision du comité de rejeter l’offre de la firme dubaïote.
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