Publicité

Après la démission d’Alain Wong: malaise persistant au PMSD

17 janvier 2017, 11:52

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Après la démission d’Alain Wong: malaise persistant au PMSD

«Cela me fait mal de quitter le parti auquel j’appartiens depuis mon enfance, mais je n’avais pas le choix.» Alain Wong a démissionné, lundi 16 janvier, de toutes les instances du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). Son départ confirme qu’un malaise profond s’est installé au sein du parti.

Aucune négociation en cours

L’ancien ministre de la Fonction publique et de l’Environnement explique que ce retrait des rangs des Bleus n’a pas été fait sur un coup de tête. Il fait ressortir qu’il a passé le week-end à cogiter sur ce problème.

Derrière ses lunettes de soleil, c’est avec une voix lourde d’émotion et tremblante qu’il dément tout rapprochement avec le gouvernement. Il avance qu’il n’y a pas de négociation en cours. Selon nos recoupements, Alain Wong voulait aussi démissionner en tant que député de la circonscription n°1 (Port-Louis-Ouest–Grand-Rivière-Nord-Ouest), mais il a été convaincu in extremis  de ne pas le faire par ses camarades.

Plusieurs membres du PMSD ont confirmé que les choses ont dégénéré entre Xavier-Luc Duval et Alain Wong depuis vendredi. Selon un membre du bureau politique, la discorde portait sur la stratégie et l’organisation du parti. Alain Wong a exprimé son désaccord, et il a été rabroué par un proche de Xavier-Luc Duval. «Il ne faut pas oublier qu’Alain Wong est le plus ancien membre du PMSD. Il était là lorsque Xavier-Luc Duval est parti créer le PMXD», rappelle notre interlocuteur.

Plusieurs membres, dont le député démissionnaire, ont questionné la logique de forcer tous les ministres, députés et Chairmen à quitter leurs postes mais de laisser les maires en place. Un autre clan du parti voit d’un mauvais œil le fait qu’après sa démission, Xavier-Luc Duval a vu son salaire grimper, étant devenu leader de l’opposition, alors que tous les autres parlementaires du PMSD n’ont plus rien.

Le malaise au sein du parti date depuis la cassure. «Il n’est pas normal que le leader d’un parti annonce la cassure d’un gouvernement à une fête de fin d’année puis oblige toutes les personnes à signer leurs lettres de démission le lendemain sans s’expliquer», fait valoir un Bleu.

Pour lui, et pour bien d’autres membres, l’argument du Prosecution Commission Bill, utilisé pour justifier la démission du PMSD du gouvernement, n’était qu’un leurre. «Il a avalé des anacondas lorsqu’il était avec Ramgoolam sans rien dire. Maintenant refuser une petite couleuvre comme ce projet de loi n’est pas crédible», poursuit notre interlocuteur.

Un autre membre du bureau politique affirme qu’un accord avec le Parti travailliste tant que Navin Ramgoolam sera à la tête sera un suicide. «C’est ce point qui gêne les anciens du parti. Comment est-ce qu’on va pouvoir défendre Ramgoolam sur une estrade pendant les meetings ? La population ne veut pas de lui. Si une alliance est conclue, le parti sera foutu», fustige ce membre influent.

Plusieurs voix commencent à s’élever contre la manière «autocratique» dont Xavier-Luc Duval gère le parti. Selon quelques sources internes, la situation n’est pas près de s’améliorer et d’autres têtes d’affiche devraient suivre le pas de Ramalingum Maistry, Marie-Claire Monty et Alain Wong. Le nom de Dan Baboo est souvent cité. Sollicité, l’ancien ministre de la Culture nie tout rapprochement avec le Mouvement socialiste militant et se dit fidèle à son parti. Du moins, c’est ce qu’il disait lundi soir. Autre nom cité: Salim Abbas Mamode, député du n°3, que nous n’avons malheureusement pas pu joindre...

Rapport des forces au Parlement

MSM: 33 (incluant Marie Claire Monty)

ML: 7

OPR: 2

PMSD: 9

MMM: 6

PTr: 4

MP: 2

Indépendants: 6 (comptant Alain Wong)

Réactions

<p><strong>Mahen Jhugroo:</strong> &laquo;<em>Dan plas lérwa kok vey kazot so kamarad, dir li rod impé poul pou met dan so prop kazot</em>.&raquo;</p>

<p><strong>Shakeel Mohamed: </strong>&laquo;<em>Je m&rsquo;attendais à cette démission. Ce problème concerne le PMSD et quelques membres du gouvernement. Certains parlementaires de la majorité, très en vue, ne sont pas étrangers à ce débauchage</em>.&raquo;</p>